Les travaux de terrassement ont débuté il y a neuf mois pour pouvoir construire une résidence de haut standing.. Crédits photo : Pierre-Manuel Pescetti
Non-respect de la loi littorale, prix de vente jugés excessifs, privatisation de la plage, les contestations vont bon train sur les réseaux sociaux quant à la construction de ce nouvel immeuble de standing « les pieds dans l’eau » nommé résidence Pietramare. Cependant, voilà neuf mois que les travaux de terrassement ont débuté, défigurant en partie le bord de mer. Pourquoi ce chantier fait-il polémique aujourd’hui ?
C’est une photo partagée sur Twitter qui a mis le feu aux poudres. Elle montre le chantier de terrassement en cours qui semble empiéter sur la plage de galets de Pietranera. Selon Marie-Hélène Padovani, mairesse de la commune de San Martino Lota, « l’image peut choquer car après les pluies de ces derniers jours la terre a coulé sur les galets, donnant l’impression que la construction s’étend sur la plage ». Si elle reconnait que la photo peut interpeller, elle s’interroge tout de même sur le bien-fondé de cette polémique : « Le permis de construire a été validé par la préfecture le 22 avril 2015 et les travaux ont débuté en 2020. Pourquoi se réveille-t-on en 2021 ? ».
C’est une photo partagée sur Twitter qui a mis le feu aux poudres. Elle montre le chantier de terrassement en cours qui semble empiéter sur la plage de galets de Pietranera. Selon Marie-Hélène Padovani, mairesse de la commune de San Martino Lota, « l’image peut choquer car après les pluies de ces derniers jours la terre a coulé sur les galets, donnant l’impression que la construction s’étend sur la plage ». Si elle reconnait que la photo peut interpeller, elle s’interroge tout de même sur le bien-fondé de cette polémique : « Le permis de construire a été validé par la préfecture le 22 avril 2015 et les travaux ont débuté en 2020. Pourquoi se réveille-t-on en 2021 ? ».
San-Martino-di-Lota:
Après les appartements vue sur mer et pieds dans l’eau,place maintenant aux appartements vue dans la mer et pieds sous l’eau...#Avanzemu pic.twitter.com/E3srV6k3gE
— Pasquale Petrignani (@PPetrignani) February 12, 2021
Aucune attaque du permis depuis 2015
La proximité avec le bord de mer peut laisser interrogatif quant au respect de la loi littorale. Cependant cette dernière est on ne peut plus claire « la loi interdit toute construction et installation nouvelle à moins de 100 mètres du rivage en dehors des zones urbanisées ».
Pour Marie-Hélène Padovani il s’agit ici « d’une dent creuse c’est-à-dire un terrain dans une zone déjà urbanisée. La loi littorale ne s’applique donc pas ici ». Une légitimité au regard de la loi qui ne semble pas avoir été contestée depuis le dépôt du permis de construire en avril 2015. « À aucun moment il n’a été contesté, même par les associations de protection de l’environnement les plus impliquées » confie la mairesse.
Pour Marie-Hélène Padovani il s’agit ici « d’une dent creuse c’est-à-dire un terrain dans une zone déjà urbanisée. La loi littorale ne s’applique donc pas ici ». Une légitimité au regard de la loi qui ne semble pas avoir été contestée depuis le dépôt du permis de construire en avril 2015. « À aucun moment il n’a été contesté, même par les associations de protection de l’environnement les plus impliquées » confie la mairesse.
Un terrain à prix d’or
Lors de la vente du terrain, avant 2015, la mairie avait la possibilité de préempter et d’acquérir le terrain. Une opération coûteuse s’élevant à 850 000 euros, prix demandé par le vendeur, sur lequel la mairie n’avait aucun droit de négociation. Pour Marie-Hélène Padovani « le prix d’achat ajouté à la construction d’une base nautique ou d’un centre aéré aurait fait grimper l’investissement à deux millions d’euros. La commune n’avait pas les moyens et à l’époque, les projets de la mairie étaient tournés vers le haut de la commune ».
