La FSU est une force syndicale de premier ordre pour les personnels de l'éducation nationale mais également d'autres secteurs professionnels. Elle situe son action sur les terrains pédagogiques dans des perspectives de transformation sociale de la société. Elle compte en France 171000 adhérents (83% d'enseignants) ce qui en fait le 4ème syndicat. Gérard Gagliardi en est le secrétaire départemental pour la Corse-du-Sud.
Thomas Courtot est un économiste statisticien français né en 1956. Chef du département "conditions de travail et santé" à la DARES (Direction des Animations à la Recherche des Etudes et des Statistiques), il est également animateur du réseau d'alertes sur les inégalités.Militant intermondialiste,il est co président de l'association ATTAC (Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l'Action Citoyenne) depuis décembre2009. Il refuse la pensée économique unique et la fatalité de la crise. Il participe à la reflexion et à la diffusion de propositions économiques et fiscales alternatives pour une plus grande justice sociale ainsi qu'un meilleur partage du travail et des richesses.
(Photos Lydie Colonna)
Pour introduire le débat, Thomas Coutrot part de deux exemples de l'actualité dont un qui fait la une des journaux ces derniers jours, le pic de pollution aux particules fines. Bien sûr ce pic de pollution est le fait de la météo, en particulier des tempérarures plus que clémentes pour la saison. Mais quelle est avant tout la cause de ces pics d'alerte à répétition? C'est le développement du transport routier et en particulier la forte augmentation des véhicules qui roulent au diésel. Il suffirait donc, pour résoudre ce problème de pollution de ne plus produire ce type de véhicules. Malheureusement économiquement on ne peut pas prendre ce genre de décision. La proposition de suspendre la circulation motorisée pendant trois jours n'est pas envisageable non plus pour le Gouvernement. Ce serait une vraie remise en cause du dogme de la croissance. Cela poserait la question de la remise en cause de ce mythe qu'est la croissance.
Il faudra pourtant un jour y venir car, ce modèle de développement de la société est à bout de souffle. On ne peut plus concevoir les problèmes de société tel quel. On a la sensation de perdre le contrôle, même le contrôle de notre politique. A l'heure actuelle, on est dans une impasse avec une perte totale de confiance envers les élus qui nourrit un sentiment d'impuissance et de colère mais malheureusement qui nourrit des courants extrêmes.
Il faudra pourtant un jour y venir car, ce modèle de développement de la société est à bout de souffle. On ne peut plus concevoir les problèmes de société tel quel. On a la sensation de perdre le contrôle, même le contrôle de notre politique. A l'heure actuelle, on est dans une impasse avec une perte totale de confiance envers les élus qui nourrit un sentiment d'impuissance et de colère mais malheureusement qui nourrit des courants extrêmes.
Dire "stop" à la manipulation des élites politiques
D'autre part, cette situation induit l'émergence dans la société de milliers d'initiatives associatives pour vivre autrement. par exemple on voit apparaitre un mouvement de plus en plus fréquent, celui de salariés qui se regroupent pour reprendre leur entreprise.
Thomas Coutrot voit toutefois deux raisons d'entrevoir un minimum d'espoir. La première vient d'être évoquée, il sagit des initiatives personnelles. La seconde serait une insurection citoyenne, c'est à dire une descente dans la rue de millions de citoyens sans aucune étiquette syndicale, politique ou autre.
C'est un peu ce qui s'est passé en Bosnie par exemple. Il s'agirait de dire "stop" à la manipulation des élites politiques. L'idée serait de faire déboucher ces mouvements sur une refondation de l'offre par un nouveau chemin.
La question est, la population est elle prête à changer de mode de consommation? A priori "non" répond l'économiste. "Tout le monde a compris qu'il faut changer les choses, mais persiste dans une certaine inertie. Jusqu'à ce qu'à un moment donné on arrive à un point de rupture comme cela a été le cas en Turquie." On connait aujourd'hui une situation instable de citoyens qui sont pris dans un engrenage de consommation mais qui sont, malgré tout, prêts à changer quand ce sera le moment.
Alors pour répondre à la question de départ, oui un autre monde est possible. Mais quand? C'est la question qui reste aujourd'hui encore sans réponse.
Thomas Coutrot voit toutefois deux raisons d'entrevoir un minimum d'espoir. La première vient d'être évoquée, il sagit des initiatives personnelles. La seconde serait une insurection citoyenne, c'est à dire une descente dans la rue de millions de citoyens sans aucune étiquette syndicale, politique ou autre.
C'est un peu ce qui s'est passé en Bosnie par exemple. Il s'agirait de dire "stop" à la manipulation des élites politiques. L'idée serait de faire déboucher ces mouvements sur une refondation de l'offre par un nouveau chemin.
La question est, la population est elle prête à changer de mode de consommation? A priori "non" répond l'économiste. "Tout le monde a compris qu'il faut changer les choses, mais persiste dans une certaine inertie. Jusqu'à ce qu'à un moment donné on arrive à un point de rupture comme cela a été le cas en Turquie." On connait aujourd'hui une situation instable de citoyens qui sont pris dans un engrenage de consommation mais qui sont, malgré tout, prêts à changer quand ce sera le moment.
Alors pour répondre à la question de départ, oui un autre monde est possible. Mais quand? C'est la question qui reste aujourd'hui encore sans réponse.