Point de situation et nouvelles mesures
" Les mesures du plan d’urgence mises en place dès la confirmation de la présence de la bactérie Xylella fastidiosa à Propriano continuent à être déclinées sur le terrain en liaison avec les collectivités concernées" précise la préfecture de Corse.
Ainsi, dans un rayon de 100 mètres autour du lieu de la découverte de la bactérie la désinsectisation intégrale de la zone a été effectuée hier soir par le service de lutte antivectorielle du Conseil départemental de la Corse-du-Sud ; les forestiers-sapeurs du Conseil départemental ont conduit ce matin l’arrachage et la destruction de l’ensemble des végétaux se trouvant dans ce périmètre ; cette opération se poursuivra durant le week-end jusqu’au traitement complet de la zone.
L’enquête épidémiologique, menée par la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations de Corse-du-Sud, se poursuit, avec l’identification d’autres plants issus du même lot que les végétaux confirmés positifs, et sur lesquels des prélèvements ont été effectués ; le contrôle du fournisseur de ces végétaux, dont l’intégralité du stock a fait l’objet d’une consignation : aucune nouvelle marchandise ne peut entrer ni sortir de cet établissement, dans lequel des prélèvements ont également été réalisés.
Enfin, un nouvel arrêté préfectoral vient aujourd’hui compléter le premier dispositif destiné à prévenir la propagation de la bactérie : une « zone délimitée » de 10 km de rayon minimum a été définie autour du foyer de Xylella fastidiosa, comprenant une « zone infectée » et une « zone tampon » : dans la zone infectée, correspondant à un rayon de 100 mètres autour du lieu de la découverte de la bactérie, la plantation de tout végétal figurant dans la liste spécifiée est interdite et des mesures d’éradication devront être appliquées : traitement phytopharmaceutique, prélèvements, abattage et destruction ; des restrictions de circulation des végétaux seront également appliquées jusqu’à la fin de la procédure d’éradication ; dans la zone tampon, entre la zone infectée et la fin de la zone délimitée, et couvrant dans le cas d’espèce tout ou partie de 21 communes, des mesures de surveillance des insectes vecteurs et de prospection des végétaux spécifiés seront mises en place ; tout déplacement et sortie de végétaux sont également prohibés dans ce secteur.
Le plan de la zone est disponible sur le site internet de l’Etat dans le département (www.corse-du-sud.gouv.fr).
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Il est important de rappeler que seul le périmètre délimité est impacté par les différentes mesures de restrictions de circulation, notamment des productions agricoles, qui n’auront donc aucune conséquence en dehors de cette zone. L’arrêté du 30 avril 2015, interdisant l’introduction de végétaux en Corse, continue naturellement de s’appliquer.
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Pour tout renseignement ou signalement de suspicion de symptômes, le numéro vert spécifiquement dédié à Xylella fastidiosa, sera accessible toute cette fin de semaine. Des spécialistes de la Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles (FREDON) de Corse seront disponibles samedi et dimanche au 0800 873 699
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Une réunion est organisée lundi 27 juillet en préfecture de Corse avec l’ensemble des acteurs du monde agricole concernés afin de présenter le détail de ces nouvelles mesures.
Paul Giacobbi
Aussi, au regard des réactions faisant suite à cette découverte, il convient de souligner que le plan d’action mis en œuvre par les services de l’Etat a permis de déceler rapidement la présence de la bactérie, mais surtout d’agir promptement pour éradiquer sa prolifération.
Cette réactivité témoigne d’une vigilance accrue et d’une parfaite maîtrise de la menace de la part des acteurs concernés ! En atteste l’arrêté du Préfet de Corse en date du 30 avril 2015, mais aussi la campagne de communication et les opérations de contrôles menées par les services de l’Etat.
En substance, même si l’attente des résultats d’analyses spécifiques impose la plus grande prudence, tout indique que le plan infesté découvert à Propriano a été planté depuis près de 5 ans, soit longtemps avant que la menace n’apparaisse.
Par ailleurs, si le plant considéré a été testé positif, il faut préciser que le résultat intervient à la suite de 200 tests négatifs. Cela prouve que le suivi et le contrôle sont efficaces. Nous saurons au début de la semaine prochaine si d’autres végétaux sont atteints dans le périmètre.
Même en cas de résultat négatif, il importera de redoubler de vigilance et de prendre des mesures complémentaires.
En tout état de cause, les messages brouillés ne peuvent qu’amener la confusion alors qu’il y a lieu de se concentrer sur la poursuite et le renforcement des dispositions mises en place.
L’Exécutif, en lien avec les services de l’Etat, demeure extrêmement attentif sur l’évolution de la situation et est prêt à accorder le concours de la Collectivité Territoriale de Corse en tantque de besoin. »
Chambre régionale d'agriculture
La Chambre Régionale d'Agriculture di Corsica tient à réagir publiquement à l'annonce concernant la présence de Xylella Fastidiosa en Corse.
Tout d'abord, il s'agit de dire combien cette présence est gravissime pour l'économie de la Corse mais au-delà, elle l'est aussi pour notre culture votre pour notre identité.
Il s'agit ici de rendre hommage à la mobilisation du Collectif« Xylella », leur détermination, leur lucidité ontfait en sorte que la Corse a été à la pointe de la sensibilisation «Xylella» au niveau même européen.
