Une délégation de pépiniéristes-paysagistes a été reçue vendredi par les élus de l'Assemblée de Corse
« On nous laisse mourir ». C’est le cri d’alarme que tentent de faire entendre les pépiniéristes et paysagistes corses depuis plusieurs semaines. En effet, deux mois après la découverte du premier plan de polygala à feuilles de myrte infecté par la souche multiplex de la Xylella Fastidiosa, la profession souffre de l’arrêté préfectoral pris en réaction, le 1er août dernier.
Pour rappel, celui-ci tend en effet principalement à interdire l’importation de 240 végétaux sur le sol insulaire, ainsi qu’à la création de zones tampon de 10km à chaque fois qu’un polygala infecté est détecté, zones dans lesquelles on ne peut alors plus transporter, planter acheter ou vendre de plants.
Frappés de plein fouet par ces mesures, les pépiniéristes et paysagistes constitués en collectif ont ainsi entendu se faire entendre en organisant une action devant les grilles de l’hôtel de région vendredi matin, alors que la session sur le Padduc battait son plein au sein de l’hémicycle. Demandant à être reçus par les élus territoriaux, ils ont pu leur exposer les raisons de leur colère, en début d’après-midi, quelques minutes seulement après l’adoption de ce plan d’importance pour la Corse.
« Nous sommes venus dire aux élus que nous n’avions pas été entendus lors des précédentes réunions avec le préfet », explique Monique Meunier, paysagiste-pépiniériste à Lecci et responsable de l’Union Nationale des Entreprises des Paysages (UNEP) en Corse. Lassés de ces réunions hebdomadaires qui « tournent en rond » au sein de la préfecture, les deux professions sont de facto venus demander aux élus territoriaux de les accompagner à une nouvelle rencontre avec le représentant de l’Etat, afin que leurs difficultés économiques, nées du fait de l’arrêté, soient enfin prises en compte.
« Nous demandons le déblocage de 15 végétaux sur une liste de 240 bloqués actuellement »
« Dans le métier du paysage nous sommes confrontés régulièrement aux problèmes de bactérie et on sait bien que celle là est très dangereuse. On voudrait que soient renforcés les contrôles comme il était prévu de le faire dans l’arrêté préfectoral du 11 mai. Ce que l’on demande c’est l’abrogation de l’arrêté préfectoral du 1er aout qui nous bloque totalement, puisque toute importation, exportation, circulation de végétaux est interdite sur la Corse à l’heure actuelle », développe Monique Meunier, « Nous sommes comme sous cloche sur l’intégralité de la Corse. Ce que nous voulons tout simplement c’est revenir en arrière. Sur une liste de 240 végétaux bloqués nous demandons le déblocage de 15 végétaux uniquement qui sont quand même les plus vendus et qui, on l’a vérifié, ne sont pas contaminés par la Xylella pauca, et même pas par la Xylella multiplex ».
Soulignant le fait que les deux professions entendent prémunir la Corse contre la Xylella pauca qui, plus loin que signifier la disparition du couvert végétal insulaire, signifierait également la disparition de leurs métiers, la représentante de l’UNEP reprend : « Nous sommes les premiers à demander à ce que l’on défende nos frontières et à ce qu’on protège la Corse de l’entrée de la pauca. On demande vraiment le renforcement des mesures sanitaires, mais on demande aussi à ce qu’on nous laisse travailler dans les conditions de l’arrêté préfectoral du 11 mai. Aujourd’hui ça fait près de deux mois que nous ne pouvons plus travailler. La peur n’évite pas le danger, la bactérie peut très bien rentrer sans qu’on le sache par d’autres vecteurs, mais nous ne serons pas ceux qui introduirons la pauca en Corse puisque nous voulons un renforcement des contrôles sanitaires en amont et en aval ».
Face aux représentants des différents groupes de l’Assemblée de Corse, un autre membre du collectif évoque quant à lui les dangers engendrés par le marché parallèle qui est en train de se développer : « Nous on joue le jeu. On ne tient pas à polluer la Corse. Mais d’autres ne le font pas. Des végétaux entrent clandestinement. C’est comme ça que la pauca va rentrer sur l’île », avertit-il.