Un accès public à la plage et une place communale sur le toit
Vu la proximité de la future résidence et de la mer, qu’en est-il de l’accès à la plage ? Légalement, la plage appartient à l’Etat et sera donc ouverte à tous. Ce qui n’était pas le cas du chemin pour y accéder, du moins jusqu’à 2022. Selon Marie-Hélène Padovani « le chemin d’accès a toujours appartenu à l’hôtel Thalassa situé plus haut. Cependant nous avons négocié avec les promoteurs pour avoir un accès public. Il sera rétrocédé à la commune. C’est une condition que nous avons imposée ».
Grâce au Plan Local d’Urbanisme dont la commune est dotée depuis 2013, l’immeuble ne dépassera pas la route. En accord avec les promoteurs, une place publique sera donc aménagée sur le toit de l’immeuble et appartiendra à la commune grâce à une division foncière. « Après discussion avec les promoteurs nous avons réussi à obtenir une place publique de 1000 mètres carrés qui manque cruellement à la commune. Tout cela sans que la mairie ne paie le moindre euro. Seul l’entretien et l’achat de fournitures pour aménager l’espace resteront à la charge de la mairie et non l’étanchéité de l’immeuble comme j’ai pu l’entendre. L’intérêt est ici de conjuguer l’intérêt public et privé » explique Marie-Hélène Padovani.
Grâce au Plan Local d’Urbanisme dont la commune est dotée depuis 2013, l’immeuble ne dépassera pas la route. En accord avec les promoteurs, une place publique sera donc aménagée sur le toit de l’immeuble et appartiendra à la commune grâce à une division foncière. « Après discussion avec les promoteurs nous avons réussi à obtenir une place publique de 1000 mètres carrés qui manque cruellement à la commune. Tout cela sans que la mairie ne paie le moindre euro. Seul l’entretien et l’achat de fournitures pour aménager l’espace resteront à la charge de la mairie et non l’étanchéité de l’immeuble comme j’ai pu l’entendre. L’intérêt est ici de conjuguer l’intérêt public et privé » explique Marie-Hélène Padovani.
7 000 euros le mètre carré
Les 26 logements qui sortiront de terre et leur prix d’achat sont également au cœur de la polémique. De l’aveu d’un agent immobilier, l’appartement le plus cher s’est vendu pour 1 million 100 milles euros, et ce dès la mise en vente.
Avec un prix moyen du mètre carré s’élevant à 7 000 euros du mètre carré, l’achat est « inaccessible pour les Corses » pour Core In Fronte qui dénonce une « Corse en vente sans régulation » et « des promotions pour les riches étrangers ».
Pourtant sur les 26 logements mis en vente dans plusieurs agences immobilières insulaires, « 15 ont été vendus dont 12 à des résidents corses. La moitié d’entre eux habitent déjà à Pietranera » selon Marie-Hélène Padovani.
Face aux prix se rapprochant de ceux des beaux quartiers parisiens, la mairesse semble désarmée : « je me lève vent debout contre ces prix mais je n’ai aucun moyen pour lutter. La mairie n’a pas le droit d’imposer des prix aux constructions privées », ajoutant que « le haut standing à Pietranera, ça fait des années qu’il y est ».
Avec un prix moyen du mètre carré s’élevant à 7 000 euros du mètre carré, l’achat est « inaccessible pour les Corses » pour Core In Fronte qui dénonce une « Corse en vente sans régulation » et « des promotions pour les riches étrangers ».
Pourtant sur les 26 logements mis en vente dans plusieurs agences immobilières insulaires, « 15 ont été vendus dont 12 à des résidents corses. La moitié d’entre eux habitent déjà à Pietranera » selon Marie-Hélène Padovani.
Face aux prix se rapprochant de ceux des beaux quartiers parisiens, la mairesse semble désarmée : « je me lève vent debout contre ces prix mais je n’ai aucun moyen pour lutter. La mairie n’a pas le droit d’imposer des prix aux constructions privées », ajoutant que « le haut standing à Pietranera, ça fait des années qu’il y est ».