(Photo d'illustration)
2024 pourrait-elle être une année sans sécheresse en France ? C’est l’hypothèse optimiste que laisse espérer le bulletin de situation mensuel du Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) diffusé ce mercredi. Au sortir du printemps, et alors que la période de recharge se termine, le document observe en effet que, contrairement à la même époque en 2023, les nappes phréatiques métropolitaines affichent cette année un niveau « globalement très satisfaisant » et se situent même au-dessus des normales pour 65% d’entre elles. Cependant, l’établissement public relève dans le même temps quelques points noirs : 22% des nappes restent sous les normales dont 4% avec des niveaux très bas. C’est le cas de certaines parties de la Corse.
« En Corse, la ressource en eau est assez inégalement répartie », explique Laureen Nacimento, hydrogéologue régionale au BRGM de Corse. « La partie Ouest de l’île est plutôt correctement pourvue en eau. La recharge devrait suffire pour passer la période estivale avec quand même une période de tension comme les années précédentes. Par contre, la façade orientale a pratiquement été dépourvue de période de recharge », détaille-t-elle. Prenant l’exemple de la nappe du Meria, dans le Cap Corse, l’hydrogéologue pointe ainsi des « niveaux observés habituellement en été ». « Sur cette nappe, les niveaux n'ont pas évolué depuis l'étiage dernier, c’est-à-dire septembre 2023. Forcément sans période de recharge on va amorcer la période d'étiage sans niveau haut, et celle-ci va être encore plus prononcée et plus intense qu’à l’accoutumée »,souligne-t-elle.
Alors que contrairement aux hivers 2022 et 2023, cette année a été marquée par le retour de pluies abondantes sur une partie du territoire - avec près de 85% de pluies en plus que les normales -, la Corse a en effet de son côté été déficitaire en précipitations. Et même s’il a un peu plu au cours des dernières semaines, cela n’a pas suffi pour recharger les nappes de l’Est de l’île, notamment à cause de la forme que prennent ces précipitations. « Du fait du changement climatique, on se retrouve de plus en plus avec des épisodes pluvieux très localisés et intenses, ce qui fait que même si on a l'impression qu'il pleut beaucoup, il pleut en fait trop vite d’un coup et les sols n'ont pas le temps de capter l'eau et de se laisser infiltrer », pointe Laureen Nacimento,« C'est comme si les sols s'imperméabilisaient : il y a trop d'eau à un instant T, donc l'eau ne percole pas dans le sol et par conséquent, ne va pas jusqu'à la nappe ». En outre, la douceur de cet hiver est venu un peu plus complexifier les choses. « L'an dernier, à la différence de cette année, il y avait eu de bonnes précipitations en avril-mai, ce qui a permis de sauver clairement l'année. Il y avait aussi un manteau neigeux plus conséquent. Cette année, il n'y a pas eu de manteau neigeux qui permette de supporter le début de la période d'étiage », constate l’hydrogéologue. Si après deux années d’importantes restrictions d’eau estivale la majeure partie de la France devrait pouvoir souffler cet été, la situation pourrait donc s’avérer plus inquiétante sur une partie de la Corse où une sécheresse importante et précoce pourrait bien se profiler.
« En Corse, la ressource en eau est assez inégalement répartie », explique Laureen Nacimento, hydrogéologue régionale au BRGM de Corse. « La partie Ouest de l’île est plutôt correctement pourvue en eau. La recharge devrait suffire pour passer la période estivale avec quand même une période de tension comme les années précédentes. Par contre, la façade orientale a pratiquement été dépourvue de période de recharge », détaille-t-elle. Prenant l’exemple de la nappe du Meria, dans le Cap Corse, l’hydrogéologue pointe ainsi des « niveaux observés habituellement en été ». « Sur cette nappe, les niveaux n'ont pas évolué depuis l'étiage dernier, c’est-à-dire septembre 2023. Forcément sans période de recharge on va amorcer la période d'étiage sans niveau haut, et celle-ci va être encore plus prononcée et plus intense qu’à l’accoutumée »,souligne-t-elle.
Alors que contrairement aux hivers 2022 et 2023, cette année a été marquée par le retour de pluies abondantes sur une partie du territoire - avec près de 85% de pluies en plus que les normales -, la Corse a en effet de son côté été déficitaire en précipitations. Et même s’il a un peu plu au cours des dernières semaines, cela n’a pas suffi pour recharger les nappes de l’Est de l’île, notamment à cause de la forme que prennent ces précipitations. « Du fait du changement climatique, on se retrouve de plus en plus avec des épisodes pluvieux très localisés et intenses, ce qui fait que même si on a l'impression qu'il pleut beaucoup, il pleut en fait trop vite d’un coup et les sols n'ont pas le temps de capter l'eau et de se laisser infiltrer », pointe Laureen Nacimento,« C'est comme si les sols s'imperméabilisaient : il y a trop d'eau à un instant T, donc l'eau ne percole pas dans le sol et par conséquent, ne va pas jusqu'à la nappe ». En outre, la douceur de cet hiver est venu un peu plus complexifier les choses. « L'an dernier, à la différence de cette année, il y avait eu de bonnes précipitations en avril-mai, ce qui a permis de sauver clairement l'année. Il y avait aussi un manteau neigeux plus conséquent. Cette année, il n'y a pas eu de manteau neigeux qui permette de supporter le début de la période d'étiage », constate l’hydrogéologue. Si après deux années d’importantes restrictions d’eau estivale la majeure partie de la France devrait pouvoir souffler cet été, la situation pourrait donc s’avérer plus inquiétante sur une partie de la Corse où une sécheresse importante et précoce pourrait bien se profiler.