Le 18 août 2022, en début de matinée, une violente tempête s'abat sur la Corse provoquant notamment de nombreuses chutes d'arbres, comme ici à Ajaccio (Photo : Archives Michel Luccioni)
Un an après, la tempête du 18 août est encore dans toutes les mémoires en Corse. Ce jour-là, alors que l’île s’éveille, une violente tempête approche. Depuis la côte Ouest, on aperçoit un effrayant nuage noir gagner les terres à une vitesse fulgurante. Une vision d’apocalypse qui cède bientôt la place à un orage et des vents tempétueux. Au cours d’un début de matinée interminable, les rafales atteignent des records, et jusqu’à 225 km/h à Marignana ou 197 km/h à Calvi seront relevés. « De telles valeurs de rafales n’avaient jamais été observées auparavant en métropole », indique Météo France.
La Corse jusque-là placée en vigilance jaune aux orages bascule alors immédiatement en vigilance orange. Mais il est trop tard pour que la population et les touristes, nombreux notamment dans les campings, aient le temps de se mettre à l’abri et que les lieux sensibles soient évacués. Et à mesure que le monstre traverse la Corse, les dommages qu’il occasionne sont énormes. Cinq décès, dont deux en mer, seront à recenser avant que la tempête ne s’attaque à l’Italie et aille mourir 800 km plus loin en Autriche. « Ce phénomène exceptionnel a pu par la suite être qualifié de « derecho », une ligne de grain en forme d’arc étendu associée à des vents très violents et se déplaçant rapidement pendant plusieurs heures », explique Météo France.
La Corse jusque-là placée en vigilance jaune aux orages bascule alors immédiatement en vigilance orange. Mais il est trop tard pour que la population et les touristes, nombreux notamment dans les campings, aient le temps de se mettre à l’abri et que les lieux sensibles soient évacués. Et à mesure que le monstre traverse la Corse, les dommages qu’il occasionne sont énormes. Cinq décès, dont deux en mer, seront à recenser avant que la tempête ne s’attaque à l’Italie et aille mourir 800 km plus loin en Autriche. « Ce phénomène exceptionnel a pu par la suite être qualifié de « derecho », une ligne de grain en forme d’arc étendu associée à des vents très violents et se déplaçant rapidement pendant plusieurs heures », explique Météo France.
Une alerte orange déclenchée tardivement
Face à l’ampleur des dégâts, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ne tarde pas à se rendre sur l’île où il est rapidement interrogé sur cette alerte orange déclenchée bien trop tardivement. Il assure alors qu’une enquête administrative sera menée pour comprendre cette défaillance. Il faut dire que cet épisode aussi soudain qu’imprévu soulève immédiatement de multiples questionnements en Corse. Trois jours plus tard, Gilles Simeoni indique d’ailleurs sur son compte Twitter avoir « écrit au ministre Gérald Darmanin pour demander que toutes les explications soient fournies, notamment sur les procédures d’analyse des risques météos et celles de déclenchement des alertes ».
Quelques heures plus tard, c’est l’ensemble du Conseil Exécutif de Corse qui affirme qu’ « après le temps de la gestion de crise, vient maintenant celui, indispensable, de l’analyse de fond et du retour d’expérience » en pointant des « questions légitimes qui se posent » : « Aurait-on pu mieux anticiper l’arrivée de cet orage d’une violence exceptionnelle ? Des bouées de mesure au large de la Corse auraient-elles permis de détecter la violence de la tempête avant qu’elle ne déferle sur les côtes ? Les données recueillies par les deux radars d’analyse des précipitations situés en Corse ne devraient-elles pas être transmises de façon automatique aux services centraux pour analyse en temps réel ? ».
Dans un communiqué publié le 9 août dernier, Météo France revient sur cette tempête meurtrière et rappelle : « Dans un contexte d’orages sur une grande partie du Sud-Est de la France, la Corse était placée en vigilance jaune orages sur la carte de vigilance de 6h le 18 août, avec une information sur la carte et dans les bulletins de suivi sur les puissants orages prévus le matin en mer à proximité de la Corse, avec de fortes rafales de vent pouvant très temporairement affecter les côtes ouest et nord de l'île. Un bulletin de météo marine avait aussi été émis vers 5h le 18 pour les violentes rafales sous orages sur une grande moitié Nord-Ouest de l’île ». Le service de météorologie national note toutefois que « l’intensité tout à fait exceptionnelle de l’évènement n’avait toutefois pas pu être anticipée du fait du manque d’observations en mer, le caractère particulièrement rapide du phénomène et les difficultés générales à prévoir précisément les orages ». « C’est l’observation de très fortes rafales lors de l’arrivée sur les terres du système orageux qui a conduit nos prévisionnistes à passer en vigilance orange toute la Corse pour les orages violents, un peu avant 8h30 », souligne-t-il.
Quelques heures plus tard, c’est l’ensemble du Conseil Exécutif de Corse qui affirme qu’ « après le temps de la gestion de crise, vient maintenant celui, indispensable, de l’analyse de fond et du retour d’expérience » en pointant des « questions légitimes qui se posent » : « Aurait-on pu mieux anticiper l’arrivée de cet orage d’une violence exceptionnelle ? Des bouées de mesure au large de la Corse auraient-elles permis de détecter la violence de la tempête avant qu’elle ne déferle sur les côtes ? Les données recueillies par les deux radars d’analyse des précipitations situés en Corse ne devraient-elles pas être transmises de façon automatique aux services centraux pour analyse en temps réel ? ».
