Gérald Darmanin ou bien Catherine Vautrin, au fond peu importe qui préside depuis Paris aux destinées du processus d’autonomie de la Corse : la méthode doit rester la même, estime le PNC : « Nous sommes toujours de fervents partisans du dialogue avec l’Etat », confirme son secrétaire général, Pascal Zagnoli. Lors de sa venue en Corse, fin octobre, Catherine Vautrin, la nouvelle ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation, s’était dit soucieuse de « poursuivre les discussions entamées » par son prédécesseur Gérald Darmanin, dans le cadre du processus d’autonomie de la Corse. Elle avait même fixé un calendrier, quelques jours après son retour sur le Continent, pour un examen du texte constitutionnel « au deuxième semestre 2025 ». De quoi rassurer Jean-Christophe Angelini, le président du PNC : « Le changement de ministre n’a manifestement pas dégradé cette perspective de révision constitutionnelle et de construction d’un nouveau statut pour la Corse », s’en est-il réjoui ce lundi. Mais la dissolution de l’Assemblée nationale cet été a rendu instable l’édifice institutionnel français. Dans ces conditions, le PNC juge nécessaire qu’il y ait « une relance du vote de juillet 2023 » relatif au processus d’autonomie, annonce Saveriu Luciani, élu PNC à l’Assemblée de Corse. Par conséquent, lors de la prochaine session, fin novembre, le PNC demandera, par une motion, « à réaffirmer l’intensité et la force d’un vote qui avait été suivi par une grande partie des élus de la Corse ».
"Erreur tragique"
Mais pendant ce temps-là, la Terre ne s’arrêtera pas de tourner, ont relevé les membres du PNC : « Rappeler le caractère historique, politique et global du problème corse, ce n’est pas mettre sous le tapis les centaines de problèmes du quotidien, prévient Jean-Christophe Angelini. Or, ces deux dernières années, au lendemain de l’assassinat d’Yvan Colonna, on les a trop longtemps mis de côté, au prétexte que l’autonomie imminente allait les résoudre. Ca a été une erreur tragique. Et beaucoup de choses qui auraient pu être réglées se sont envenimées. » Paul-André Colombani prend sa part de responsabilités : « On s’est laissé enfermer, et moi le premier, dans le débat sur la révision constitutionnelle. Pendant deux ans, quand on allait taper à la porte des ministres, on nous disait : oui, mais vous, vous avez un processus particulier, il faudra voir après. Mais le prix de l’essence par exemple, il n’y avait pas besoin d’une révision constitutionnelle pour le régler. C’était de l’ordre d’un simple décret. »
Voilà pourquoi les députés corses – dont Paul-André Colombani – ont défendu plusieurs amendement ces dernières semaines à l’Assemblée nationale, dans les débats fixant le Projet de loi de finances. Des amendements qui touchent de manière très concrète au quotidien des Corses : une rallonge de 50 millions d’euros de la dotation de continuité territoriale accordée à la Corse ; l’exonération de la surtaxe sur les billets d’avion sur les trajets Corse-Continent ; l’exonération des charges sociales pour les éleveurs ovins touchés par la fièvre catarrhale (soit une aide d’environ 4 000 euros par éleveur, sachant qu’une centaine de familles sont concernées en Corse) ; enfin, que les 150 pêcheurs corses puissent bénéficier du crédit d’impôt corse : « Ce crédit d’impôt, on s’en est mal servi pour construire des résidences secondaires, alors ce serait une forme de justice sociale que les pêcheurs puissent en bénéficier pour verdir leur flotte », a pointé Paul-André Colombani.
Projet de CHU en Corse : le texte pourrait être examiné la semaine prochaine
Bien qu’adoptés, ces amendements sont aujourd’hui vidés de leur substance, puisque la partie « recettes » du texte sur le Projet de loi de finances a été rejetée mardi dernier par une majorité de députés à l’Assemblée nationale. En conséquence, le texte repart au Sénat, où il sera réexaminé à partir du 25 novembre. Paul-André Colombani le regrette, mais il lui a été impossible de voter pour ce budget, qu’il juge « complètement déséquilibré ».
