- Il y a quelques jours, l’opposition a formulé de lourdes attaques contre le projet de téléporté, pointant notamment un équipement trop cher par rapport à sa potentielle rentabilité. Quelle est votre réaction face à cette critique ?
- Moi je dis que ce n’est pas cher du tout par rapport à ce que cela peut représenter. Pour relativiser les choses, on voit qu’un kilomètre de route goudronnée c’est 7 millions d’euros. Le trajet concerné par le téléporté fait 8 kilomètres, ce qui ferait 56 millions d’euros pour du goudron, sans compter les impacts fonciers qu’il pourrait y avoir autour. À Ajaccio, le projet de téléporté fait 36 millions d’euros et va connaître une variation liée à une inflation qui n’a échappé à personne. Si on regarde ce que coûte ce type d’équipement dans d’autres territoires, c’est beaucoup plus important. À Toulouse, par exemple, c’est 91 millions pour à peu près la même distance de câbles. Ce qu’il faut aussi savoir c’est que cet équipement est exceptionnellement financé par l’État à hauteur de 70%, c’est-à-dire que le contribuable ne va absolument rien payer, contrairement à ce qu’affirme l’opposition. Derrière, je comprends que l’on puisse avoir un questionnement sur la pertinence, car ce sont des équipements nouveaux. Mais Poma, l’entreprise qui a été retenue pour la construction du téléporté, n’est pas un débutant en la matière et ne va pas venir de manière hasardeuse mettre en place un équipement qui ne serait pas adapté.
- Vous avez souvent affirmé que le téléporté est un élément d’une politique de mobilité globale...
-Oui, complètement. Ce projet n’a jamais été présenté comme étant la panacée, et comme étant la réponse à tous les problèmes sur le territoire. Nous n’avons jamais dit qu’il venait en substitution des réseaux routiers, mais en complémentarité. Je rappelle par ailleurs que les détracteurs de ce projet sont dans d’autres circonstances des portes-drapeaux de la défense écologique mondiale. Or, le téléporté est un moyen de déplacement propre, avec 18 pylônes, 4 stations, 3km de câbles, et n’a aucun impact environnemental sur le sol. C’est un mode de transport en site propre qui vient compléter l’offre de mobilité sur un territoire qui a besoin d’être reconnecté. De plus, tout le monde peut s’accorder à dire que le tout voiture est un modèle dépassé, économiquement intenable pour les familles, et qui porte une atteinte à la santé publique. On peut s’offusquer des fumées de bateaux, mais par contre on ne parle pas beaucoup des pots d’échappement qui empoisonnent notre quotidien. Je ne décrète pas la fin de la voiture, je dis simplement qu’il faut pouvoir moduler les déplacements urbains sur les centres-villes en particulier, c’est ce qu’ont fait toutes les villes modernes, et Ajaccio n’entend pas louper cette page de modernité.
- Moi je dis que ce n’est pas cher du tout par rapport à ce que cela peut représenter. Pour relativiser les choses, on voit qu’un kilomètre de route goudronnée c’est 7 millions d’euros. Le trajet concerné par le téléporté fait 8 kilomètres, ce qui ferait 56 millions d’euros pour du goudron, sans compter les impacts fonciers qu’il pourrait y avoir autour. À Ajaccio, le projet de téléporté fait 36 millions d’euros et va connaître une variation liée à une inflation qui n’a échappé à personne. Si on regarde ce que coûte ce type d’équipement dans d’autres territoires, c’est beaucoup plus important. À Toulouse, par exemple, c’est 91 millions pour à peu près la même distance de câbles. Ce qu’il faut aussi savoir c’est que cet équipement est exceptionnellement financé par l’État à hauteur de 70%, c’est-à-dire que le contribuable ne va absolument rien payer, contrairement à ce qu’affirme l’opposition. Derrière, je comprends que l’on puisse avoir un questionnement sur la pertinence, car ce sont des équipements nouveaux. Mais Poma, l’entreprise qui a été retenue pour la construction du téléporté, n’est pas un débutant en la matière et ne va pas venir de manière hasardeuse mettre en place un équipement qui ne serait pas adapté.
- Vous avez souvent affirmé que le téléporté est un élément d’une politique de mobilité globale...
