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​Ligue 2. SC Bastia – AC Ajaccio : un derby aux multiples enjeux


Vincent Marcelli le Mercredi 8 Janvier 2025 à 18:50

Après un début de saison plutôt encourageant, les deux équipes insulaires de Ligue 2 sont en difficultés avant la manche retour de ce derby corse, qui se déroulera ce vendredi (20h) à Furiani, dans un stade à guichets fermés. Si, pour le Sporting, la situation n’a rien d’alarmante, malgré une nette baisse de régime ces dernières semaines, l’AC Ajaccio vît une saison très difficile et se déplace chez son voisin pour tenter de sauver sa place en championnat, avec un nouvel entraineur par intérim, Thierry Debès, appelé à la tête de l’équipe première, après le limogeage de Mathieu Chabert.



Le match retour du derby corse se déroule ce vendredi (20h) à Furiani, dans un stade à guichets fermés (photos Paule Santoni).
Le match retour du derby corse se déroule ce vendredi (20h) à Furiani, dans un stade à guichets fermés (photos Paule Santoni).

« Je suis en colère ce soir, et je suis en colère contre moi aussi. Je vais prendre acte de certaines choses ce soir. Le Sporting, sans une détermination totale, ce n'est pas le Sporting. » Benoît Tavenot, l’entraîneur du SC Bastia, ne mâchait pas ses mots après la défaite concédée vendredi dernier à Grenoble (3-2) dans les derniers instants de la rencontre, au terme d’un match où les Bastiais auraient pu prétendre à beaucoup mieux.

« C'est plus de la colère que de la frustration. Est-ce qu'on a fait totalement ce qu'il fallait ce soir ? Pour moi non. Et dès le début du match » (ouverture du score de Grenoble à la 8e minute). « Malgré ça, on mène 1-2 à la 81e minute. Il faut savoir fermer la boutique, faire preuve d'un peu plus de maturité et gagner ce match, même si on n'a pas mis les bons ingrédients au départ. Je suis gêné de notre animation défensive ce soir, ce qui était notre point fort depuis le début du championnat. Ça a été notre point faible ce soir, on a été en déséquilibre en permanence. J'espère que c'est une bonne piqûre de rappel. Il faut évacuer ça au plus vite et préparer le derby contre l'ACA vendredi prochain. »

Un stade à guichets fermés contre l’ACA mais des tribunes fermées
Après un début de saison tonitruant, les Bastiais ont connu une longue période de vaches maigres après leur victoire face au Paris FC (2-1). Il aura fallu attendre le match contre Guingamp, le 13 décembre dernier, pour retrouver le goût de la victoire (en championnat). Une attente interminable pour une équipe capable d’alterner le meilleur comme le pire, entre errements défensifs coupables et manque de réalisme offensif. Le match contre Grenoble vendredi dernier est d’ailleurs révélateur des manques du jeune collectif bastiais, vraisemblablement en déficit d'expérience, et qui pourrait prétendre à beaucoup mieux avec un peu plus d’application.

« Dans ce qu’on a dégagé, c’est le premier match de la saison où je termine avec un mauvais goût en bouche. On a fait des matchs moyens, mais je sentais qu’on était consistants. Ce soir, on ne l’a pas été assez et on se fait punir froidement à la dernière minute, comme à Metz. Je suis en colère ce soir, je suis en colère après moi-même aussi. On a fait preuve de suffisance et on n’a pas respecté le jeu ce soir, tout simplement. On a fait des dingueries (sic) et on pouvait être menés 2-0 ou 3-0 après un quart d’heure de jeu ! »

Résultat des courses, le club bastiais est maintenant englué à la 10e place du championnat de Ligue 2, avec sept points d’avance sur Caen, premier barragiste de la zone de relégation, mais à huit points d’Annecy, 5e. Pour éviter une deuxième partie de saison en roue libre (même s’il lui reste la Coupe de France et la réception de Nice ce mardi, toujours à Furiani), le derby arrive à point nommé pour des Bastiais qui veulent continuer à regarder vers le haut. Les supporters l’ont bien compris et seront présents en nombre au stade de Furiani, à guichets fermés, même si, suspension oblige après les incidents face à Lorient, une moitié de la tribune Sud sera fermée, tandis que la tribune Est reste toujours en travaux. Près de 11 500 spectateurs seront tout de même présents pour soutenir leurs joueurs dans cette manche retour très attendue, après le rocambolesque match aller disputé en deux rounds, à la suite de malheureux incidents en tribunes et d’aléas climatiques (0-0). Un triste match nul à huis clos, au final, loin de la fête que l’on pourrait attendre et espérer d’un tel rendez-vous.


L’AC Ajaccio en crise, Debès à la rescousse
 
Mais, si le contexte est un peu morose du côté de la place Saint Nicolas, que dire du voisin sudiste ? Avant-dernier du championnat de Ligue 2 avec seulement 15 points, trois petites victoires au compteur, un entraineur limogé (NDLR Mathieu Chabert) et un contexte explosif avec les supporters suite aux difficultés financières rencontrées par le club acéiste. Clairement, l’ACA est en crise et vient à Bastia « en mission de guerre » selon les mots prononcés par Yohan Cavalli, son coordinateur sportif, lors de la réunion avec les supporters ce lundi à Timizzolu.
 
Défait une troisième fois à domicile face à Annecy (1-2) malgré une prestation intéressante, mais incapable de s’imposer à l’extérieur depuis plus d’un an, et privé de plusieurs titulaires à chaque match pour suspension ou blessures, l’AC Ajaccio n’a plus de coach confirmé depuis le départ de Mathieu Chabert. Mais peut toujours compter sur Thierry Debès, l’entraineur des gardiens, qui avait déjà assuré un intérim avec succès en 2014 après le licenciement de Christian Bracconi (2 victoires et 1 match nul). Entre ce derby et la réception de Caen, les Acéistes jouent d’ailleurs très gros cette semaine. Le groupe ajaccien va ainsi rejoindre la Haute-Corse avec les minibus du centre de formation, dès ce jeudi, pour une mise au vert programmée afin de se donner toutes les chances de succès. Sans ses supporters, toujours interdits de déplacement dans le contexte tendu entre partisans des deux camps.
 
Mais, dans un stade qui ne lui réussit guère, après six défaites consécutives en championnat, et une dernière victoire qui remonte à 2008 (0-1), Furiani n’est sûrement pas l’endroit idéal pour s’y refaire une santé. Mais, pour l’ACA, le temps compte désormais et il sera bien difficile de sauver (sportivement dans un premier temps) sa place en Ligue 2, sans parvenir à réaliser quelques exploits hors de ses bases. Quel que soit le stade.