Le palais de Justice de Bastia. Archives CNI
Au centre du dossier, trois lettres de l'office public de l'habitat, signées de sa main, adressées aux locataires des HLM des quartiers sud de Bastia durant la campagne du second tour des municipales en 2020. Ces lettres adressées en juin 2020 évoquaient le plan de rénovation du parc social mis en œuvre et notamment le rôle de Gilles Simeoni, président autonomiste de l'exécutif territorial mais également présent en septième position sur la liste de Pierre Savelli, le maire nationaliste sortant.
Cette initiative a été vue par l'opposition et l'accusation comme une manœuvre électoraliste, à quelques jours seulement du second tour des élections municipales. "Avec du recul, je peux comprendre qu'on place ces courriers dans un contexte électoral, a concédé Mme Giovannini à la barre. Mais moi, au moment où je les écris, je veux seulement rassurer les locataires. Je suis dans un contexte interne à la gestion de l'office."
Pour le procureur, "madame Giovannini a établi ces courriers en connaissance du risque et en étant avertie de leur caractère illégal".
La campagne électorale bastiaise s'était déroulée dans un climat conflictuel avec le dépôt de plusieurs plaintes. Pierre Savelli avait été réélu avec 49,37% des suffrages exprimés, devant la liste d'union de M. de Casalta (39,73%).