La visite devait se faire en présence de Christian Mendivé, directeur académique des services de l'Education Nationale de la Haute-Corse qui au dernier moment s'est désisté.
C'est Jean-Louis Angeli, principal du collège Dr Jean-Félix-Orabona qui accueillait à 9h45 le représentant de l'Exécutif de Corse, accompagné de Pascal Ottavi, professeur de langue corse à l'université de Corte, avant de l'inviter à rejoindre la salle des profs pour une réunion en présence de d'une partie de l'équipe pédagogique composée des enseignants de langue et culture corses et des parcours de langues romanes.
Ils étaient rejoints en cours de réunion par Francesca Giovannetti de la direction de la langue corse et de formation linguistique à la CTC.
Le Principal du Collège de Calvi se félicitait de cette visite au cours de laquelle il a été question de demandes en matière de fonctionnement et de besoins pour l'aménagement et le fonctionnement du laboratoire de langues mais aussi des contraintes dans le domaine de l'enseignement de la langue ry de l'enseignement bilingue.
Saveriu Luciani soulignait en préambule que cette démarche était la première d'une longue série de rencontres de terrain avec les personnels des établissements des premiers et second degrès, avant de poursuivre:
" Ma présence s'inscrit dans le cadre du partenariat entre la Collectivité Territoriale de Corse et l'Etat, acté dans les conventions Etat-Région et plus particulièrement dans la convention 2015-2020, expressivement ambitieuse, conforme au Pianu lingua 2020, qui sera officialisée le 2 novembre prochain à l'Hôtel de Région. Cette convention 2015-2020 fixe deux objectifs centraux:
- la généralisation progressive de l'enseignement bilingue à partir de l'école maternelle
- l'intégration de la langue et de la culture corses à tous les niveaux d'enseignement et de formation".
Une politique de soutien à l'édition pédagogique renforcée
En fin de matinée, au cours d'une conférence de presse donnée hors établissement, le représentant de l'Exécutif de Corse rappelait que la CTC finance depuis de nombreuses années l'édition publique de documents à l'usage des classes; actuellement, elle contribue aux publications en langue corse du réseau Canopé à hauteur de 200 000€ par an. La prochaine convention triennale, qui démarrera en janvier 2017, inclut une augmentation substantielle de la dotation, dans la perspective d'un renforcement de l'édition d'ouvrages pédagogiques.
Saveriu Luciani affichait la volonté affirmée de la CTC à développer les centres d'immersion linguistique:
" Ces centres constituent des dispositifs d'appui essentiels dans le cadre de l'enseignement de la langue, plus spécifiquement de l'enseignement bilingue. Quatre centres de séjours et d'études corses reçoivent les classes pour des séjours immersifs en semaine ou à la journée qui représentent un temps fort pédagogique et permettent de favoriser la communication spontanée chez les élèves. Ces centres existants ont une capacité d'accueil d'environ 3000 élèves/an. Le bilan 2015/2016 permet de constater une fréquentation tout à fait satisfaisante. Les trois centres de Haute-Corse; Savaghju, Bastia-Campanari, Loretu di Casinca ont accueilli 1923 enfants et celui de Corse du sud de Bastelica qui a ouvert ses portes en 2014 : 469.
Ces chiffres peuvent être amélioré en intégrant davantage d'élèves de collège et en mettant en place des séjours immersifs très rapidement. Pour 2016, la CTC consacre à ces centres 515 000€. Sur la durée du CPER, elle s'engage à hauteur de 3 618 000€.
Le Conseil Exécutif travaille par ailleurs à un schéma de maillage renforcé du territoire, afin de donner accès à ces séjours au plus grand nombre d'élèves".