Trouver la juste articulation
Sensible à l’appel des pépiniéristes et paysagistes, le président de l’ODARC, Jean-Louis Luciani, affirme quant à lui être « saisi du désarroi » de ces deux professions : « On va les accompagner dans leur demande d’une écoute sérieuse par les services de la préfecture parce qu’ils nous ont fait état de ne pas avoir véritablement pu dialoguer avec le préfet ou les services de la DRAF qui travaillent sur ce sujet. Ce n’est pas acceptable que ces profession qui représente plus de 1 000 emplois n’aient pas pu faire valoir les difficultés dans lequel l’arrêté préfectoral les entraine aujourd’hui », s’exprime-t-il, « Il faut trouver la juste articulation entre d’une part se donner les moyens de se prémunir de l’introduction de cette bactérie qui sévit dans les Pouilles, qui je le rappelle n’est pas celle trouvée en Corse, qui serait un désastre écologique, économique et environnemental terrible pour la Corse, mais il faut à la fois faire attention à ce que ces restrictions qui sont mises en place par arrêté préfectoral ne soient pas préjudiciables à une profession, comme c’est le cas aujourd’hui à l’égard des pépiniéristes-paysagistes qui sont en situation de très grande difficulté économique ».
Notant les conséquences de l’arrêté du 1er aout qui entraine des « répercussions qu’on ne mesure pas vraiment », il déplore le fait qu’en l’état on se dirige vers un désastre économique certain, situation à l’égard de laquelle des solutions doivent donc être trouvées. « Il faut se prémunir pour que ce qui se passe dans les Pouilles n’arrive pas en Corse, le faire de manière très sérieuse, très rigoureuse. Des mesures avaient été prises, on peut les renforcer. J’avais proposé des zones de quarantaine pour que systématiquement tous les plants qui rentrent en Corse soient examinés et désinfectés dans ces zones de quarantaine », indique-t-il comme ébauche de solution qui permettrait à ces professions de retrouver leur commerce, tout en soulignant : « Il y urgence à indemniser les pertes de la profession qui sont considérables ».
Ce lundi, une délégation de représentants du collectif et d’élus des différents groupes de l’Assemblée de Corse devrait rencontrer le préfet afin de discuter du problème.
Pour rappel, celui-ci tend en effet principalement à interdire l’importation de 240 végétaux sur le sol insulaire, ainsi qu’à la création de zones tampon de 10km à chaque fois qu’un polygala infecté est détecté, zones dans lesquelles on ne peut alors plus transporter, planter acheter ou vendre de plants.
Frappés de plein fouet par ces mesures, les pépiniéristes et paysagistes constitués en collectif ont ainsi entendu se faire entendre en organisant une action devant les grilles de l’hôtel de région vendredi matin, alors que la session sur le Padduc battait son plein au sein de l’hémicycle. Demandant à être reçus par les élus territoriaux, ils ont pu leur exposer les raisons de leur colère, en début d’après-midi, quelques minutes seulement après l’adoption de ce plan d’importance pour la Corse.
« Nous sommes venus dire aux élus que nous n’avions pas été entendus lors des précédentes réunions avec le préfet », explique Monique Meunier, paysagiste-pépiniériste à Lecci et responsable de l’Union Nationale des Entreprises des Paysages (UNEP) en Corse. Lassés de ces réunions hebdomadaires qui « tournent en rond » au sein de la préfecture, les deux professions sont de facto venus demander aux élus territoriaux de les accompagner à une nouvelle rencontre avec le représentant de l’Etat, afin que leurs difficultés économiques, nées du fait de l’arrêté, soient enfin prises en compte.
