Se rendre à Marseille, Toulon ou Nice “sans être pénalisés”. C’est ce que demande Thierry Lemoine, dans une pétition lancée ce jeudi 2 janvier. Dans le texte qui accompagne la pétition, il explique : “La Corse est la région la plus pauvre de France métropolitaine, où les véhicules sont sursollicités par le relief. Donc les voitures sont souvent anciennes et les résidents n'ont généralement pas d'argent pour acheter un véhicule neuf. Peu de nos véhicules ont la chance d'avoir une vignette Crit'Air suffisamment élevée pour nous permettre de naviguer librement dans les zones à faibles émissions (ZFE) sur le continent. Cela pose un sérieux problème à nous, résidents corses, qui ne pourront plus débarquer sur le continent sans risquer d'être pénalisés.”
Une zone à faibles émissions, qu’est-ce que c’est ? Les ZFE existent dans 35 villes en France et 320 en Europe. Elles sont le résultat de la loi d’orientation des mobilités, votée en 2019. Leur objectif est de réduire l’impact de la pollution sur la santé des habitants dans les grandes villes. Pour cela, les véhicules ont été classés via des vignettes Crit’Air allant de 1 à 5, en fonction de leurs émissions polluantes en particules fines et oxydes d'azote. Ces vignettes sont obligatoires pour circuler dans les ZFE. Jusqu’à présent, seuls les véhicules classés Crit’Air 4 et 5 avaient l’interdiction de circuler dans ces villes. Mais depuis le 1er janvier, les Crit’Air 3, soit les essences d’avant 2006 et les diesel d’avant 2011, sont également impactés par cette interdiction. Parmi les villes concernées par les ZFE, on retrouve, entre autres, Strasbourg, Lyon, Paris mais aussi Nice ou Marseille.
Une volonté de “faire bouger les choses”
Thierry Lemoine souhaite également “que la Collectivité de Corse prenne ce problème à bras le corps”. “Il faut que les usagers soient assurés de pouvoir embarquer ou débarquer à Marseille, Toulon et Nice, et ce malgré l’interdiction de circulation.” Il estime que la pétition qu’il a lancée “est une campagne pour le bien de tous”. “Je ne sais pas comment elle va évoluer, mais c’est une question qui doit être posée comme tous problèmes politiques. Il faut faire bouger les choses. C’est un sujet urgent.”