Un grand plan de formation des professeurs des écoles dans le premier degré
Concernant le premier degré, Saveriu Luciani précisait que la CTC et l'Etat cofinancent durant 5 ans, un grand plan de formation des professeurs des écoles:
" 700 enseignants sont concernés, selon trois niveaux: non corsophones, corsophones en demande d'habilitation à l'enseignement bilingue et bilingues (débutants/confirmés). Il s'agit de stages longs (40 à 90 heures/année) pour les corsophones à plus de 350 heures pour les non corsophones. 20 contractuels ont été recrutés pour remplacer les enseignants, selon le système de l'alternance. L'Etat assure la rémunération des formateurs, des stagiaires et des contractuels remplaçants et la CTC l'ensemble des frais de déplacements des personnels concernés; dans le cas d'espèce, il s'agit d'un effort sans précédent correspondant à 250 000€/an".
Le conseiller Exécutif détaillait ensuite les différentes efforts de la Collectivité en matière de soutien aux étudiants en Master 1 MEEF préparant le concours bilingue de professeurs des écoles; l'aide aux filières bilingues du second degré avec une dotation spécifique pour leur fonctionnement; le premiu Andria Fazi qui récompense l'excellence dans l'apprentissage du corse en second degré....
Des choix politiques incohérents de l'Etat
Saveriu Luciani dénonçait chiffres à l'appui la situation très préoccupante de l'enseignement du corse dans le second degré, avant de parler de la réforme du collège qui ajoute t-il " menace l'enseignement bilingue" et de dénoncer des choix politiques incohérents du côté de l'Etat : " Si l'on considère la politique globale de l'Etat, on s'aperçoit finalement qu'elle tire en deux sens différents et contradictions.
Dans le premier degré, une dynamique est en place, dont on peut cependant attendre plus d'efficacité au plan qualitatif. Dans le second degré le constat laisse apparaître des risques avérés de régression, en particulier avec la réforme du collège. De plus, mettre en place un plan de formation de grande ambition pour l'école primaire sans reconsidérer le moins du monde la formation des enseignants du second degré relève d'une conception atomisée des problèmes. Pour l'offre bilingue, cela engendrera inévitablement et très rapidement des contradictions, sachant que toute classe bilingue issue du premier degré soit se voir offrir une solution dans le second degré. Et on dira rien de la quasi-nullité de l'offre en lycée, qui fait carrément tâche" devait-il ajouter.
Enfin, dernier volet abordé lors de cette conférence de presse, celui des promesses au point mort de l'agrégation et l'expérimentation de l'immersion:
" Concernant l'agrégation, au-delà de la l'annonce du Premier ministre manuel Valls, en juillet dernier, nous n'avons pour l'heure aucune nouvelle et sommes donc demandeurs d'information quand au processus de sa mise en place. Nous rappelons que les professeurs certifiés de langue corse sont actuellement les seuls à ne pouvoir bénéficier d'une procédure de promotion possible pour tous leurs collègues de toutes les autres disciplines. Au-delà de l'apport qualitatif dont pourrait bénéficier l'enseignement du corse, cela consiste, par la durée, et l'ampleur du phénomène une atteinte manifeste au principe de non-discrimination des fonctionnaires de statut égal".
Et de conclure:
" Si l'objectif politique de la coofficialité reste plus que jamais une revendication politique majeure, dans l'intervalle, nous entendons accompagner un processus de coofficialisation qui doit irriguer l'espace social insulaire.
Pour autant, dans l'Education, nous ne pouvons nous satisfaire de l'actuel état des lieux. C'est à ce titre que l'Exécutif Territorial entend rappeler aujourd'hui l'enjeu que constitue le développement de l'enseignement du corse et des filières bilingues dans les collèges et lycées.
En effet, l'effort conséquent enregistré dans le premier degré ne peut cacher plus longtemps la faiblesses des dispositifs du secondaire. Parce qu'il y a urgence à changer de braquet, l'Etat doit s'impliquer plus fortement et proposer très rapidement un plan de formation massif des enseignants dans les Disciplines Non Linguistiques '(DNL).
Pour notre part, à l'instar de ce que nous faisons depuis septembre 2016 dans l'élémentaire, nous sommes prêts à accompagner et à amplifier cet effort, au service de la jeunesse corse".
