Dominique Nadaud, déléguée départementale aux droits de la femme et à l'égalité entre les hommes et les femmes
Mais ce n'est pour autant que la Haute-Corse se place en tête de ce hit-parade que l'on n'aimerait jamais avoir à établir.
Et pourtant…
C'est parce que le phénomène existe que, mercredi au cours d'une réunion de la commission départementale des violences faites femmes qui était co-présidée par Alain Rousseau, préfet de Haute-Corse et Dominique Alzeari, procureur de la République de Bastia, Dominique Nadaud, déléguée départementale aux droits de la femme et à l'égalité entre les hommes et les femmes, a présenté la déclinaison départementale du 4ème plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes. Un plan qui débouchera, à terme, sur un document qui devra être validé par toutes les parties prenantes : l'Etat, les autorités judiciaires, les collectivités territoriale et départementale, les associations.
- Quels en sont les grands axes ?
- Ce plan s'articule sur trois axes importants. Un simple principe d'action qui est : "aucune violence déclarée ne peut rester sans réponse". C'est l'action publique qui doit s'organiser pour atteindre cet objectif. Deuxième axe : la protection des victimes et enfin la mobilisation de l'ensemble de la société.
- Comment va t-il être piloté ?
- Il sera articulé autour du préfet du département et du procureur de la République. La réponse pénale et sociale à apporter aux violences, fait l'objet d'un travail qui est en cours et qui aboutira à une convention départementale sur les mains courantes et les dépôt de plaintes.
- Pourquoi une convention à ce niveau ?
- C'est un protocole qui est à décliner pour mieux informer les victimes et pour faire mieux remonter les informations, les capitaliser. Parce que les femmes ne déposent pas toujours plainte, ce qui est difficile pour certaines d'entre elles, il faut faire en sorte que les procès-verbaux et les renseignements judiciaires ou que les mains courantes soient assez détaillées afin qu'en cas de récidive, les intervenants aient déjà identifiés les choses. Ce qui pourrait entraîner rapidement des poursuites au niveau du Parquet.
- Quelle est l'importance de ces plaintes ?
- 80 plaintes ont été enregistrées en 2013 en Haute-Corse. A ce propos il y a lieu de retenir qu'entre 2009 et 2012 leur nombre a augmenté de 24%. Est-ce à dire qu'il y a plus de violences ? Ou que les femmes s'accordent aujourd'hui, enfin, le droit de pouvoir porter plainte ? J'opte pour la seconde hypothèse.
Mais pour mieux prendre la mesure de ce chiffre de 80 plaintes, il faut savoir qu'une femme sur dix seulement dépose plainte. On peut ainsi appréhender l'importance du nombre de femmes qui peuvent être concernées dans le département
- Il y a les enfants aussi ?
- Il faut également prendre en charge dans ce chiffrage la dimension des enfants. Une action de formation sur deux jours a été menée sur quatre sites avec le conseil général de Haute-Corse sur le thème des violences conjugales et leurs répercussions sur les enfants qui correspond à l'axe national de la formation à mener à tous les niveaux. 166 professionnels corses y ont participé pour mieux comprendre les mécanismes de la violence et les incidences très directes sur les enfants qui sont, aussi, victimes des violences conjugales.
- Et la prise en charge des auteurs de faits de violence ?
- Le plan prévoit cette prise en charge. L'objectif est de prévenir la récidive. D'accompagner l'auteur des violences, de l'orienter comme peut le faire le Parquet vers des stages de responsabilisation de leurs actes. Quand on parle de violences on ne peut pas juste traiter la victime, on ne peut pas surtout oublier les enfants, mais il faut prendre en compte, également, l'auteur qui peut être un ex-mari , un ex-compagnon surtout à l'heure de la séparation…
- Un appartement transition a ouvert à Bastia ?
- Nous avons expérimenté deux choses depuis le début de 2014 en Haute-Corse : un appartement de transition qui est une réponse intermédiaire entre le départ du domicile, ou l'hébergement en CHRS, et à l'accès à un "domicile de droit commun". Il s'agit d'un lieu où ces femmes vont pouvoir se poser, commencer à se reconstruire. Autre expérimentation : l'ouverture de deux micros accueil de jour sur la Plaine Orientale - à Moriani-Plage - et en Balagne - à L'Ile-Rousse . Ce seront des lieux d'accueil immédiat, de proximité pour les femmes victimes de violence où elles pourront préparer, anticiper leur départ lorsqu'elles ont décidé de se séparer. Pour avoir des ressources afin d'éviter d'être dans l'urgence.
- Les femmes ne sont pas seulement soumises à des violences physiques ?
- Il y a des violence physiques, morales, psychologiques, sexuelles, économiques, spirituelles : la cohorte est très large avec des cycles qui peuvent durer très longtemps. Parfois pendant 15 à 20 ans.
- Les plus fréquentes ?
- Les violences psychologiques. Peu visibles, elles peuvent être extrêmement destructives. Leurs auteurs sont très manipulateurs.
- Les violences sexuelles ?
- Sur les 33 cas de violences sexuelles recensées en 2012, ce sont des femmes qui neuf fois sur dix sont concernées mais elles affectent majoritairement des mineures. Il peut s'agir d'agressions ou de viols qui interviennent dans le cadre familial pour les mineures.
- Les conséquences pour une victime de violences conjugales ?
