Sur le fond
L'exploitation de la décharge de Tallone et les projets de valorisation des déchets en cours sur ce site s’inscrivent dans un plan territorial de développement dont le PLU communal est la traduction en acte. C’est à ce jour le seul PLU insulaire prenant en compte tous les aspects d’un véritable développement durable, y compris la problématique des déchets ménagers et autres. Il a pour finalité de valoriser le potentiel de notre microrégion, basé sur une production agricole de qualité et une offre touristique verte intégrant nos ressources naturelles, culturelles et patrimoniales. Son objectif est de lutter contre la désertification et de revitaliser la commune, en y attirant des activités pérennes, des emplois et de nouveaux habitants permanents. On peut comprendre que ceux qui ne s’intéressent à la vigne et à l’écologie que depuis très peu de temps n’en aient pas encore pris connaissance bien que l’information ait été largement diffusée par la municipalité et que la presse s’en soit fait l’écho. On peut comprendre que le PLU de Tallone qui a permis de classer tout le rivage de la commune dérange certains particuliers riverains de l’étang de Diana et leurs projets touristiques et immobiliers. On peut comprendre également que le dépit manifesté pour le traitement des déchets se mêle à d’autres dépits, électoraux ceux là, concernant les dernières élections à la Chambre d’agriculture de Haute Corse. Mais il est difficile de comprendre le comportement de certaines associations officiellement écologiques contre tout projet de développement durable. Malheureusement, comme dans beaucoup d’autres domaines, en matière de défense de l’environnement ou d’agriculture il y a ceux qui font et ceux qui parlent et dont on attend avec impatience les solutions miracles et les réalisations, pour certains depuis très longtemps. Ceux qui réalisent au service de la collectivité et ceux se servent de ces problématiques fondamentales pour l’avenir et de leur complexité administrative et juridique dans un but d’agitation politicienne. Ce qui explique pourquoi tant de problèmes ne trouvent pas leur résolution en Corse.
La politique mise en œuvre à Tallone est claire, elle vise uniquement à la défense des intérêts collectifs et non privés. Elle se manifeste aussi bien sur le plan du traitement des déchets que pour la viticulture de notre commune qui compte 1000 hectares de vigne, soit 1/7 eme des surfaces plantées en Corse. Pour préserver cet atout majeur du développement économique, Christian Orsucci , issu d’une famille de vignerons et vigneron lui-même, travaille d’ailleurs en tant que nouveau président de l’UVIB, la cave coopérative d’Aléria, avec son conseil d’administration à rétablir les comptes de la coopérative pour le moins très dégradés et à remettre l’outil en marche au service de tous les vignerons coopérateurs. Tallone ce n’est donc pas un problème de vigne mais peut être uniquement un problème de vin.
Sur les faits
- Concernant l’autorisation à signer un bail entre la commune de Tallone et la STANECO, dans le cadre d'un projet de réalisation d'une usine de traitement des déchets par tri mécano-biologique (TMB) avec un CET associé, pour un loyer d'un montant annuel prévu pour un tonnage supérieur à 50000 tonnes par an à 200 000 euros + 5* par tonne supplémentaire.
Rien de plus normal. La société STANECO déjà exploitante de la décharge a obtenu un bail pour autorisation d’exploitation afin de pouvoir finaliser administrativement le projet. Ce n’est pas un service public de la commune pas plus que l’enfouissement ne l’est!
