Comme avant chaque vol, le leader de la patrouille le commandant Dubois, convoque en salle de briefing ses équipiers. Le rituel est immuable, incontournable, sacré pourrait on dire lorsque l’on a la chance d’y assister pour la première fois.
Les caractéristiques du terrain de Solenzara sont passées en revue, notamment les dangers liés aux reliefs et l’aérologie particulière qui en découle. Autre point souligné, l’étendue maritime qui peut altérer les notions de repérage au sol indispensables aux pilotes pour réussir avec précision leurs figures. La météo est bonne pour cette matinée de jeudi . Peu de vent, une très bonne visibilité et une pression barométrique stable. Après les consignes générales données , vient le moment magique de ce que ces pilotes chevronnés appellent la « musique ».
Les yeux se ferment, les mains et les bras s’envolent dans l’espace de cette pièce de briefing où l’on entendrait voler une mouche. Les hommes en combinaison de vol ne sont plus entre ces quatre murs. Leur esprit est dans le cockpit de leur alpha jet, leurs mains sur les commandes, leurs pieds sur les palonniers.
Le leader annonce tour à tour les manœuvres. Et comme un seul homme, les équipiers simulent une montée, un virage gauche puis un droit puis un tonneau puis une boucle. "top fumée, trim, gauchissement, cadence cadence toujours cadence, top coup de palette, je rends le manche" récite les yeux fermés le leader, tandis que les équipiers interviennent lorsqu’ils ont une action à mener dans ce balai virtuel qui tout à l’heure deviendra bien réel.
La scène est impressionnante. La concentration est exceptionnelle et les mouvements des doigts, des mains et de la tête sont parfaitement coordonnés. La musique, cette intégration intellectuelle du programme de vol, mérite bien son nom. L’orchestre assis pour le moment sur des chaises, est composé de virtuoses, de véritables chefs d’orchestre du pilotage.
Les caractéristiques du terrain de Solenzara sont passées en revue, notamment les dangers liés aux reliefs et l’aérologie particulière qui en découle. Autre point souligné, l’étendue maritime qui peut altérer les notions de repérage au sol indispensables aux pilotes pour réussir avec précision leurs figures. La météo est bonne pour cette matinée de jeudi . Peu de vent, une très bonne visibilité et une pression barométrique stable. Après les consignes générales données , vient le moment magique de ce que ces pilotes chevronnés appellent la « musique ».
Les yeux se ferment, les mains et les bras s’envolent dans l’espace de cette pièce de briefing où l’on entendrait voler une mouche. Les hommes en combinaison de vol ne sont plus entre ces quatre murs. Leur esprit est dans le cockpit de leur alpha jet, leurs mains sur les commandes, leurs pieds sur les palonniers.
Le leader annonce tour à tour les manœuvres. Et comme un seul homme, les équipiers simulent une montée, un virage gauche puis un droit puis un tonneau puis une boucle. "top fumée, trim, gauchissement, cadence cadence toujours cadence, top coup de palette, je rends le manche" récite les yeux fermés le leader, tandis que les équipiers interviennent lorsqu’ils ont une action à mener dans ce balai virtuel qui tout à l’heure deviendra bien réel.
La scène est impressionnante. La concentration est exceptionnelle et les mouvements des doigts, des mains et de la tête sont parfaitement coordonnés. La musique, cette intégration intellectuelle du programme de vol, mérite bien son nom. L’orchestre assis pour le moment sur des chaises, est composé de virtuoses, de véritables chefs d’orchestre du pilotage.
9h45, sur le tarmac de la base aérienne, les pilotes des huit aéronefs accompagnés de leurs mécaniciens, se dirigent vers leurs alpha jets parés de leurs plus beaux atours. Les dérives étoilées récemment peintes ne sont pas sans rappeler la très prochaine mission de représentation que vont mener sur le sol nord américain ces pilotes d’exception. Du 17 mars au 6 mai prochain, la patrouille de France survolera de nombreux états américains et des points caractéristiques comme le grand canyon ou encore la statue de la liberté. Les pilotes français rencontreront leurs homologues américains des patrouilles Thunderbirds ou Blue angels. Le voyage vers le grand Ouest se fera par légers sauts de puce entre la France, l’Islande, le Groëland, puis le Canada avant de pénétrer les frontières américaines et porter haut les couleurs de l’aéronautique militaire française
En attendant, les alpha jets s’alignent en piste 36 pour un décollage en patrouille. Puis c’est la reconnaissance des axes et des points de repères particuliers. Vient enfin le début du spectacle tant attendu. Ailes dans ailes, les aéronefs évoluent avec une précision toute diabolique dans l’espace. Dans des volutes de fumées bleues blanches et rouges lâchées à bon escient par les pilotes, les figures s’enchaînent les unes après les autres. King flaps, avions l’un derrière l’autre effectuant des tonneaux simultanés, vols dos, éclatements, croisements à grande vitesse et basse altitude, ticking clocks, le premier avion vole rectiligne en enchaînant des tonneaux tandis que le deuxième lui tourne autour en tonneaux barriqués, autant de prouesses techniques qui en disent long sur la qualité des entraînements et la maîtrise des pilotes qui sont, rappelons le, tous pilotes de chasse ayant totalisé au minimum 1500 heures de vol et ayant exercé comme chefs de patrouille.
Il est temps pour ces pilotes qui ont encaissé bon nombre de G négatifs et positifs de venir se reposer délicatement en piste 36. Il faut dire que la journée n’est pas finie. Après le débriefing et un repas de midi bien mérité, ils redécolleront en début d’après midi pour un nouvel entraînement. Car la perfection, même si certains disent qu’elle n’existe pas, peut au moins être touchée du bout du manche par ces pilotes émérites à force de travail et de répétitions. Des répétitions qu’ils ne manqueront pas d’enchaîner pour, dès la fin du mois de mars prochain, présenter des évolutions aéronautiques au peuple américain, rappelant ainsi de fort belle manière que la France reste incontestablement la patrie du savoir faire aéronautique.
Il est temps pour ces pilotes qui ont encaissé bon nombre de G négatifs et positifs de venir se reposer délicatement en piste 36. Il faut dire que la journée n’est pas finie. Après le débriefing et un repas de midi bien mérité, ils redécolleront en début d’après midi pour un nouvel entraînement. Car la perfection, même si certains disent qu’elle n’existe pas, peut au moins être touchée du bout du manche par ces pilotes émérites à force de travail et de répétitions. Des répétitions qu’ils ne manqueront pas d’enchaîner pour, dès la fin du mois de mars prochain, présenter des évolutions aéronautiques au peuple américain, rappelant ainsi de fort belle manière que la France reste incontestablement la patrie du savoir faire aéronautique.
La patrouille de France en vidéo
L'interview du capitaine Benjamin Chanat Pilote de la patrouille de France
L'interview du Colonel Le Bouil commandant la base aérienne 126.
Le Colonel Le Bouil
Interview Colonel Le Bouil.mp3 (1.4 Mo)