Présentés comme la bouée de sauvetage d’une saison en demi-teinte, les soldes d'hiver qui viennent de débuter ne présentent pas les résultats escomptés. Et les commerçants, qui doivent reconstituer une trésorerie pour préparer la suite, de s'interroger sur les raisons d'un tel tassement, malgré des démarques alléchantes lancées sur le mode accéléré.
Malgré la défiance que ce nouveau rapport vendeur-client suscite, il a créé une nouvelle temporalité dans la pratique des achats. Les soldes saisonniers ont perdu de leur attrait, de leur caractère événementiel qui suscitait la ruée. Sur le Net, c'est soldes et bonnes affaires tous les jours, sans sortir de chez soi. Mais il n'y a pas que cela. Dès les premiers jours des soldes de janvier, les commerçants affichaient une mine morose, et pas seulement ceux à qui les manifestations imposaient de fermer boutique. Psychologiquement, de manière générale, le désir d'achat durant cette période n'obéit pas à une nécessité absolue. On a envie de se faire plaisir, en particulier lorsqu'il est question d'investir dans le vêtement. Or, les sondages l'attestent, le moral de la population est loin d'être au beau fixe. Flâner de déstockage en déstockage n'est pas sa priorité. Et le rapport à la dépense est directement lié à celui que l'on a de l'état de la société, surtout lorsque le pouvoir d'achat est lui-même en baisse.
En dehors de toute conjoncture liée à l'actualité, la première mise en accusation concerne Internet. Comment lutter contre les géants de la vente à distance, qui brassent des volumes sans commune mesure avec ceux de la petite boutique locale ? D'autant plus que ces entreprises ne lésinent pas sur les moyens pour s'assurer une clientèle. Ainsi, pratiquement lors du lancement des soldes de janvier, la Répression des Fraudes rendait publiques les conclusions d'une enquête menée sur le groupe de commerce en ligne Vente Privée. Le groupe, qui s'est défendu par voie de communiqué, est accusé d'avoir mis en place des « stratégies frauduleuses » pour tromper le client. Celui-ci, se fiant à l'écart entre le prix de référence affiché et le prix auquel est proposé le produit, se trouve devant des promotions attractives auxquelles il est difficile de résister. Oui mais... le prix de référence aurait été artificiellement gonflé pour accroître l'écart. Mais cette péripétie n'empêchera pas ce type de vente de prospérer, car il est commode de faire ses achats sans avoir à se déplacer. Le commerce sur Internet, c'est un lieu commun de le dire, affaiblit le commerce de proximité, quels que soient ses aléas et le peu de garanties qu'il offre : outre Vente Privée, 19 autres enseignes du même ordre ont été épinglées par la direction de la concurrence.
La recherche du produit durable
Malgré la défiance que ce nouveau rapport vendeur-client suscite, il a créé une nouvelle temporalité dans la pratique des achats. Les soldes saisonniers ont perdu de leur attrait, de leur caractère événementiel qui suscitait la ruée. Sur le Net, c'est soldes et bonnes affaires tous les jours, sans sortir de chez soi. Mais il n'y a pas que cela. Dès les premiers jours des soldes de janvier, les commerçants affichaient une mine morose, et pas seulement ceux à qui les manifestations imposaient de fermer boutique. Psychologiquement, de manière générale, le désir d'achat durant cette période n'obéit pas à une nécessité absolue. On a envie de se faire plaisir, en particulier lorsqu'il est question d'investir dans le vêtement. Or, les sondages l'attestent, le moral de la population est loin d'être au beau fixe. Flâner de déstockage en déstockage n'est pas sa priorité. Et le rapport à la dépense est directement lié à celui que l'on a de l'état de la société, surtout lorsque le pouvoir d'achat est lui-même en baisse.
Mais, selon les spécialistes, il n'est pas suffisant de dire que l'idée de bonheur et la démarque attractive seraient devenues momentanément incompatibles. Il existe aussi, dans le droit fil (c'est le cas de le dire) des préoccupations écologiques actuelles, une tendance à refuser de plus en plus, au nom de la défense de l'environnement, la surconsommation dans le domaine du prêt-à-porter, une industrie qui détruit systématiquement ce qui ne se vend pas. La mode bon marché, la fast fashion, à l'incessant renouvellement, est rejetée par un grand nombre d'acheteurs, qui privilégient le produit durable. L'industrie du vêtement, pour survivre à défaut de prospérer, doit renouveler son système de fonctionnement et son modèle économique. Mais cela ne se fera pas en un jour.