La prise d’eau du Golu (vue amont)
« Le Golu, c’est le premier fleuve de Corse et la principale ressource de l’OEHC en matière d’irrigation. C’est la clé de voute du Plan Acqua Nostra. En modernisant la prise d’eau du Golu, nous allons récupérer 15 millions de m3 contre 10 millions de m3 aujourd’hui ». Saveriu Luciani, le président de l’Office d’équipement hydraulique de la Corse (OEHC), ne cache pas sa satisfaction. Acqua Nostra, c’est le schéma d’aménagement hydraulique de la Corse à horizon 2050 élaboré par ses services, voté fin juillet à l’unanimité par l’Assemblée de Corse et déjà mis en œuvre depuis plusieurs mois. Le principe s’inscrit dans le droit fil de l’action de la mandature nationaliste : sécuriser la ressource en eau pour assurer de manière autonome les besoins de l’île. L’idée est d’augmenter fortement la capacité de stockage disponible, notamment par le transfert des ressources, les interconnexions de réseaux, la réalisation d’une véritable autoroute de l’eau sur la façade Est de l’île, mais aussi la rehausse des barrages existants et la construction de nouvelles retenues. Les travaux se multiplient pour réhabiliter, aménager et mettre en conformité les ouvrages hydrauliques, comme ceux qui ont débuté en août sur le barrage d’Alesani, ou en créer de nouveaux, comme le surpresseur de Tagliu-Isulacciu. « La mise en œuvre d’interconnexions entre les réseaux permet de faire face aux disparités entre les régions et d’offrir une fongibilité de la ressource sur l’ensemble du territoire », précise Saveriu Luciani. Pour la Piaghja Urientale, 4 systèmes hydrauliques sont interconnectés : Golu, Alisgiani, Tavignanu et Fium’Orbu.
Un réseau d’eau
La prise d’eau du Golu est le début de la chaîne et l’ouvrage central du dispositif au Nord de la Plaine Orientale. C’est depuis cet ouvrage, situé sur la commune d’I Prunelli di Casacconi au lieu dit Rizzale, que l’eau, lâchée depuis le barrage EDF de Calacuccia et grossie par les apports tout au long de son parcours, est partiellement récupérée. « Cette prise permet de capter la ressource de la rivière de Corse au débit le plus élevé, le Golu, et d’alimenter en eau brute à vocation agricole et en eau potable la côte Est de la Corse, de Furiani / A Marana jusqu’à San Ghjulianu, voire jusqu’à Sulinzara. Cette desserte est rendue possible par le jeu des interconnexions de réseaux, notamment grâce au nouveau surpresseur de Tagliu è Isulacciu », poursuit le présient de l’OEHC. A partir de cette prise, un canal conduit l’eau provenant du barrage de Calacuccia jusqu’à la réserve de Guazza qui contient 300 000 m3 d’eau. En aval, la station de pompage de Casamozza met cette eau en pression pour irriguer les périmètres agricoles de la Marana jusqu’à Furiani et de Casinca jusqu’à Moriani. Une microcentrale hydroélectrique est intégrée sur le site de Casamozza. Côté Marana, le réseau d’eau brute alimente l’unité de production d’Eau potable du Lancone, située sur la commune de Biguglia, via la station de pompage du Lancone qui bénéficiera aussi d’une modernisation. Jusqu’à 2 millions de m3 d’eau y sont traités, puis distribués pour fournir de l’eau potable à la Communauté d’agglomération de Bastia (CAB).
Le Golu est, donc, un fleuve stratégique, comme l’explique Saveriu Lucciani à CNI en vidéo :
La prise d’eau du Golu est le début de la chaîne et l’ouvrage central du dispositif au Nord de la Plaine Orientale. C’est depuis cet ouvrage, situé sur la commune d’I Prunelli di Casacconi au lieu dit Rizzale, que l’eau, lâchée depuis le barrage EDF de Calacuccia et grossie par les apports tout au long de son parcours, est partiellement récupérée. « Cette prise permet de capter la ressource de la rivière de Corse au débit le plus élevé, le Golu, et d’alimenter en eau brute à vocation agricole et en eau potable la côte Est de la Corse, de Furiani / A Marana jusqu’à San Ghjulianu, voire jusqu’à Sulinzara. Cette desserte est rendue possible par le jeu des interconnexions de réseaux, notamment grâce au nouveau surpresseur de Tagliu è Isulacciu », poursuit le présient de l’OEHC. A partir de cette prise, un canal conduit l’eau provenant du barrage de Calacuccia jusqu’à la réserve de Guazza qui contient 300 000 m3 d’eau. En aval, la station de pompage de Casamozza met cette eau en pression pour irriguer les périmètres agricoles de la Marana jusqu’à Furiani et de Casinca jusqu’à Moriani. Une microcentrale hydroélectrique est intégrée sur le site de Casamozza. Côté Marana, le réseau d’eau brute alimente l’unité de production d’Eau potable du Lancone, située sur la commune de Biguglia, via la station de pompage du Lancone qui bénéficiera aussi d’une modernisation. Jusqu’à 2 millions de m3 d’eau y sont traités, puis distribués pour fournir de l’eau potable à la Communauté d’agglomération de Bastia (CAB).
