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​Rentrée politique du PNC : « Aujourd’hui, la Corse, c’est le Titanic ! »


Patrice Paquier Lorenzi le Mercredi 11 Septembre 2024 à 15:06

Le PNC « Partitu di a Nazione Corsa » faisait sa rentrée politique, ce mercredi matin, lors d’une conférence de presse qui s’est déroulée au Grand Café Napoléon à Ajaccio. L’occasion pour les responsables du parti autonomiste de livrer une critique acerbe sur la politique de la majorité territoriale, mais aussi de lancer un appel à l’État pour la poursuite du dialogue sur l'autonomie.



Les responsables du PNC se sont montrés très critiques envers la Majorité territoriale ce matin à Ajaccio.
Les responsables du PNC se sont montrés très critiques envers la Majorité territoriale ce matin à Ajaccio.
Le parti autonomiste et son groupe PNC-Avanzemu à l’Assemblée de Corse ont fait leur rentrée politique mardi matin à Ajaccio. Un rentrée politique offensive en direction d’abord de la Collectivité territoriale avec, comme attendu, ses salves de critiques contre la gestion du président du Conseil exécutif. Une première salve tirée par Pascal Zagnoli, le secrétaire général : « L’appareil de la Collectivité de Corse est en panne dans une région qui aurait besoin de voir les moyens publics et les investissements démultipliés pour que l’on puisse enfin percevoir des effets positifs sur le territoire. Nous allons rentrer dans un mois de septembre avec un budget incertain au niveau français, mais également une situation financière encore plus contrastée du côté de la Collectivité de Corse qui ne semble plus en mesure de mener ses missions primaires. J’entends les chiffres du Président de l’Exécutif qui parle de 343 millions d’euros d’investissements, mais pour le moment, on peine à en mesurer l’impact positif. On ne ressent rien ! ». Pour lui, le constat est inquiétant : « La Corse recule dans tous les domaines et tous les secteurs d’activité ». Il appelle donc les « décideurs publics » à proposer « une alternative pour un projet, en dépassant les clivages politiques, en y associant le secteur privé. Il y a des besoins fondamentaux comme de pouvoir travailler, se loger ou de vivre sur une île qui est aujourd’hui en panne. Un député comparait récemment la France à un bateau ivre. La Corse malheureusement, c’est le Titanic ! Elle est au fond de l’eau ! ».
 
Construire une alternative
Un portrait noir, résolument pessimiste, dont se fait également l’écho, Jean-Christophe Angelini, le leader du groupe « Avanzemu » : « L’enjeu, aujourd’hui, est de fédérer les compétences, dont nous avons toujours dit, qu’elles ne se limitaient pas aux seuls nationalistes. La Corse est dans une telle situation, que ramener l’essentiel du propos à une seule formation ou majorité territoriale serait une erreur funeste. Les Corses attendent une ouverture. La situation est dramatique. La saison est en berne, la rentrée sociale difficile. Tous les acteurs économiques tirent la sonnette d’alarme ». Pour sortir de ce marasme, Jean Christophe Angelini, confirme qu’il faut mobiliser toutes les bonnes volontés au sein d’une nouvelle alternative tout en se justifiant de son ouverture vers la Droite insulaire : « On nous reproche d’être les alliés objectifs de la Droite. Je répondrais que nous sommes les alliés objectifs de tous ceux qui souhaitent que ce pays bouge. Il y en a à droite, il y en a à gauche et il y en a beaucoup au sein du mouvement national et qui ne sont pas dans la majorité. Avec tous ceux-là, nous allons construire une alternative. On va le faire avec les Corses de bonne volonté. Les reproches, qui nous sont fait, sont dépassés et pas à la hauteur des enjeux. Nous n’avons pas besoin d’un chef de meute, mais d’un Président de l’Exécutif qui propose un chemin ». Le leader du PNC lance aussi un appel à l’Etat : « Même si nous savons qu’en cette période de crise, nous ne sommes pas la priorité du futur gouvernement, nous souhaitons que le dialogue sur l’autonomie se poursuive et qu’il soit rouvert dans les meilleurs délais ». Il conclut sur un appel au Peuple : « On sait qu’il y a des hommes et des femmes qui demandent une alternative. Nous allons engager, avec eux, sa construction par des réunions de terrain du Cap Corse jusqu’à Bonifacio. Puis, nous allons organiser une assemblée générale commune PNC, mais aussi constitutive d’Avanzemu. Ce sera l’occasion d’échanger avec ces femmes et ces hommes qui ne sont pas nationalistes, mais qui aspirent à l’autonomie de la Corse, à un projet de société et une alternative à la situation actuelle ».