Dans un communiqué publié le 9 août dernier, Météo France revient sur cette tempête meurtrière et rappelle : « Dans un contexte d’orages sur une grande partie du Sud-Est de la France, la Corse était placée en vigilance jaune orages sur la carte de vigilance de 6h le 18 août, avec une information sur la carte et dans les bulletins de suivi sur les puissants orages prévus le matin en mer à proximité de la Corse, avec de fortes rafales de vent pouvant très temporairement affecter les côtes ouest et nord de l'île. Un bulletin de météo marine avait aussi été émis vers 5h le 18 pour les violentes rafales sous orages sur une grande moitié Nord-Ouest de l’île ». Le service de météorologie national note toutefois que « l’intensité tout à fait exceptionnelle de l’évènement n’avait toutefois pas pu être anticipée du fait du manque d’observations en mer, le caractère particulièrement rapide du phénomène et les difficultés générales à prévoir précisément les orages ». « C’est l’observation de très fortes rafales lors de l’arrivée sur les terres du système orageux qui a conduit nos prévisionnistes à passer en vigilance orange toute la Corse pour les orages violents, un peu avant 8h30 », souligne-t-il.
Une première bouée ancrée installée au large d'Ajaccio en juin dernier
Suite aux retours d’expérience de cet évènement exceptionnel, Météo France annonce par ailleurs avoir engagé « plusieurs actions, notamment pour mieux prévoir les phénomènes orageux ». Dans ce droit fil, afin de disposer de plus de moyens d’observation, comme promis par le Gouvernement quelques jours après la tempête, une première bouée ancrée a été déployée par Météo France au large d’Ajaccio fin juin.
Quatre bouées supplémentaires devraient progressivement être mises à l’eau en 2024 afin « d’améliorer la couverture en observations de surface en mer Méditerranée pour pouvoir évaluer l’intensité des phénomènes météorologiques avant qu’ils touchent terre et renforcer les capacités d’anticipation des intempéries qui touchent la Corse ». « Pour réaliser ses prévisions, Météo-France s’appuie à la fois sur des modèles et outils de prévision numérique du temps, et sur des observations. Ces dernières sont rares en mer. Les satellites capables d’estimer la vitesse du vent au-dessus de la mer ne passent au-dessus d’un même point qu’à intervalle de plusieurs heures. Les radars météorologiques donnent aussi des informations, sur les précipitations et le vent, mais de plus en plus haut au-dessus de la surface de la mer à mesure qu'on s'éloigne des côtes. Les bouées ancrées permettent de disposer de plus de mesures au niveau de la mer, en particulier du vent », détaille Météo France.
Quatre bouées supplémentaires devraient progressivement être mises à l’eau en 2024 afin « d’améliorer la couverture en observations de surface en mer Méditerranée pour pouvoir évaluer l’intensité des phénomènes météorologiques avant qu’ils touchent terre et renforcer les capacités d’anticipation des intempéries qui touchent la Corse ». « Pour réaliser ses prévisions, Météo-France s’appuie à la fois sur des modèles et outils de prévision numérique du temps, et sur des observations. Ces dernières sont rares en mer. Les satellites capables d’estimer la vitesse du vent au-dessus de la mer ne passent au-dessus d’un même point qu’à intervalle de plusieurs heures. Les radars météorologiques donnent aussi des informations, sur les précipitations et le vent, mais de plus en plus haut au-dessus de la surface de la mer à mesure qu'on s'éloigne des côtes. Les bouées ancrées permettent de disposer de plus de mesures au niveau de la mer, en particulier du vent », détaille Météo France.
Un panel de dispositifs pour améliorer les prévisions
En outre, l’organisme dévoile qu’une « prochaine version de la chaîne de prévision numérique du temps sera mise en œuvre d’ici mi-2024 ». « Parmi toutes les nouveautés qui seront incluses dans cette nouvelle chaîne, une meilleure représentation de la température de surface de la mer, l’ajout de nouvelles observations satellitaires ou d’avions et une amélioration majeure dans la manière d’exploiter les observations dans le modèle Arome qui couvre la France métropolitaine contribueront directement à de meilleures prévisions des phénomènes météorologiques tels que celui qui a frappé la Corse le 18 août 2022 », précise Météo France. D'autre part, des travaux « visant préparer l’utilisation des observations des futurs satellites dont les instruments de mesure sont toujours plus innovants et performants » ont également été engagés. « Il s’agit entre autres de données de vent de différents satellites en orbite basse à partir de fin 2024 et d’informations sur la vapeur d’eau, la température et les éclairs de manière continue à compter de 2026, grâce aux nouveaux satellites géostationnaires européens Météosat Troisième Génération (MTG) », commente Météo France. Enfin, de nouveaux outils de reconnaissance et d’extraction d’informations des images satellitaires et radars existants sont en cours de développement. « Leur utilisation pour la prévision, le suivi et l’alerte aidera les prévisionnistes de Météo-France à analyser le flux continu et croissant de données observées et prévues par les modèles et ainsi gagner en anticipation des phénomènes dangereux », informe Météo France. En somme, un panel de dispositifs visant à améliorer les prévisions, pour ne plus être surpris par la puissance d’une tempête comme celle qu’a essuyé la Corse le 18 août 2022.