- L'Organisme mondial de la santé estime qu'une femme victime de violences conjugales perd de une à quatre années de vie…
Et pourtant…
C'est parce que le phénomène existe que, mercredi au cours d'une réunion de la commission départementale des violences faites femmes qui était co-présidée par Alain Rousseau, préfet de Haute-Corse et Dominique Alzeari, procureur de la République de Bastia, Dominique Nadaud, déléguée départementale aux droits de la femme et à l'égalité entre les hommes et les femmes, a présenté la déclinaison départementale du 4ème plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes. Un plan qui débouchera, à terme, sur un document qui devra être validé par toutes les parties prenantes : l'Etat, les autorités judiciaires, les collectivités territoriale et départementale, les associations.
- Quels en sont les grands axes ?
- Ce plan s'articule sur trois axes importants. Un simple principe d'action qui est : "aucune violence déclarée ne peut rester sans réponse". C'est l'action publique qui doit s'organiser pour atteindre cet objectif. Deuxième axe : la protection des victimes et enfin la mobilisation de l'ensemble de la société.
- Comment va t-il être piloté ?
- Il sera articulé autour du préfet du département et du procureur de la République. La réponse pénale et sociale à apporter aux violences, fait l'objet d'un travail qui est en cours et qui aboutira à une convention départementale sur les mains courantes et les dépôt de plaintes.
- Pourquoi une convention à ce niveau ?
- C'est un protocole qui est à décliner pour mieux informer les victimes et pour faire mieux remonter les informations, les capitaliser. Parce que les femmes ne déposent pas toujours plainte, ce qui est difficile pour certaines d'entre elles, il faut faire en sorte que les procès-verbaux et les renseignements judiciaires ou que les mains courantes soient assez détaillées afin qu'en cas de récidive, les intervenants aient déjà identifiés les choses. Ce qui pourrait entraîner rapidement des poursuites au niveau du Parquet.
- Quelle est l'importance de ces plaintes ?
- 80 plaintes ont été enregistrées en 2013 en Haute-Corse. A ce propos il y a lieu de retenir qu'entre 2009 et 2012 leur nombre a augmenté de 24%. Est-ce à dire qu'il y a plus de violences ? Ou que les femmes s'accordent aujourd'hui, enfin, le droit de pouvoir porter plainte ? J'opte pour la seconde hypothèse.
Mais pour mieux prendre la mesure de ce chiffre de 80 plaintes, il faut savoir qu'une femme sur dix seulement dépose plainte. On peut ainsi appréhender l'importance du nombre de femmes qui peuvent être concernées dans le département
- Il y a les enfants aussi ?
- Il faut également prendre en charge dans ce chiffrage la dimension des enfants. Une action de formation sur deux jours a été menée sur quatre sites avec le conseil général de Haute-Corse sur le thème des violences conjugales et leurs répercussions sur les enfants qui correspond à l'axe national de la formation à mener à tous les niveaux. 166 professionnels corses y ont participé pour mieux comprendre les mécanismes de la violence et les incidences très directes sur les enfants qui sont, aussi, victimes des violences conjugales.
- Et la prise en charge des auteurs de faits de violence ?
- Le plan prévoit cette prise en charge. L'objectif est de prévenir la récidive. D'accompagner l'auteur des violences, de l'orienter comme peut le faire le Parquet vers des stages de responsabilisation de leurs actes. Quand on parle de violences on ne peut pas juste traiter la victime, on ne peut pas surtout oublier les enfants, mais il faut prendre en compte, également, l'auteur qui peut être un ex-mari , un ex-compagnon surtout à l'heure de la séparation…
- Un appartement transition a ouvert à Bastia ?
- Nous avons expérimenté deux choses depuis le début de 2014 en Haute-Corse : un appartement de transition qui est une réponse intermédiaire entre le départ du domicile, ou l'hébergement en CHRS, et à l'accès à un "domicile de droit commun". Il s'agit d'un lieu où ces femmes vont pouvoir se poser, commencer à se reconstruire. Autre expérimentation : l'ouverture de deux micros accueil de jour sur la Plaine Orientale - à Moriani-Plage - et en Balagne - à L'Ile-Rousse . Ce seront des lieux d'accueil immédiat, de proximité pour les femmes victimes de violence où elles pourront préparer, anticiper leur départ lorsqu'elles ont décidé de se séparer. Pour avoir des ressources afin d'éviter d'être dans l'urgence.
- Les femmes ne sont pas seulement soumises à des violences physiques ?
- Il y a des violence physiques, morales, psychologiques, sexuelles, économiques, spirituelles : la cohorte est très large avec des cycles qui peuvent durer très longtemps. Parfois pendant 15 à 20 ans.
- Les plus fréquentes ?
- Les violences psychologiques. Peu visibles, elles peuvent être extrêmement destructives. Leurs auteurs sont très manipulateurs.
- Les violences sexuelles ?
- Sur les 33 cas de violences sexuelles recensées en 2012, ce sont des femmes qui neuf fois sur dix sont concernées mais elles affectent majoritairement des mineures. Il peut s'agir d'agressions ou de viols qui interviennent dans le cadre familial pour les mineures.
- Les conséquences pour une victime de violences conjugales ?
- L'Organisme mondial de la santé estime qu'une femme victime de violences conjugales perd de une à quatre années de vie…