-Oui, complètement. Ce projet n’a jamais été présenté comme étant la panacée, et comme étant la réponse à tous les problèmes sur le territoire. Nous n’avons jamais dit qu’il venait en substitution des réseaux routiers, mais en complémentarité. Je rappelle par ailleurs que les détracteurs de ce projet sont dans d’autres circonstances des portes-drapeaux de la défense écologique mondiale. Or, le téléporté est un moyen de déplacement propre, avec 18 pylônes, 4 stations, 3km de câbles, et n’a aucun impact environnemental sur le sol. C’est un mode de transport en site propre qui vient compléter l’offre de mobilité sur un territoire qui a besoin d’être reconnecté. De plus, tout le monde peut s’accorder à dire que le tout voiture est un modèle dépassé, économiquement intenable pour les familles, et qui porte une atteinte à la santé publique. On peut s’offusquer des fumées de bateaux, mais par contre on ne parle pas beaucoup des pots d’échappement qui empoisonnent notre quotidien. Je ne décrète pas la fin de la voiture, je dis simplement qu’il faut pouvoir moduler les déplacements urbains sur les centres-villes en particulier, c’est ce qu’ont fait toutes les villes modernes, et Ajaccio n’entend pas louper cette page de modernité.
- Vous affichez des objectifs ambitieux de 3800 personnes transportées par jour. Est-ce toutefois vraiment réalisable quand on voit la place qu’occupe la voiture encore aujourd’hui à Ajaccio ?
- La zone concernée par le téléporté est celle de Mezzavia et du Stiletto. On voit le boom urbain qui existe dans ce secteur, où des centaines de logements sont sortis de terre, et d’autres qui le feront encore bientôt. On voit aussi qu’à l’hôpital il y a de nombreuses consultations chaque jour et 1900 salariés. Dans cette zone, il y a en outre un équipement culturel et sportif, le Palatinu, qui draine beaucoup de monde quand il y a des manifestations, et un centre commercial important qui est en pleine mutation. On peut tout à fait imaginer que les personnes laissent leur voiture en parc relais et aillent tranquillement à leur distraction. Je rappelle aussi qu’il y a un collège avec 800 élèves qui peuvent tous les jours prendre le téléporté pour se rendre à l’établissement, quand on voit la situation enclavée dans laquelle il se trouve. Donc quand on ajoute tous ces usagers potentiels, cela fait presque 21 000 personnes qui pourront utiliser ce téléporté. Je rappelle au passage qu’il y a aussi un petit agrément dans ce projet : nous allons livrer un poumon vert sous la forme de parc urbain, alors qu’il n’en existe pas aujourd’hui. Si on regarde le retour d’expérience de Toulouse, on se rend compte qu’ils n’avaient pas imaginé que cet équipement puisse être aussi ludique avec des familles qui prennent ce moyen de transport pour se rendre dans un parc urbain. Il y a donc aussi ces utilisateurs de convivialité que l’on sous-estime très souvent. Et puis, on est aux portes de la périphérie urbaine avec les flux intercommunaux qu’il peut exister en entrée de ville immédiate. Avoir un équipement qui propose un mode de déplacement alternatif de 3km en câble n’est donc pas un luxe. Le projet est donc à resituer dans une vision d’ensemble. Je ne le prends pas pour ce qu’il n’est pas et j’essaye dans une gestion immédiate et anticipée du développement territorial.
- La zone concernée par le téléporté est celle de Mezzavia et du Stiletto. On voit le boom urbain qui existe dans ce secteur, où des centaines de logements sont sortis de terre, et d’autres qui le feront encore bientôt. On voit aussi qu’à l’hôpital il y a de nombreuses consultations chaque jour et 1900 salariés. Dans cette zone, il y a en outre un équipement culturel et sportif, le Palatinu, qui draine beaucoup de monde quand il y a des manifestations, et un centre commercial important qui est en pleine mutation. On peut tout à fait imaginer que les personnes laissent leur voiture en parc relais et aillent tranquillement à leur distraction. Je rappelle aussi qu’il y a un collège avec 800 élèves qui peuvent tous les jours prendre le téléporté pour se rendre à l’établissement, quand on voit la situation enclavée dans laquelle il se trouve. Donc quand on ajoute tous ces usagers potentiels, cela fait presque 21 000 personnes qui pourront utiliser ce téléporté. Je rappelle au passage qu’il y a aussi un petit agrément dans ce projet : nous allons livrer un poumon vert sous la forme de parc urbain, alors qu’il n’en existe pas aujourd’hui. Si on regarde le retour d’expérience de Toulouse, on se rend compte qu’ils n’avaient pas imaginé que cet équipement puisse être aussi ludique avec des familles qui prennent ce moyen de transport pour se rendre dans un parc urbain. Il y a donc aussi ces utilisateurs de convivialité que l’on sous-estime très souvent. Et puis, on est aux portes de la périphérie urbaine avec les flux intercommunaux qu’il peut exister en entrée de ville immédiate. Avoir un équipement qui propose un mode de déplacement alternatif de 3km en câble n’est donc pas un luxe. Le projet est donc à resituer dans une vision d’ensemble. Je ne le prends pas pour ce qu’il n’est pas et j’essaye dans une gestion immédiate et anticipée du développement territorial.
