- Quel bilan tirez-vous de cette année parlementaire ?
- Je suis satisfait de cette première année de mandat. J'ai d'abord travaillé en tant que président de groupe, ce qui est une charge assez particulière qui me donne une responsabilité à part dans le cadre du fonctionnement de l'Assemblée Nationale, et qui donne aussi une visibilité à la Corse. Ensuite, en tant que député, à titre plus personnel, je me suis impliqué sur différents sujets. Mon bilan me permet ainsi d'afficher une loi définitivement votée et promulguée le 7 juillet, une commission d'enquête parlementaire sur la mort d'Yvan Colonna à Arles dont j'ai été le rapporteur, et également une mission d'information qui a été commandée par la Commission des affaires étrangères dont je suis membre, qui portait sur l'immigration en Méditerranée et dans l'océan Indien. Si en plus, on ajoute à cela un certain nombre d'amendements que j'ai pu faire passer de par l'influence que j'ai en tant que président d'un groupe de la majorité, je crois que l'année était plutôt bien remplie.
- Cette année vous avez donc fait votre retour sur les bancs de l’Assemblée Nationale en tant que président du groupe Horizons. Qu’est-ce que cela a changé pour vous par rapport à votre précédente expérience au Palais Bourbon ?
- Déjà, être dans la majorité et dans l'opposition, ce n'est pas la même chose. Mon précédent mandat était dans l'opposition, dans un groupe de 200. Et puis c'était il y a 11 ans, donc j'avais un petit peu moins d'expérience. Là, je reviens à l'Assemblée nationale pour être membre de la majorité et en plus président d'un groupe de 29 membres, cela change tout. Depuis l'année dernière, on n'a pas de majorité absolue et donc les présidents de groupes, surtout ceux de la majorité, jouent un rôle tout de même important. On l'a vu sur différents sujets, il faut une grosse mobilisation pour que les textes passent et que nous ne soyons pas minoritaires. Donc cela change tout parce que forcément j’ai une responsabilité qui est encore plus exposée au niveau national. Mais je n’oublie jamais ma circonscription pour autant.
- Cette année, de nombreux incidents ont éclaté dans l’hémicycle du Palais Bourbon. On se souvient notamment de la tension autour de la réforme des retraites. Selon vous, ces comportements fragilisent-ils l’institution ?
- Déjà, j'invite celles et ceux qui font mine de découvrir que les débats parlementaires ont parfois un peu de couleur à regarder l'histoire du Parlement. Dans les grands textes de loi qui ont été votés par cette assemblée depuis la fondation de la République, beaucoup sont passés avec pas mal de remous. La différence qu'il y a aujourd'hui, et il faut le dire très tranquillement, c'est qu’il y a à peu près 70 députés de la France Insoumise qui ont fait du désordre organisé leur fonds de commerce. Il est vrai qu'avant même que vous ayez ouvert la bouche lorsque vous êtes dans la majorité, ou que vous n’êtes pas d'accord avec eux, ils crient beaucoup, vocifèrent et on est souvent dans une technique de provocation et de tentative de désordre sur plusieurs sujets. Sur les dernières semaines, où nous avons passé plusieurs textes, il y avait des oppositions, elles se sont exprimées comme dans toute démocratie digne de ce nom, parfois de manière assez marquée, mais il n'y a pas eu d'incident. Depuis la fin de la parenthèse assez longue qui concernait la réforme des retraites, je suis bien obligé de dire que l'Assemblée nationale fait son travail, dans le calme et elle le fait sans excès.
- Parmi les textes qui sont parvenus à unir cette assemblée très divisée, votre proposition de loi relative à la lutte contre les dérives sur les réseaux sociaux…
- Oui, elle a été unanimement votée au Sénat et à l'Assemblée nationale. J'ai voulu être fidèle à ce que je disais l'année dernière en campagne électorale en portant ce texte qui a été promulgué le 7 juillet. Je n'ai fait que tirer les conséquences et les enseignements de ce que je ressentais sur le terrain en tant que maire, par le biais des témoignages qui pouvaient me remonter et également par les lectures qui sont les miennes depuis quelques années sur un certain nombre de méfaits ou d'excès liés à l'utilisation des réseaux sociaux. Là encore, on voit tout l'intérêt d'être président d'un groupe parlementaire, notamment dans la majorité, puisque le texte a commencé son examen le 2 mars à l'Assemblée nationale et il est d'ores et déjà définitif, c'est-à-dire qu'on est allé sur une procédure très accélérée. Je pense que si je n'avais pas été président d'un groupe parlementaire, cela aurait été plus difficile de l'obtenir.