L'enquête épidémiologique prouvera certainement bientôt en adéquation avec le vielle adage, «Qui cjerche trouve» que la Xylella était en Corse depuis déjà quelque temps et que l'action du Collectif a permis de le déterminer.
Sans revenir sur la demande faite par la FDSEA de Haute-Corse dès février 2002 ('), la Chambre Régionale d'Agriculture di Corsica renouvelle sa demande sur le transfert de la compétence sanitaire, mais celle-ci doit s'accompagner des moyens financiers ad-hoc et d'une politique régionale sanitaire s'appuyant sur un organisme de recherche locale adosser à l'Université de Corse.
Cet organisme permettra la connaissance fine des maladies tropicales et émergentes en Corse suite au réchauffement climatique constaté ces dernières années.
Les travaux de ce centre de recherche permettront donc à la Corse de sélectionner des variétés animales et végétales résistantes à ces maladies émergentes, afin de développer une pépinière et un élevage spécifique en vue d'un repeuplement adapté.
Plus vite ce centre sera opérationnel, plus vite les effets de la Xylella comme les effets d'autres maladies déjà existantes ou à venir seront atténuées, plus durablement que la seule action de repérage et de destruction des végétaux contaminés.
Cette demande a déjà été faite lors des Assises de l'Elevage d'octobre 2014 en arguant du fait que la Corse est aux avants postes du réchauffement climatique et de tous ces effets induits.
Force est de constater que pour deux maladies règlementées la Corse a été la première touchée pour la France, (fièvre Catarrhale, Xylella Fastidiosa).
La Corse est donc bien la région pertinente pour ce centre d'étude et de recherche sur les maladies conséquentes au réchauffement climatique.
La France et même l'Europe ont un intérêt certain à soutenir un tel projet.
La Chambre Régionale d'Agriculture di Corsica se donnera tous les moyens pour l'implantation de ce centre de recherche en Corse afin de préserver la pérennité de notre agriculture, de notre culture et notre identité.
(*) Propositions faites par la FDSEA 28 à l'occasion de la première session sur l'agriculture de la cre du 27 mars 2002 qui demandait le transfert de la compétence sanitaire à la CTC et la mise en place d'un port unique pour l'importation des végétaux et des animaux avec possibilité de mise en quarantaine, demande qui faisait suite à l'épisode Fièvre Catarrhale et aux carences constatées et depuis répétées de l'Etat.
Chambre d'agriculture
Femu a Corsica demande une session de l'assemblée de Corse
Comme tous les corses, le groupe Femu A Corsica a manifesté hier sa profonde inquiétude et son indignation face à l'annonce par la préfecture de l'intrusion dans l'île de la bactérie Xylella
Fastidiosa. Un foyer officiel d'infection été identifié dans le Valincu. Désormais, le risque est
immense de voir la situation empirer et la propagation s'accélérer au-delà des limites de cette
région.
Le couvert végétal de notre ile est sans défense, sans remède et voué à la disparition à très court terme, et, avec lui, tout ce qui forge l'identité et l'existence du Peuple Corse, tant au niveau patrimonial, culturel, social, économique et environnemental.
Comme vous le savez, notre groupe politique s'est fortement engagé depuis plus d'un an dans ce combat, jusqu'à hier, de prévention et d'information, et aujourd'hui d'organisation d'une riposte, face à ce qui constitue "subitement" le début d'un cataclysme historique.
Pour notre part, nous condamnons sans réserve l'attitude de l'Etat, campée trop longtemps dans un "mensonge de santé" insupportable, et qui n'a jamais pris la véritable mesure des dangers encourus.
Ce n'est pourtant pas faute de l'avoir répété en de multiples occasions, notamment depuis la
constitution d'un collectif en août 2014. Notre visite dans la zone sinistrée des Pouilles, sous l'égide de l'ODARC, en octobre de la même année, avait définitivement confirmé nos craintes.
Malheureusement les résultats sont là : les tergiversations et les atermoiements habituels du
ministère de l'agriculture et de ses représentants nous renvoient à un constat amer d'impuissance collective face à la catastrophe pressentie.
Parce que nous ne sommes pas résignés et que nous sommes dépositaires, collectivement, d'un patrimoine inestimable pour les générations à venir, une réaction s'impose. Nous ne pouvons nous en remettre totalement à un État qui a failli et qui met en place un traitement palliatif sur notre terre, nettement insuffisant dans son dispositif et ses moyens. Ses responsabilités sont immenses; nos questions orales, nos motions, nos communications sont là pour témoigner de l'ampleur de sa faute.
En ce 24 juillet 2015, Femu A Corsica estime indispensable la convocation d’une session extraordinaire de l'Assemblée de Corse. Nous vous la demandons de manière solennelle, non pour dresser un énième constat d'une situation dramatique, mais pour dire d'abord à l'Etat qu'il doit assumer pleinement ses prérogatives et ses devoirs, en décrétant un plan d'urgence exceptionnel.
De la même manière, notre assemblée doit aussi mettre les corses en face de leurs responsabilités, à tous les niveaux de la vie politique, économique, associative, culturelle et sociale, et dans tous les territoires.
Nous le répétons, la Corse est en danger de mort; nous avons le devoir de défendre ce qu'elle est et ce qu'elle doit transmettre aux générations futures.