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Taxe foncière des résidences secondaires majorée de 30% à Calvi


Maria-Serena Volpei-Aliotti le Samedi 30 Septembre 2023 à 10:40

L’augmentation de taxe foncière des résidences secondaires a été votée vendredi soir au conseil municipal de Calvi. Elle sera de 30%, un taux validé par la majorité. Les oppositions réclamaient plus.



Le conseil municipal de Calvi a décidé d'augmenter la taxe foncière des résidences secondaires
Le conseil municipal de Calvi a décidé d'augmenter la taxe foncière des résidences secondaires
Le quorum était largement atteint pour cette session du conseil municipal de Calvi pour se pencher sur un ordre du jour bien rempli. 
 
Ce conseil municipal a débuté par un hommage au regretté Ange-Michel Valery : en effet la place dite de l’olivier, juxtaposée à l’église Sainte Marie Majeure, portera dorénavant le nom de Place Ange-Michel Valery, en hommage à l’archiprêtre décédé en juin dernier. 

Au chapitre financier, c’est le point numéro 6 inscrit à l’ordre du jour, relatif à la majoration de la taxe d’habitation des logements meublés non affectés à l’habitation principale, qui était au centre du débat entre majorité et oppositions. 
La majorité proposait une augmentation de 30%, ce qu’ont réfuté les 2 groupes d’oppositions qui souhaitaient les augmenter plus. 
" Depuis le 25 août dernier, la totalité des communes de Corse, au même titre que les communes sur le continent, ont la possibilité d’augmenter la taxe d’habitation sur les résidences secondaires", explique Ange Santini, maire de Calvi. 
Un territoire corse soumis à une forte tension en terme d’hébergement. Rappelons qu’en 2020, 72 000 logements étaient déclarés résidences secondaires sur l’île selon l’Insee qui précise que ce taux est 3 fois plus élevé que sur le continent. 
Le maire rappelle que jusqu’alors il était impossible d’augmenter les taxes foncières des résidences secondaires sans augmenter celles des résidences principales. 
"Mais aujourd’hui il est possible de les majorer de 5 à 60%. À Calvi, nous avons choisi de couper la poire en 2 en l’augmentant de 30 %, ce qui rapportera à la commune de Calvi près de 520 000€. Nous taxons les résidences secondaires de manière encore raisonnable, car nous ne devons pas oublier que parmi ces résidences secondaires, il n’y a pas que des investisseurs qui viennent du continent, il y a des Corses et des Calvais qui sont aussi propriétaires et qu’il ne faut pas surtaxer" explique le maire. 


Un taux jugé trop bas pour les deux groupes d’oppositions
" Le fait d’augmenter plus franchement les taxes foncières sur les résidences secondaires permettrait de baisser celles des résidences principales et ainsi de soulager la fiscalité des calvais résidents" réplique Jérôme Sévéon, du groupe Calvi in Core.  
Les deux groupes d’oppositions ont souhaité rappeler qu’en l’espace de 2 ans, la municipalité avait augmenté 2 fois les taxes foncières, ce qui incluait à cette période celle des résidences principales. 
" 2 fois 5%, ce qui touche directement les propriétaires résidents à l’année. La 1ère fois c’était lié au covid. Et cette année, encore 5 % pour une nécessité d’équilibrer les budgets. Nous avions précisé lors de cette délibération que ce n’était pas le bon tempo à cause d’un processus d’inflation important. À Calvi il y a un véritable problème de pauvreté. Et ces 2 augmentations impactent directement les propriétaires de résidences principales ainsi que les locataires car cela met en péril le droit au logement. Comme aujourd’hui, il est possible d’augmenter uniquement les taxes foncières des résidences secondaires, il faudrait trouver un nouvel équilibre en baissant celles des principales et taxer plus les secondaires. Il ne faut plus taper sur la tête des Calvais, il faut aller chercher l’argent chez les plus aisés, notamment dans les résidences secondaires. Et pour cela, il fallait être plus volontaire que 30 % sur ces augmentations du taux des résidences secondaires. Nous nous sommes donc abstenus sur ce vote" précise Jérôme Sévéon pour les 2 groupes d’oppositions.


Une augmentation de 30% : ce n'est pas suffisant pour l'opposition
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