C'est Jean-Louis Angeli, principal du collège Dr Jean-Félix-Orabona qui accueillait à 9h45 le représentant de l'Exécutif de Corse, accompagné de Pascal Ottavi, professeur de langue corse à l'université de Corte, avant de l'inviter à rejoindre la salle des profs pour une réunion en présence de d'une partie de l'équipe pédagogique composée des enseignants de langue et culture corses et des parcours de langues romanes.
Ils étaient rejoints en cours de réunion par Francesca Giovannetti de la direction de la langue corse et de formation linguistique à la CTC.
Le Principal du Collège de Calvi se félicitait de cette visite au cours de laquelle il a été question de demandes en matière de fonctionnement et de besoins pour l'aménagement et le fonctionnement du laboratoire de langues mais aussi des contraintes dans le domaine de l'enseignement de la langue ry de l'enseignement bilingue.
Saveriu Luciani soulignait en préambule que cette démarche était la première d'une longue série de rencontres de terrain avec les personnels des établissements des premiers et second degrès, avant de poursuivre:
" Ma présence s'inscrit dans le cadre du partenariat entre la Collectivité Territoriale de Corse et l'Etat, acté dans les conventions Etat-Région et plus particulièrement dans la convention 2015-2020, expressivement ambitieuse, conforme au Pianu lingua 2020, qui sera officialisée le 2 novembre prochain à l'Hôtel de Région. Cette convention 2015-2020 fixe deux objectifs centraux:
- la généralisation progressive de l'enseignement bilingue à partir de l'école maternelle
- l'intégration de la langue et de la culture corses à tous les niveaux d'enseignement et de formation".
Une politique de soutien à l'édition pédagogique renforcée
En fin de matinée, au cours d'une conférence de presse donnée hors établissement, le représentant de l'Exécutif de Corse rappelait que la CTC finance depuis de nombreuses années l'édition publique de documents à l'usage des classes; actuellement, elle contribue aux publications en langue corse du réseau Canopé à hauteur de 200 000€ par an. La prochaine convention triennale, qui démarrera en janvier 2017, inclut une augmentation substantielle de la dotation, dans la perspective d'un renforcement de l'édition d'ouvrages pédagogiques.
Saveriu Luciani affichait la volonté affirmée de la CTC à développer les centres d'immersion linguistique:
" Ces centres constituent des dispositifs d'appui essentiels dans le cadre de l'enseignement de la langue, plus spécifiquement de l'enseignement bilingue. Quatre centres de séjours et d'études corses reçoivent les classes pour des séjours immersifs en semaine ou à la journée qui représentent un temps fort pédagogique et permettent de favoriser la communication spontanée chez les élèves. Ces centres existants ont une capacité d'accueil d'environ 3000 élèves/an. Le bilan 2015/2016 permet de constater une fréquentation tout à fait satisfaisante. Les trois centres de Haute-Corse; Savaghju, Bastia-Campanari, Loretu di Casinca ont accueilli 1923 enfants et celui de Corse du sud de Bastelica qui a ouvert ses portes en 2014 : 469.
Ces chiffres peuvent être amélioré en intégrant davantage d'élèves de collège et en mettant en place des séjours immersifs très rapidement. Pour 2016, la CTC consacre à ces centres 515 000€. Sur la durée du CPER, elle s'engage à hauteur de 3 618 000€.
Le Conseil Exécutif travaille par ailleurs à un schéma de maillage renforcé du territoire, afin de donner accès à ces séjours au plus grand nombre d'élèves".