- L’opposition argue toutefois que le téléporté sera d’une utilité très limitée au vu du lieu où il sera implanté…
- Je voudrais vraiment que l’on pense le téléporté dans un ensemble de mobilité général. Ce que l’on veut vendre demain aux Ajacciens c’est un ticket à 30 euros par mois où il y aura de la navette maritime, du bus, du téléporté, et pourquoi pas de la location de vélo. Après, pour le reste, nous n’entendons pas gagner d’argent avec le téléporté, ce n’est pas le but. D’ailleurs, personne ne gagne de l’argent avec des transports en commun. Et puis je rappelle que contrairement à une route, lorsqu’on prend le téléporté on paye un ticket. C’est donc l’usager qui paye et non le contribuable. Quand j’entends mes détracteurs dire que je vais ruiner les Ajacciens, je ne vois pas à quel moment je peux leur faire les poches. Par contre, ce qui est certain c’est que nous voulons désengorger la ville, et que nous assumons le fait que nous voulons réduire le trafic automobile. Nous essayons de préparer l’Ajaccio de demain. Je ne m’offusque pas qu’il y ait des critiques, je trouve cela normal et je le comprends. Mais ce projet n’est pas sorti de terre en un jour. Ce sujet date du Plan de Déplacements urbains (PDU) qui a été élaboré en 2015 et approuvé en 2019. Ce PDU avait donné lieu à une enquête publique, alors que nous n’étions pas obligés de le faire, et avait aussi été approuvé par le conseil des sites. Donc je veux bien aujourd’hui que l’on agite des chiffons rouges, par contre je n’ai pas entendu d’offres alternatives.
- Je voudrais vraiment que l’on pense le téléporté dans un ensemble de mobilité général. Ce que l’on veut vendre demain aux Ajacciens c’est un ticket à 30 euros par mois où il y aura de la navette maritime, du bus, du téléporté, et pourquoi pas de la location de vélo. Après, pour le reste, nous n’entendons pas gagner d’argent avec le téléporté, ce n’est pas le but. D’ailleurs, personne ne gagne de l’argent avec des transports en commun. Et puis je rappelle que contrairement à une route, lorsqu’on prend le téléporté on paye un ticket. C’est donc l’usager qui paye et non le contribuable. Quand j’entends mes détracteurs dire que je vais ruiner les Ajacciens, je ne vois pas à quel moment je peux leur faire les poches. Par contre, ce qui est certain c’est que nous voulons désengorger la ville, et que nous assumons le fait que nous voulons réduire le trafic automobile. Nous essayons de préparer l’Ajaccio de demain. Je ne m’offusque pas qu’il y ait des critiques, je trouve cela normal et je le comprends. Mais ce projet n’est pas sorti de terre en un jour. Ce sujet date du Plan de Déplacements urbains (PDU) qui a été élaboré en 2015 et approuvé en 2019. Ce PDU avait donné lieu à une enquête publique, alors que nous n’étions pas obligés de le faire, et avait aussi été approuvé par le conseil des sites. Donc je veux bien aujourd’hui que l’on agite des chiffons rouges, par contre je n’ai pas entendu d’offres alternatives.
- Cependant, au-delà des critiques de l’opposition, l’enquête publique actuellement en cours met en lumière une certaine réticence de l’opinion publique. Êtes-vous inquiet de ne pas voir la population adhérer à ce projet ?
