Il s’agit là de quelque chose de très important car le cancer numéro 3 replace le patient au cœur du dispositif. Cela s’est traduit récemment à travers les thérapies ciblées, à savoir qu’on ne parle plus de traitement standard pour tout le monde. On regarde le type de patient tant au niveau de sa constitution que de la tumeur dont il est atteint et l’on adapte une thérapie ciblée » explique Catherine Riera, la présidente de l’association « La Marie Do » dont on connaît la disponibilité et le travail entrepris dans ce domaine.
La prise en charge des patients
Le professeur Spano a été le premier intervenant et a expliqué avec beaucoup de pédagogie les nouvelles modalités de prise en charge du patient : « Il est clair que depuis ces trois dernières décennies, les progrès en terme d’innovation thérapeutique dans le domaine de la cancérologie n’ont cessé de montrer de significatives prouesses et de changements importants dans nos pratiques quotidiennes, dans le souci permanent de l’amélioration de la qualité des soins pour nos patients. Force est de constater que ces nouvelles modalité thérapeutiques concernent non seulement la spécificité des soins mais aussi et surtout la qualité de prise en charge et le souci permanent de satisfaire de manière optimale aux besoins des patients. C’est le cas du développement de la mise en pratique de nouvelles voies d’administration de certains agents anti-tumoraux comme la voie orale ou sous-cutanée… »
Dépistage et prévention
Autre intervenant devant une salle comble, le docteur Dominique Benmoura, sur le dépistage du cancer du col de l’utérus qui consiste à repérer un cancer ou une lésion précancéreuse présent sur le col : « La prévention secondaire consiste, après diagnostic d’une lésion précancéreuse du col, à traiter celle-ci par exérèse en général, pour éviter un cancer proprement dit dans les années suivantes. Cette prévention secondaire a fait diminuer l’incidence annuelle (les nouveaux cas) des cancers du col en France ainsi que leur mortalité. Mais cette diminution n’est cependant pas suffisante et stagne depuis quelques temps par insuffisance de « couverture » à savoir des patientes qui consultent pour faire ce dépistage. La prévention primaire depuis 2007, par la vaccination anti-HPV vise au contraire à éviter la formation de lésions précancéreuses. Il existe pour cela deux vaccins actuellement commercialisés et actifs sur 70 à 80% des virus des cancers du col en Europe. Ce pourcentage, qui n’est pas de 100% nécessite donc la poursuite du dépistage chez toutes les patientes vaccinées ou non. Il serait souhaitable, pour diminuer le nombre de cancers invasifs, d’améliorer et le nombre de patientes dépistées et le nombre de patientes vaccinées… »
Les soins au patient
D’autres acteurs qui travaillent sont également intervenus tout au long de l’après-midi, avec notamment le docteur Leschi-Ancel qui a évoqué les soins du support, Muriel Paquet-Quilichini, sophrologue professionnelle qui a parlé de l’accompagnement et de la relation d’aide, Sonia Djelassi, socio-esthéticienne, avec la beauté au service de l’humain, Brigitte Artily, créatrice de Crena Care Cosmétics, qui propose des soins du corps, le professeur Patrice Viens qui a présenté le Plan Cancer 3 « guérir et prévenir les cancers » et l’évolution des technologies et la sophistication de la prise en charge.
Aux côtés des spécialistes, notons la présence des élèves infirmières de deuxième année ainsi que les élèves du LEP Finosello et du lycée Fesch.
Plus affûtée que jamais, la « Marie Do » a bel et bien décidé d’agir, concrètement et localement. Avec ses bénévoles et ses précieux partenaires, elle propose différents dispositifs, contacts, rencontres, qui ne répondent qu’à un seul objectif : rompre l’isolement des malades, les soutenir et leur apporter confort et réconfort. Voilà qui est rassurant.
J. F
Prochain rendez-vous à Bastia
Contact : Olivia Sanciu 06 09 02 81 50