Un grand plan de formation des professeurs des écoles dans le premier degré
Concernant le premier degré, Saveriu Luciani précisait que la CTC et l'Etat cofinancent durant 5 ans, un grand plan de formation des professeurs des écoles:
" 700 enseignants sont concernés, selon trois niveaux: non corsophones, corsophones en demande d'habilitation à l'enseignement bilingue et bilingues (débutants/confirmés). Il s'agit de stages longs (40 à 90 heures/année) pour les corsophones à plus de 350 heures pour les non corsophones. 20 contractuels ont été recrutés pour remplacer les enseignants, selon le système de l'alternance. L'Etat assure la rémunération des formateurs, des stagiaires et des contractuels remplaçants et la CTC l'ensemble des frais de déplacements des personnels concernés; dans le cas d'espèce, il s'agit d'un effort sans précédent correspondant à 250 000€/an".
Le conseiller Exécutif détaillait ensuite les différentes efforts de la Collectivité en matière de soutien aux étudiants en Master 1 MEEF préparant le concours bilingue de professeurs des écoles; l'aide aux filières bilingues du second degré avec une dotation spécifique pour leur fonctionnement; le premiu Andria Fazi qui récompense l'excellence dans l'apprentissage du corse en second degré....
Des choix politiques incohérents de l'Etat
Saveriu Luciani dénonçait chiffres à l'appui la situation très préoccupante de l'enseignement du corse dans le second degré, avant de parler de la réforme du collège qui ajoute t-il " menace l'enseignement bilingue" et de dénoncer des choix politiques incohérents du côté de l'Etat : " Si l'on considère la politique globale de l'Etat, on s'aperçoit finalement qu'elle tire en deux sens différents et contradictions.
Dans le premier degré, une dynamique est en place, dont on peut cependant attendre plus d'efficacité au plan qualitatif. Dans le second degré le constat laisse apparaître des risques avérés de régression, en particulier avec la réforme du collège. De plus, mettre en place un plan de formation de grande ambition pour l'école primaire sans reconsidérer le moins du monde la formation des enseignants du second degré relève d'une conception atomisée des problèmes. Pour l'offre bilingue, cela engendrera inévitablement et très rapidement des contradictions, sachant que toute classe bilingue issue du premier degré soit se voir offrir une solution dans le second degré. Et on dira rien de la quasi-nullité de l'offre en lycée, qui fait carrément tâche" devait-il ajouter.
Enfin, dernier volet abordé lors de cette conférence de presse, celui des promesses au point mort de l'agrégation et l'expérimentation de l'immersion:
" Concernant l'agrégation, au-delà de la l'annonce du Premier ministre manuel Valls, en juillet dernier, nous n'avons pour l'heure aucune nouvelle et sommes donc demandeurs d'information quand au processus de sa mise en place. Nous rappelons que les professeurs certifiés de langue corse sont actuellement les seuls à ne pouvoir bénéficier d'une procédure de promotion possible pour tous leurs collègues de toutes les autres disciplines. Au-delà de l'apport qualitatif dont pourrait bénéficier l'enseignement du corse, cela consiste, par la durée, et l'ampleur du phénomène une atteinte manifeste au principe de non-discrimination des fonctionnaires de statut égal".
Et de conclure:
" Si l'objectif politique de la coofficialité reste plus que jamais une revendication politique majeure, dans l'intervalle, nous entendons accompagner un processus de coofficialisation qui doit irriguer l'espace social insulaire.
Pour autant, dans l'Education, nous ne pouvons nous satisfaire de l'actuel état des lieux. C'est à ce titre que l'Exécutif Territorial entend rappeler aujourd'hui l'enjeu que constitue le développement de l'enseignement du corse et des filières bilingues dans les collèges et lycées.
En effet, l'effort conséquent enregistré dans le premier degré ne peut cacher plus longtemps la faiblesses des dispositifs du secondaire. Parce qu'il y a urgence à changer de braquet, l'Etat doit s'impliquer plus fortement et proposer très rapidement un plan de formation massif des enseignants dans les Disciplines Non Linguistiques '(DNL).
Pour notre part, à l'instar de ce que nous faisons depuis septembre 2016 dans l'élémentaire, nous sommes prêts à accompagner et à amplifier cet effort, au service de la jeunesse corse".