“On leur fait à manger comme à la maison”, décrit Sylviane Herbaux-Volpelière. Depuis le début du mois de mars, elle s’occupe, sous l’égide de la Coordination de Lutte contre l’Exclusion (CLE), d’un food-truck solidaire pour les plus démunis, baptisé La pause solidaire, et situé boulevard Sampiero, sous la place Abbatucci à Ajaccio. Une idée qui a émergé il y a trois ans. “Le projet est né au sein de la CLE”, explique-t-elle. “On s’est dit que les personnes qui vivent dans la rue, ainsi que celles qui n’ont pas forcément de grands moyens, ont du mal à manger correctement. On voulait trouver une solution pour les aider, et on a eu l’idée d’un food-truck. Ce projet réunit quatre associations : le Secours Populaire, le Secours Catholique, la Croix-Rouge et Les Restos du Cœur.” Au-delà de proposer des plats, ce food-truck est avant tout “un espace convivial et chaleureux”. “Donner à manger, c’est bien, mais on voulait aussi un lieu qui permette la rencontre entre les bénévoles et les bénéficiaires. On souhaitait construire un endroit où ils se sentent bien, et où on ne leur demande absolument rien.”
Les bénévoles du Secours Populaire se réunissent tous les dimanches pour préparer des plats, avec un mot d’ordre : “tout faire sur place”. “On n’utilise aucune boîte de conserve, et aucun produit surgelé”, indique Sylviane Herbaux-Volpelière. “Nos bénévoles s’affairent toutes les semaines pour tout préparer. On arrive à 15h30 pour commencer à cuisiner, et d’autres bénévoles nous rejoignent deux heures plus tard pour installer les tables et les chaises. Il faut que tout soit prêt pour le début de la distribution à 18h.” Ce projet, lancé il y a moins d’un mois, connaît déjà un grand succès. “On a déjà une douzaine de personnes qui sont venues”, précise Sylviane Herbaux-Volpelière. “Ils viennent quand ils veulent, mais on constate que ce sont souvent les mêmes personnes qui reviennent.”
Recherche de bénévoles et de dons
Quatre associations sont réunies autour de ce projet de food-truck solidaire. Pourtant, seuls les bénévoles du Secours Populaire participent actuellement à ce projet. “Le projet a été émis il y a trois ans, mais il s’est passé beaucoup de choses depuis”, déplore Sylviane Herbaux-Volpelière. “Il y a d’abord eu une recrudescence du Covid, qui a arrêté les démarches. On a ensuite eu des problèmes pour l’installation, et on a alors dû faire toutes les demandes d’autorisation, comme les raccordements d’eau ou d’électricité. Ça a pris beaucoup de retard, et malheureusement, les trois autres associations ont perdu les bénévoles qu’ils avaient il y a trois ans.” Désormais, Sylviane Herbaux-Volpelière attend l’arrivée de nouveaux bénévoles, pour augmenter les fréquences de distribution des repas. “Les Restos du Cœur devraient intervenir le lundi, le Secours Catholique le mercredi, et la Croix-Rouge le samedi. On attend de trouver d’autres bénévoles, même si c’est déjà bien qu’on puisse ouvrir le dimanche.”
Le food-truck solidaire est également à la recherche de dons, qu’ils soient financiers ou alimentaires. “C’est vrai que les aliments coûtent assez chers, donc on est toujours à la recherche de dons, comme de l’huile d’olive par exemple, dont on se sert beaucoup pour cuisiner.” Elle précise aussi que le food-truck “est ouvert à tous”. “Si des personnes sont intéressées pour découvrir le concept et voir comment ça se passe, on les accueillera avec plaisir. Peut-être que ces personnes deviendront ensuite bénévoles !”