Le Golu est, donc, un fleuve stratégique, comme l’explique Saveriu Lucciani à CNI en vidéo :
Saveriu Luciani : « Le Golu est un fleuve stratégique »
Une prise plus grosse
La prise d’eau du Golu, ouvrage en pierres maçonnées édifié en 1928, pâtit aujourd’hui de la vétusté de ses équipements et des dommages subis lors des crues successives. Les travaux doivent répondre à cinq objectifs : consolider, optimiser les prélèvements et leur mise en conformité, accroître la résistance au passage des crues et réduire leurs impacts sur les ouvrages environnants (canal, piste), favoriser le transfert sédimentaire par des chasses régulières, et mieux adapter la réponse à la préservation et à la restauration du milieu aquatique. Cette réhabilitation, jointe à celle de la station de pompage du Lancone, permettra de profiter au maximum des lâchures du barrage de Calacuccia et de capter la totalité du volume autorisé. Actuellement, la dimension du canal, situé en aval de la prise, limite fortement en débit le prélèvement possible. L’OEHC, qui dispose d’un droit d’eau de 15 millions de m3 sur ce barrage, soit 6 m3/s, n’en capte que les deux tiers. Associés à la mise en place d’une coordination des équipes d’EDF et de l’OEHC, et d’un système de supervision performant, les travaux augmenteront le stock de 5 millions m3, « ce qui équivaut au volume de stockage d’un barrage important avec un investissement au moins 20 fois moindre et à court terme. Ce qui nous permettra aussi de compenser la neutralisation temporaire du barrage d’Alisgiani », commente Saveriu Luciani.
Un milieu à restaurer
L’objectif est aussi d’utiliser ces travaux, qui débuteront en novembre, pour restaurer la continuité écologique du fleuve et les milieux aquatiques, notamment par le déplacement du débit réservé de la rive droite vers la rive gauche, à l’amont du prélèvement. Egalement la création d’une passe à anguilles en rive gauche également, d’un ouvrage de dévalaison en rive droite, et d’une vanne clapet visant à restaurer le fonctionnement sédimentaire du cours d’eau. La réhabilitation de la prise d’eau prendra, aussi, en compte une augmentation du débit réservé estival de 322 L/s à 596 L/s. Cette hausse nécessitera une optimisation, ainsi qu’un système de supervision et d’assistance à l’exploitation du système hydraulique du Golu afin de conserver une captation de la ressource optimale et coordonnée avec les lâchures du barrage EDF de Calacuccia. Le coût financier de cette modernisation atteint 3,3 millions d’euros HT, financé à 47 % par l’Etat, via le PEI4, à 37 % par la Collectivité de Corse, et à 16 % par l’Agence de l’Eau.
La prise d’eau du Golu, ouvrage en pierres maçonnées édifié en 1928, pâtit aujourd’hui de la vétusté de ses équipements et des dommages subis lors des crues successives. Les travaux doivent répondre à cinq objectifs : consolider, optimiser les prélèvements et leur mise en conformité, accroître la résistance au passage des crues et réduire leurs impacts sur les ouvrages environnants (canal, piste), favoriser le transfert sédimentaire par des chasses régulières, et mieux adapter la réponse à la préservation et à la restauration du milieu aquatique. Cette réhabilitation, jointe à celle de la station de pompage du Lancone, permettra de profiter au maximum des lâchures du barrage de Calacuccia et de capter la totalité du volume autorisé. Actuellement, la dimension du canal, situé en aval de la prise, limite fortement en débit le prélèvement possible. L’OEHC, qui dispose d’un droit d’eau de 15 millions de m3 sur ce barrage, soit 6 m3/s, n’en capte que les deux tiers. Associés à la mise en place d’une coordination des équipes d’EDF et de l’OEHC, et d’un système de supervision performant, les travaux augmenteront le stock de 5 millions m3, « ce qui équivaut au volume de stockage d’un barrage important avec un investissement au moins 20 fois moindre et à court terme. Ce qui nous permettra aussi de compenser la neutralisation temporaire du barrage d’Alisgiani », commente Saveriu Luciani.
Un milieu à restaurer
L’objectif est aussi d’utiliser ces travaux, qui débuteront en novembre, pour restaurer la continuité écologique du fleuve et les milieux aquatiques, notamment par le déplacement du débit réservé de la rive droite vers la rive gauche, à l’amont du prélèvement. Egalement la création d’une passe à anguilles en rive gauche également, d’un ouvrage de dévalaison en rive droite, et d’une vanne clapet visant à restaurer le fonctionnement sédimentaire du cours d’eau. La réhabilitation de la prise d’eau prendra, aussi, en compte une augmentation du débit réservé estival de 322 L/s à 596 L/s. Cette hausse nécessitera une optimisation, ainsi qu’un système de supervision et d’assistance à l’exploitation du système hydraulique du Golu afin de conserver une captation de la ressource optimale et coordonnée avec les lâchures du barrage EDF de Calacuccia. Le coût financier de cette modernisation atteint 3,3 millions d’euros HT, financé à 47 % par l’Etat, via le PEI4, à 37 % par la Collectivité de Corse, et à 16 % par l’Agence de l’Eau.