- Je n’ai pas la prétention et l’exigence de susciter un enthousiasme immédiat. On ne recueille jamais d’enthousiasme immédiat sur ce genre de sujet. Ce qui m’intéresse par contre c’est que les gens soient éclairés de manière honnête. Après, dans les enquêtes publiques on voit qu’il y a des contributions sérieuses, d’autres qui le sont moins, on le sait très bien, et il y a également une volonté de grossir le chiffre des mécontents parce que cela fait l’affaire de certains. Ce que je peux dire c’est que quand nous allons à la rencontre des gens, et non pas des personnes cachées derrière des pseudonymes, par exemple au cours des rencontres que nous faisons dans tous les quartiers de la ville, nous avons un atelier des grands projets où figure le téléporté. On voit que les gens nous demandent de leur expliquer en quoi consiste le projet et en quoi cela est utile. Et quand on commence à leur expliquer, ils comprennent le sens et ils voient que cela est cohérent. Il faut rappeler que la Corse est en plein dynamisme démographique. Savoir comment la population va vivre et se déplacer sur le territoire, ce sont de vrais sujets dont les politiques doivent s’en emparer. Par ailleurs, on ne parle jamais du traitement au niveau local du pouvoir d’achat, de comment améliorer le quotidien. C’est peut-être modeste, mais si demain on a la possibilité d’avoir un ticket à 30 euros pour pouvoir se déplacer dans Ajaccio et limiter les surcoûts liés à l’usage de la voiture, cela améliorera peut-être le quotidien de certains. Je me préoccupe aussi de cela. Et puis la santé publique aussi m’intéresse, surtout dans une ville où il y a le Vazzio, et où des milliers de voitures rentrent en centre-ville. Mon rôle c’est de penser à améliorer le cadre de vie de celles et ceux qui vivent sur le territoire.
- Vous n’êtes donc pas inquiet de la possibilité de voir le projet stoppé par le préfet au terme de l’enquête publique ?
- Si le préfet arrête le projet, il va devoir vraiment avancer des éléments factuels sérieux. Je dirais qu’objectivement je ne vois pas comment on peut mettre fin à ce projet. Il y a beaucoup de personnes à la Capa qui ont travaillé sérieusement sur ce téléporté depuis des années, il y a des engagements financiers, de la conviction politique. À un moment donné, il faut quand même avoir un minimum de notion d’intérêt général. Moi je prétends avec mes équipes en avoir.
- Je n’ai pas la prétention et l’exigence de susciter un enthousiasme immédiat. On ne recueille jamais d’enthousiasme immédiat sur ce genre de sujet. Ce qui m’intéresse par contre c’est que les gens soient éclairés de manière honnête. Après, dans les enquêtes publiques on voit qu’il y a des contributions sérieuses, d’autres qui le sont moins, on le sait très bien, et il y a également une volonté de grossir le chiffre des mécontents parce que cela fait l’affaire de certains. Ce que je peux dire c’est que quand nous allons à la rencontre des gens, et non pas des personnes cachées derrière des pseudonymes, par exemple au cours des rencontres que nous faisons dans tous les quartiers de la ville, nous avons un atelier des grands projets où figure le téléporté. On voit que les gens nous demandent de leur expliquer en quoi consiste le projet et en quoi cela est utile. Et quand on commence à leur expliquer, ils comprennent le sens et ils voient que cela est cohérent. Il faut rappeler que la Corse est en plein dynamisme démographique. Savoir comment la population va vivre et se déplacer sur le territoire, ce sont de vrais sujets dont les politiques doivent s’en emparer. Par ailleurs, on ne parle jamais du traitement au niveau local du pouvoir d’achat, de comment améliorer le quotidien. C’est peut-être modeste, mais si demain on a la possibilité d’avoir un ticket à 30 euros pour pouvoir se déplacer dans Ajaccio et limiter les surcoûts liés à l’usage de la voiture, cela améliorera peut-être le quotidien de certains. Je me préoccupe aussi de cela. Et puis la santé publique aussi m’intéresse, surtout dans une ville où il y a le Vazzio, et où des milliers de voitures rentrent en centre-ville. Mon rôle c’est de penser à améliorer le cadre de vie de celles et ceux qui vivent sur le territoire.
- Vous n’êtes donc pas inquiet de la possibilité de voir le projet stoppé par le préfet au terme de l’enquête publique ?
- Si le préfet arrête le projet, il va devoir vraiment avancer des éléments factuels sérieux. Je dirais qu’objectivement je ne vois pas comment on peut mettre fin à ce projet. Il y a beaucoup de personnes à la Capa qui ont travaillé sérieusement sur ce téléporté depuis des années, il y a des engagements financiers, de la conviction politique. À un moment donné, il faut quand même avoir un minimum de notion d’intérêt général. Moi je prétends avec mes équipes en avoir.