-Concernant « les observations du préfet et qu'une forte opposition s'est manifestée contre le maintien du CET, avec des observations pertinentes qui renvoient à plusieurs éléments: sur l'évolution vers une nouvelle structure de traitement des ordures ménagères qui doit rester de la responsabilité d'autres collectivités que la seule commune de Tallone, telles la CTC et le SYVADEC, pour la prise en compte d'un traitement corse et non local aussi bien techniquement, qu'en termes d'environnement et de coût économique. A ce jour, les décisions de ces instances ne sont pas connues. » :
-C’est bien là le cœur du problème. La comme ailleurs en Corse il est urgent d’attendre. La commune de Tallone subit depuis des années la contrainte et les nuisances de l’enfouissement des déchets d’une grande partie de la Corse sur son territoire. Elle en a également bénéficié pour abonder son budget municipal. Tallone est victime de l’incapacité des autorités publics et des politiques à s’entendre sur un projet cohérent à l’échelle de la Corse et d’un problème de leadership sur cette question. Une chose est sure, rien ne sera fait avant de nombreuses années. En attendant on multiplie les centres d’enfouissements et les solutions transitoires. Le projet de Tallone est micro régional. Il a été élaboré en partenariat avec le SYVADEC qui l’a validé et s’inscrit dans un plan territorial d’ensemble permettant la gestion des déchets et leur valorisation au niveau des microrégions. Il n’a aucunement vocation à traiter les 280 000 tonnes de déchets annuels de la Corse. Peut être faut il rappeler aussi que la production actuelle de biogaz mise en œuvre par la municipalité sur le site d’enfouissement permet non seulement le rachat de la production d’électricité par EDF mais aussi au SYVADEC de faire baisser la taxe générale sur les activités polluantes appliquées aux communes et donc d’économiser de l’argent public. Peut-on reprocher à la commune de Tallone dont on a fait la poubelle de la Corse et qui est la première concernée par ce problème de vouloir limiter le tonnage et de mettre en œuvre de sa propre initiative et dans le cadre d’un plan de développement qui engage son avenir des équipements indispensables pour toute la micro région. Déchetterie et traitement des déchets par tri mécano-biologique (TMB) avec un Centre d’Enfouissement Technique associé sont les éléments d’une chaine écologiquement vertueuse qui commence par l’écocitoyenneté en incitant la population à produire moins de déchets et le tri sélectif pour mettre en œuvre un projet économique et industriel viable pour toute la micro région. Le tri mécano biologique permet de transformer 30% des déchets organiques en compost et 30% en déchets récupérés et valorisables (fer, plastique, carton…). Les déchets ultimes totalement neutres après l’opération peuvent être enfouis sans risque pour l’environnement ou brulés comme combustible, dans une cimenterie par exemple. Ces systèmes ultra modernes validés par toutes les études et réalisations en matière de développement durable fonctionnent sous vide et sans aucune nuisance et présentent toutes les garanties nécessaires en matière d’environnement. Ils autorisent également des rentrées financières pour la collectivité permettant de financer d’autres projets de développement. L’écologie ne devrait donc jamais faire l’objet de réalisations économiquement rentables ? Plus de décharges sauvages, plus de gravats, pour une microrégion qui prétend à l’excellence touristique et agricole, ça dérange qui ?
- Concernant « les observations du Préfet qui déclare la délibération du 16 février 2013 portant approbation du PLU illégale, en ce que le PLU "ne respecte pas les dispositions de l'article L123-10 du Code de l'Urbanisme", que la loi littoral doit s'appliquer sur la totalité de la commune » :
La construction de l’usine semble en effet en opposition avec la loi littoral qui stipule qu’en zone non urbanisée même les constructions destinées à la protection de l’environnement ne peuvent être réalisées qu’en continuation d’agglomération ou en hameau nouveau. Ce que nous contestons. Mais ce qui démontre surtout le caractère totalement absurde de certaines dispositions de la loi littoral puisque la commune de Tallone a donné l’intégralité de son littoral au Conservatoire du littoral, que toute la zone comprise entre la route nationale et le rivage dont une ZNIEF est protégée et qu’aucun projet d’urbanisation en plaine n’est autorisé dans notre PLU. Les seuls projets constructibles sont prévus en continuation de hameaux dans le Piemont. D’autre part si toute la commune qui s’étend sur 7000 hectares doit être soumise à la loi littoral une bonne partie de la commune est également soumise à la loi montagne qui permet elle la construction de stations de sport d’hiver ! Tous les espaces boisés ont été classés. On obligerait donc la commune à urbaniser la plaine et à construire un hameau nouveau, pourquoi pas autour d’un boulodrome comme le définissait une récente décision du TA de Marseille! Les autres solutions étant de tout installer à la montagne ou de refuser toute possibilité de développement durable comme par exemple la plateforme logistique prévue en bordure de nationale et dédiée principalement à l’agroalimentaire !
- Concernant la suspension du permis d’aménagement de la déchetterie : l’honnêteté aurait voulu que l’Association précise que la décision de justice prise en référé par le TA fait suite à une plainte d’un propriétaire privé bien connu d’elle et du monde viticole invoquant la servitude de vue pour son terrain couvert de maquis et à propos d’un local technique de 75 m2. Ce projet en phase d’attribution des marchés est déjà financer à 80% jusqu’à la fin décembre, et ces financements seront perdus si aucune solution n’est trouvée d’ici là. Nous laissons nos concitoyens jugent de ces comportements.
Que L'Associu per l'Arena et ses soutiens se rassurent, les conseillers municipaux de Tallone et leur maire n’ont aucunement l’intention « de mettre en danger le développement durable potentiel de notre microrégion ». Ils mettront au contraire tout en œuvre pour appliquer leur PLU massivement accepté par la population et qui a reçu l’agrément des services de l’Etat. Les deux points soulevés ne sont que provisoirement suspendus et trouveront leurs solutions.
NDLR : Les deux parties s'étant exprimées pour Corse Net Infos, le débat sur le sujet est clos.