- Lors de votre bilan des 6 mois, vous aviez dit « Quand il s’agit d’aider la Corse, il faudra toujours considérer que je serai là ». On vous a effectivement vu mobilisé sur de nombreux sujets relatifs à l’île cette année. Une manière de réaffirmer que vous êtes avant tout un député de la Corse ?
- Oui, je n'oublie pas d'où je viens. Moi, ce que j'ai essayé de faire, c'est d'abord être efficace, c'est-à-dire de pouvoir faire remonter un certain nombre de choses qui me semblaient primordiales. J’ai notamment fait passer un amendement visant à permettre les évacuations sanitaires en finançant l'achat de nouveaux avions pour permettre de donner de meilleures conditions aux patients, parce que je connais la situation puisque j'ai été président du conseil de surveillance de l'hôpital d’Ajaccio pendant huit ans. Et puis, lorsque je m'exprime pour la continuité de l'alimentation en énergie et que j'obtiens un certain nombre de choses en la matière auprès du Gouvernement, c'est la démonstration qu'on peut être élu à Paris, tout en étant encore aussi un élu dans la 1ère circonscription de la Corse-du-Sud.
- Aux côtés du député Jean-Félix Acquaviva, vous avez été rapporteur de la commission d’enquête sur l’assassinat d’Yvan Colonna. Quelles suites attendre de ces travaux ?
- Des préconisations ont été faites. Je vais réfléchir sur un certain nombre de choses parce que je considère que nous avons découvert, au-delà du seul cas d’Yvan Colonna, les nombreux dysfonctionnements qui peuvent exister dans le monde de la détention. Il y a une grosse fatigue des personnels de la pénitentiaire, ils nous l’ont dit lors de ces longs mois de travail. Et puis, il y a aussi la nécessité de mettre un peu d'ordre dans ces fameux statuts de Détenus Particulièrement Signalés parce qu'on a vu que ça n'empêchait pas les drames les plus absolus de se produire. Je crois que je continuerai d’œuvrer en ce sens, dans la mesure où il y a quelques propositions qui peuvent être faites.
- Quel rapports entretenez-vous avec les trois députés nationalistes ?
- Ils sont très bons. Je crois que tout le monde a pu constater que durant la commission d'enquête, nous étions très raccords avec Jean-Félix Acquaviva. Nous avions défini une méthode de travail et un mode de fonctionnement qui étaient, je pense, très sains et qui avaient pour seul objectif de faire notre travail, d'essayer d'apporter des réponses à des questions qui se posaient légitimement suite au drame d'Arles. Les rapports sont aussi très bons avec Paul-André Colombani, puisque je vous rappelle que j'ai co-signé sa proposition de loi sur le CHU et je suis prêt à l'aider dans ce sens, notamment en faisant jouer ma petite influence auprès des pouvoirs publics et du ministre de la Santé. Enfin j'ai également de très bons rapports avec Michel Castellani, que je connais par ailleurs depuis très longtemps puisqu'il a été mon enseignant.
- Dans un autre registre, quel bilan tirez-vous des discussions du processus de Beauvau ?
- Pour l'instant, on ne peut pas tirer de bilan parce que nous ne sommes pas au bout de la première étape. Nous allons prochainement savoir si le Président de la République met à l'ordre du jour une réforme de la Constitution qui concernera la Corse. En ce qui me concerne, je continue de militer pour l'inscription de la Corse dans la Constitution. J'ai expliqué que j'avais quelques divergences sur ce qui était proposé d'ailleurs par l'Exécutif : je ne souhaite pas un titre, mais un article où il y aurait mention de la Corse et de l'autonomie. Je souhaite également fortement qu'ensuite, nous soyons en mesure de pouvoir davantage travailler sur les fameuses lois organiques qui vont compléter cela pour définir les compétences et le cadre dans lequel elles s'exercent. J'ai vu le débat à l'Assemblée de Corse il y a trois semaines et je regrette que les consensus n'aient pas été trouvés. Ce que je demande à chacun et chacun des élus de l'île, quelles que soient leurs convictions, c'est qu'on se mette en tête à tête pour trouver ce consensus et aller sur un accord qui soit le plus large possible, un peu à l'image de ce que j'ai fait sur la commission d'enquête. Je crois que chacun doit faire un pas vers l'autre si on veut réussir, et surtout si on veut convaincre les Corses.