Dans l’attente de pouvoir contribuer à refaire adopter ces amendements, Paul-André Colombani a bon espoir de pouvoir avancer sur le projet d’un CHU en Corse. « Normalement, le texte passe en commission la semaine prochaine », annonce-t-il. Le député du PNC croise néanmoins les doigts pour que le "49.3" ne se mette pas en travers de sa proposition de loi. En effet, l'adoption de cet article de la Constitution pourrait donner lieu à une motion, qui risquerait de renverser le gouvernement Barnier. Et il faudrait encore tout recommencer...
"Erreur tragique"
Mais pendant ce temps-là, la Terre ne s’arrêtera pas de tourner, ont relevé les membres du PNC : « Rappeler le caractère historique, politique et global du problème corse, ce n’est pas mettre sous le tapis les centaines de problèmes du quotidien, prévient Jean-Christophe Angelini. Or, ces deux dernières années, au lendemain de l’assassinat d’Yvan Colonna, on les a trop longtemps mis de côté, au prétexte que l’autonomie imminente allait les résoudre. Ca a été une erreur tragique. Et beaucoup de choses qui auraient pu être réglées se sont envenimées. » Paul-André Colombani prend sa part de responsabilités : « On s’est laissé enfermer, et moi le premier, dans le débat sur la révision constitutionnelle. Pendant deux ans, quand on allait taper à la porte des ministres, on nous disait : oui, mais vous, vous avez un processus particulier, il faudra voir après. Mais le prix de l’essence par exemple, il n’y avait pas besoin d’une révision constitutionnelle pour le régler. C’était de l’ordre d’un simple décret. »
Voilà pourquoi les députés corses – dont Paul-André Colombani – ont défendu plusieurs amendement ces dernières semaines à l’Assemblée nationale, dans les débats fixant le Projet de loi de finances. Des amendements qui touchent de manière très concrète au quotidien des Corses : une rallonge de 50 millions d’euros de la dotation de continuité territoriale accordée à la Corse ; l’exonération de la surtaxe sur les billets d’avion sur les trajets Corse-Continent ; l’exonération des charges sociales pour les éleveurs ovins touchés par la fièvre catarrhale (soit une aide d’environ 4 000 euros par éleveur, sachant qu’une centaine de familles sont concernées en Corse) ; enfin, que les 150 pêcheurs corses puissent bénéficier du crédit d’impôt corse : « Ce crédit d’impôt, on s’en est mal servi pour construire des résidences secondaires, alors ce serait une forme de justice sociale que les pêcheurs puissent en bénéficier pour verdir leur flotte », a pointé Paul-André Colombani.
Projet de CHU en Corse : le texte pourrait être examiné la semaine prochaine
Bien qu’adoptés, ces amendements sont aujourd’hui vidés de leur substance, puisque la partie « recettes » du texte sur le Projet de loi de finances a été rejetée mardi dernier par une majorité de députés à l’Assemblée nationale. En conséquence, le texte repart au Sénat, où il sera réexaminé à partir du 25 novembre. Paul-André Colombani le regrette, mais il lui a été impossible de voter pour ce budget, qu’il juge « complètement déséquilibré ».
Dans l’attente de pouvoir contribuer à refaire adopter ces amendements, Paul-André Colombani a bon espoir de pouvoir avancer sur le projet d’un CHU en Corse. « Normalement, le texte passe en commission la semaine prochaine », annonce-t-il. Le député du PNC croise néanmoins les doigts pour que le "49.3" ne se mette pas en travers de sa proposition de loi. En effet, l'adoption de cet article de la Constitution pourrait donner lieu à une motion, qui risquerait de renverser le gouvernement Barnier. Et il faudrait encore tout recommencer...