« Nous demandons le déblocage de 15 végétaux sur une liste de 240 bloqués actuellement »
« Dans le métier du paysage nous sommes confrontés régulièrement aux problèmes de bactérie et on sait bien que celle là est très dangereuse. On voudrait que soient renforcés les contrôles comme il était prévu de le faire dans l’arrêté préfectoral du 11 mai. Ce que l’on demande c’est l’abrogation de l’arrêté préfectoral du 1er aout qui nous bloque totalement, puisque toute importation, exportation, circulation de végétaux est interdite sur la Corse à l’heure actuelle », développe Monique Meunier, « Nous sommes comme sous cloche sur l’intégralité de la Corse. Ce que nous voulons tout simplement c’est revenir en arrière. Sur une liste de 240 végétaux bloqués nous demandons le déblocage de 15 végétaux uniquement qui sont quand même les plus vendus et qui, on l’a vérifié, ne sont pas contaminés par la Xylella pauca, et même pas par la Xylella multiplex ».
Soulignant le fait que les deux professions entendent prémunir la Corse contre la Xylella pauca qui, plus loin que signifier la disparition du couvert végétal insulaire, signifierait également la disparition de leurs métiers, la représentante de l’UNEP reprend : « Nous sommes les premiers à demander à ce que l’on défende nos frontières et à ce qu’on protège la Corse de l’entrée de la pauca. On demande vraiment le renforcement des mesures sanitaires, mais on demande aussi à ce qu’on nous laisse travailler dans les conditions de l’arrêté préfectoral du 11 mai. Aujourd’hui ça fait près de deux mois que nous ne pouvons plus travailler. La peur n’évite pas le danger, la bactérie peut très bien rentrer sans qu’on le sache par d’autres vecteurs, mais nous ne serons pas ceux qui introduirons la pauca en Corse puisque nous voulons un renforcement des contrôles sanitaires en amont et en aval ».
Face aux représentants des différents groupes de l’Assemblée de Corse, un autre membre du collectif évoque quant à lui les dangers engendrés par le marché parallèle qui est en train de se développer : « Nous on joue le jeu. On ne tient pas à polluer la Corse. Mais d’autres ne le font pas. Des végétaux entrent clandestinement. C’est comme ça que la pauca va rentrer sur l’île », avertit-il.
Trouver la juste articulation
Sensible à l’appel des pépiniéristes et paysagistes, le président de l’ODARC, Jean-Louis Luciani, affirme quant à lui être « saisi du désarroi » de ces deux professions : « On va les accompagner dans leur demande d’une écoute sérieuse par les services de la préfecture parce qu’ils nous ont fait état de ne pas avoir véritablement pu dialoguer avec le préfet ou les services de la DRAF qui travaillent sur ce sujet. Ce n’est pas acceptable que ces profession qui représente plus de 1 000 emplois n’aient pas pu faire valoir les difficultés dans lequel l’arrêté préfectoral les entraine aujourd’hui », s’exprime-t-il, « Il faut trouver la juste articulation entre d’une part se donner les moyens de se prémunir de l’introduction de cette bactérie qui sévit dans les Pouilles, qui je le rappelle n’est pas celle trouvée en Corse, qui serait un désastre écologique, économique et environnemental terrible pour la Corse, mais il faut à la fois faire attention à ce que ces restrictions qui sont mises en place par arrêté préfectoral ne soient pas préjudiciables à une profession, comme c’est le cas aujourd’hui à l’égard des pépiniéristes-paysagistes qui sont en situation de très grande difficulté économique ».
Notant les conséquences de l’arrêté du 1er aout qui entraine des « répercussions qu’on ne mesure pas vraiment », il déplore le fait qu’en l’état on se dirige vers un désastre économique certain, situation à l’égard de laquelle des solutions doivent donc être trouvées. « Il faut se prémunir pour que ce qui se passe dans les Pouilles n’arrive pas en Corse, le faire de manière très sérieuse, très rigoureuse. Des mesures avaient été prises, on peut les renforcer. J’avais proposé des zones de quarantaine pour que systématiquement tous les plants qui rentrent en Corse soient examinés et désinfectés dans ces zones de quarantaine », indique-t-il comme ébauche de solution qui permettrait à ces professions de retrouver leur commerce, tout en soulignant : « Il y urgence à indemniser les pertes de la profession qui sont considérables ».
Ce lundi, une délégation de représentants du collectif et d’élus des différents groupes de l’Assemblée de Corse devrait rencontrer le préfet afin de discuter du problème.
Manon PERELLI