Une station à moderniser
Toute aussi essentielle est la modernisation de la station de pompage du Lancone qui assure durant la période estivale - et le reste de l’année si nécessaire - l’alimentation en eau potable de l’agglomération bastiaise, après traitement à l’unité de production du Lancone. Réalisée dans les années 1980, la station, qui est équipée de deux unités de pompage distinctes, est devenue obsolète. La remise à niveau des équipements hydromécaniques et du système électrique était plus que nécessaire, tout comme la réhabilitation de l’ensemble de la structure. Les travaux, qui dureront 6 mois, débuteront aussi en novembre pendant la période d’arrêt de la station. L’investissement, estimé à 550 000 € HT, est assuré par l’OEHC. « La modernisation de notre station du Lancone s’intègre dans un schéma de cohérence hydraulique global qui comprend, d’une part, en amont, la réhabilitation de la prise d’eau du Golu, d’autre part, au Sud, la mise en route du surpresseur de Tagliu è Isulacciu et un renforcement programmé des conduites entre Casamozza et ce surpresseur pour un montant de 5,5 millions d’euros ».
Un défi à relever
« Ces deux opérations concernant la plus grande ressource d’eau en termes de débit, constitue une réponse majeure au défi du changement climatique pour la Corse. L’analyse des besoins et des ressources fait apparaître à l’horizon 2050 un déficit estival qui serait de l’ordre de 12 millions de m3. A terme, nous devons, à travers la prise du Golu et à travers d’autres ouvrages, pouvoir remplacer des ressources qui seraient déficientes ou indisponibles. Notre parc d’ouvrages est vieillissant, nous serons, donc, amenés à poursuivre les réhabilitations », explique Saveriu Luciani. Dans l’immédiat, même sans la ressource du barrage d’Alisgiani, et malgré la chaleur persistante et des précipitations peu significatives, les besoins en irrigation de l’automne, notamment pendant la saison des clémentines, semblent assurés. « A l’heure où l’on parle, il n’y a aucun souci de consommation. S’il y en avait eu un, nous aurions réuni un comité de suivi hydrique. L’arrêté de vigilance du Préfet concerne surtout la consommation humaine en Balagne. En termes de stockage, de consommation et de prévision agricoles, nous sommes sur une année normale ».
N.M.
Toute aussi essentielle est la modernisation de la station de pompage du Lancone qui assure durant la période estivale - et le reste de l’année si nécessaire - l’alimentation en eau potable de l’agglomération bastiaise, après traitement à l’unité de production du Lancone. Réalisée dans les années 1980, la station, qui est équipée de deux unités de pompage distinctes, est devenue obsolète. La remise à niveau des équipements hydromécaniques et du système électrique était plus que nécessaire, tout comme la réhabilitation de l’ensemble de la structure. Les travaux, qui dureront 6 mois, débuteront aussi en novembre pendant la période d’arrêt de la station. L’investissement, estimé à 550 000 € HT, est assuré par l’OEHC. « La modernisation de notre station du Lancone s’intègre dans un schéma de cohérence hydraulique global qui comprend, d’une part, en amont, la réhabilitation de la prise d’eau du Golu, d’autre part, au Sud, la mise en route du surpresseur de Tagliu è Isulacciu et un renforcement programmé des conduites entre Casamozza et ce surpresseur pour un montant de 5,5 millions d’euros ».
Un défi à relever
« Ces deux opérations concernant la plus grande ressource d’eau en termes de débit, constitue une réponse majeure au défi du changement climatique pour la Corse. L’analyse des besoins et des ressources fait apparaître à l’horizon 2050 un déficit estival qui serait de l’ordre de 12 millions de m3. A terme, nous devons, à travers la prise du Golu et à travers d’autres ouvrages, pouvoir remplacer des ressources qui seraient déficientes ou indisponibles. Notre parc d’ouvrages est vieillissant, nous serons, donc, amenés à poursuivre les réhabilitations », explique Saveriu Luciani. Dans l’immédiat, même sans la ressource du barrage d’Alisgiani, et malgré la chaleur persistante et des précipitations peu significatives, les besoins en irrigation de l’automne, notamment pendant la saison des clémentines, semblent assurés. « A l’heure où l’on parle, il n’y a aucun souci de consommation. S’il y en avait eu un, nous aurions réuni un comité de suivi hydrique. L’arrêté de vigilance du Préfet concerne surtout la consommation humaine en Balagne. En termes de stockage, de consommation et de prévision agricoles, nous sommes sur une année normale ».
N.M.
A la station du Lancone, le président de l'OEHC, Saveriu Luciani, entouré des élus locaux.