L'intervention de Gilles Siméoni
« Jour après jour, drame après drame, la douleur se fait plus aigüe, le deuil plus sombre. Mes premières pensées vont vers tous ceux qui ont perdu la vie. Les fanatiques peuvent prendre des vies, ils échoueront à nous enlever notre humanité ainsi que notre envie et notre volonté de vivre ensemble. Notre premier devoir est donc celui du rassemblement, de la cohésion et de l’unité. Nous devons faire face. En ma qualité de Président de l’Exécutif de Corse, je demande à l’Etat que les mesures suivantes entre en vigueur sans délai : Mises en œuvre des procédures de droit commun prévu à l’échelle du territoire français. De manière plus particulière à notre île, je demande : une sécurisation renforcée des rassemblements festifs, sécurisation renforcée des fêtes et rassemblements religieux, sécurisation renforcée des établissements scolaires et universitaires, sécurisation renforcée des moyens de transports collectifs et notamment des transports maritimes.
Je propose également qu’un point mensuel soit établi sur ces mesures et qu’une communication publique compatible avec les exigences avec la confidentialité de certaines dispositions soit faite par l’autorité préfectorale afin de rassurer la population. Parallèlement au renforcement des mesures de sécurité, il nous appartient d’être collectivement et individuellement attentif aux indices ou élément pouvant laisser présumer un risque. Il ne faut pas pour autant tomber dans la psychose, la paranoïa. Lutter contre le terrorisme c’est aussi interdire la propagation et la diffusion de l’idéologie qui en est le terreau. Cette action relève là aussi des compétences régaliennes de l’Etat. Il ne peut y avoir de complaisance ou d’inertie face à des discours de haine ou d’exclusion ou de remise en cause de l’égalité entre les femmes et les hommes. Nous demandons par exemple l’expulsion des imams et étrangers tenant des discours incompatibles avec les valeurs et droits fondamentaux ou encore la fermeture des lieux de réunion ou de tels discours sont tenus.
La Corse est, depuis, Pasquale Paoli, une terre de liberté de culte. Elle le restera mais elle ne saurait accepter ni le communautarisme, ni l’intégrisme. Cette vision est partagée par la quasi totalité des musulmans qui vivent en Corse. Il faut saluer les représentant du culte musulman de Bastia et d’Ile-Rousse qui ont interdit l’accès des lieux de culte à des prédicateurs salafistes. C’est une attitude courageuse. L’appartenance à notre peuple transcende les religions, les origines ou la couleur de peau. Elle se construit par la capacité à s’approprier la langue, la culture, le vivre ensemble qui nous a constitué au fil des siècles en communauté humaine originale, ayant vocation à être reconnue dans ses droits. Ensemble, face à notre peuple, face aussi à une opinion publique française, européenne et internationale attentive à chaque signe d’espoir, faisons que notre vote soit l’acte fondateur d’une société où les femmes et les hommes vivent en paix et en harmonie, qu’ils soient croyants ou qu’ils ne le soient pas. Ce faisant, une fois encore, la Corse saura étonner l’Europe ».