- Je suis satisfait de cette première année de mandat. J'ai d'abord travaillé en tant que président de groupe, ce qui est une charge assez particulière qui me donne une responsabilité à part dans le cadre du fonctionnement de l'Assemblée Nationale, et qui donne aussi une visibilité à la Corse. Ensuite, en tant que député, à titre plus personnel, je me suis impliqué sur différents sujets. Mon bilan me permet ainsi d'afficher une loi définitivement votée et promulguée le 7 juillet, une commission d'enquête parlementaire sur la mort d'Yvan Colonna à Arles dont j'ai été le rapporteur, et également une mission d'information qui a été commandée par la Commission des affaires étrangères dont je suis membre, qui portait sur l'immigration en Méditerranée et dans l'océan Indien. Si en plus, on ajoute à cela un certain nombre d'amendements que j'ai pu faire passer de par l'influence que j'ai en tant que président d'un groupe de la majorité, je crois que l'année était plutôt bien remplie.
- Cette année vous avez donc fait votre retour sur les bancs de l’Assemblée Nationale en tant que président du groupe Horizons. Qu’est-ce que cela a changé pour vous par rapport à votre précédente expérience au Palais Bourbon ?
- Déjà, être dans la majorité et dans l'opposition, ce n'est pas la même chose. Mon précédent mandat était dans l'opposition, dans un groupe de 200. Et puis c'était il y a 11 ans, donc j'avais un petit peu moins d'expérience. Là, je reviens à l'Assemblée nationale pour être membre de la majorité et en plus président d'un groupe de 29 membres, cela change tout. Depuis l'année dernière, on n'a pas de majorité absolue et donc les présidents de groupes, surtout ceux de la majorité, jouent un rôle tout de même important. On l'a vu sur différents sujets, il faut une grosse mobilisation pour que les textes passent et que nous ne soyons pas minoritaires. Donc cela change tout parce que forcément j’ai une responsabilité qui est encore plus exposée au niveau national. Mais je n’oublie jamais ma circonscription pour autant.
- Cette année, de nombreux incidents ont éclaté dans l’hémicycle du Palais Bourbon. On se souvient notamment de la tension autour de la réforme des retraites. Selon vous, ces comportements fragilisent-ils l’institution ?
- Déjà, j'invite celles et ceux qui font mine de découvrir que les débats parlementaires ont parfois un peu de couleur à regarder l'histoire du Parlement. Dans les grands textes de loi qui ont été votés par cette assemblée depuis la fondation de la République, beaucoup sont passés avec pas mal de remous. La différence qu'il y a aujourd'hui, et il faut le dire très tranquillement, c'est qu’il y a à peu près 70 députés de la France Insoumise qui ont fait du désordre organisé leur fonds de commerce. Il est vrai qu'avant même que vous ayez ouvert la bouche lorsque vous êtes dans la majorité, ou que vous n’êtes pas d'accord avec eux, ils crient beaucoup, vocifèrent et on est souvent dans une technique de provocation et de tentative de désordre sur plusieurs sujets. Sur les dernières semaines, où nous avons passé plusieurs textes, il y avait des oppositions, elles se sont exprimées comme dans toute démocratie digne de ce nom, parfois de manière assez marquée, mais il n'y a pas eu d'incident. Depuis la fin de la parenthèse assez longue qui concernait la réforme des retraites, je suis bien obligé de dire que l'Assemblée nationale fait son travail, dans le calme et elle le fait sans excès.
- Parmi les textes qui sont parvenus à unir cette assemblée très divisée, votre proposition de loi relative à la lutte contre les dérives sur les réseaux sociaux…
- Oui, elle a été unanimement votée au Sénat et à l'Assemblée nationale. J'ai voulu être fidèle à ce que je disais l'année dernière en campagne électorale en portant ce texte qui a été promulgué le 7 juillet. Je n'ai fait que tirer les conséquences et les enseignements de ce que je ressentais sur le terrain en tant que maire, par le biais des témoignages qui pouvaient me remonter et également par les lectures qui sont les miennes depuis quelques années sur un certain nombre de méfaits ou d'excès liés à l'utilisation des réseaux sociaux. Là encore, on voit tout l'intérêt d'être président d'un groupe parlementaire, notamment dans la majorité, puisque le texte a commencé son examen le 2 mars à l'Assemblée nationale et il est d'ores et déjà définitif, c'est-à-dire qu'on est allé sur une procédure très accélérée. Je pense que si je n'avais pas été président d'un groupe parlementaire, cela aurait été plus difficile de l'obtenir.
- Lors de votre bilan des 6 mois, vous aviez dit « Quand il s’agit d’aider la Corse, il faudra toujours considérer que je serai là ». On vous a effectivement vu mobilisé sur de nombreux sujets relatifs à l’île cette année. Une manière de réaffirmer que vous êtes avant tout un député de la Corse ?
- Oui, je n'oublie pas d'où je viens. Moi, ce que j'ai essayé de faire, c'est d'abord être efficace, c'est-à-dire de pouvoir faire remonter un certain nombre de choses qui me semblaient primordiales. J’ai notamment fait passer un amendement visant à permettre les évacuations sanitaires en finançant l'achat de nouveaux avions pour permettre de donner de meilleures conditions aux patients, parce que je connais la situation puisque j'ai été président du conseil de surveillance de l'hôpital d’Ajaccio pendant huit ans. Et puis, lorsque je m'exprime pour la continuité de l'alimentation en énergie et que j'obtiens un certain nombre de choses en la matière auprès du Gouvernement, c'est la démonstration qu'on peut être élu à Paris, tout en étant encore aussi un élu dans la 1ère circonscription de la Corse-du-Sud.
- Aux côtés du député Jean-Félix Acquaviva, vous avez été rapporteur de la commission d’enquête sur l’assassinat d’Yvan Colonna. Quelles suites attendre de ces travaux ?
- Des préconisations ont été faites. Je vais réfléchir sur un certain nombre de choses parce que je considère que nous avons découvert, au-delà du seul cas d’Yvan Colonna, les nombreux dysfonctionnements qui peuvent exister dans le monde de la détention. Il y a une grosse fatigue des personnels de la pénitentiaire, ils nous l’ont dit lors de ces longs mois de travail. Et puis, il y a aussi la nécessité de mettre un peu d'ordre dans ces fameux statuts de Détenus Particulièrement Signalés parce qu'on a vu que ça n'empêchait pas les drames les plus absolus de se produire. Je crois que je continuerai d’œuvrer en ce sens, dans la mesure où il y a quelques propositions qui peuvent être faites.
- Quel rapports entretenez-vous avec les trois députés nationalistes ?
- Ils sont très bons. Je crois que tout le monde a pu constater que durant la commission d'enquête, nous étions très raccords avec Jean-Félix Acquaviva. Nous avions défini une méthode de travail et un mode de fonctionnement qui étaient, je pense, très sains et qui avaient pour seul objectif de faire notre travail, d'essayer d'apporter des réponses à des questions qui se posaient légitimement suite au drame d'Arles. Les rapports sont aussi très bons avec Paul-André Colombani, puisque je vous rappelle que j'ai co-signé sa proposition de loi sur le CHU et je suis prêt à l'aider dans ce sens, notamment en faisant jouer ma petite influence auprès des pouvoirs publics et du ministre de la Santé. Enfin j'ai également de très bons rapports avec Michel Castellani, que je connais par ailleurs depuis très longtemps puisqu'il a été mon enseignant.
- Dans un autre registre, quel bilan tirez-vous des discussions du processus de Beauvau ?
- Pour l'instant, on ne peut pas tirer de bilan parce que nous ne sommes pas au bout de la première étape. Nous allons prochainement savoir si le Président de la République met à l'ordre du jour une réforme de la Constitution qui concernera la Corse. En ce qui me concerne, je continue de militer pour l'inscription de la Corse dans la Constitution. J'ai expliqué que j'avais quelques divergences sur ce qui était proposé d'ailleurs par l'Exécutif : je ne souhaite pas un titre, mais un article où il y aurait mention de la Corse et de l'autonomie. Je souhaite également fortement qu'ensuite, nous soyons en mesure de pouvoir davantage travailler sur les fameuses lois organiques qui vont compléter cela pour définir les compétences et le cadre dans lequel elles s'exercent. J'ai vu le débat à l'Assemblée de Corse il y a trois semaines et je regrette que les consensus n'aient pas été trouvés. Ce que je demande à chacun et chacun des élus de l'île, quelles que soient leurs convictions, c'est qu'on se mette en tête à tête pour trouver ce consensus et aller sur un accord qui soit le plus large possible, un peu à l'image de ce que j'ai fait sur la commission d'enquête. Je crois que chacun doit faire un pas vers l'autre si on veut réussir, et surtout si on veut convaincre les Corses.