
L’affaire débute le 19 février 2025, Soupçonnant un trafic de stupéfiants, les douanes d’Ajaccio surveillent l’acheminement d’un colis commandé sur internet destiné à une adresse locale. Lors de la réception, une femme de 26 ans, déjà condamnée pour transport, acquisition et usage de stupéfiants, tente de récupérer le colis avec un faux document d’identité. Elle est immédiatement interpellée. Son compagnon, âgé de 34 ans, est arrêté quelques minutes plus tard à son domicile. À l’ouverture du colis, la marchandise est confirmée : 48 grammes d’héroïne, une quantité significative pour une commande individuelle.
Une défense rejetée par la justice
Remis aux officiers de police judiciaire du commissariat d’Ajaccio, le couple est placé en garde à vue. Lors de son audition, l’homme, déjà condamné pour trafic de stupéfiants, reconnaît être un consommateur régulier, indiquant qu’il prend plus d’un gramme d’héroïne par jour. Il affirme que la drogue saisie était destinée à son usage personnel, tandis que sa compagne nie toute implication dans un trafic. Le juge des libertés et de la détention (JLD) d’Ajaccio ordonne leur incarcération provisoire dans l’attente de leur comparution immédiate.
Ce lundi, devant le tribunal correctionnel d’Ajaccio, la jeune femme a été condamnée à 10 mois de prison, aménageables sous bracelet électronique. Son compagnon, en récidive, a écopé de trois ans de prison, dont 18 mois ferme, assortis d’un sursis probatoire et d’une obligation de soins. Il a été maintenu en détention.
Dans un communiqué diffusé ce jour le procureur de la République d’Ajaccio, Nicolas Septe, insiste sur la volonté de la justice de sanctionner fermement toute infraction liée aux stupéfiants, y compris lorsqu’il s’agit d’une consommation personnelle. « À l’issue de la signature vendredi 21 février du plan d’action de restauration de la sécurité du quotidien en préfecture, il était souligné notamment par le parquet la nécessité de poursuivre avec fermeté également les consommateurs de produits stupéfiants. » Il prévient également que ce type d’achat expose directement les contrevenants à des peines d’emprisonnement ferme. « Cette affaire jugée ce jour démontre que l’achat de produits stupéfiants sur internet, même pour une consommation personnelle, est passible de peines d’emprisonnement directement exécutées en détention », souligne-t-il.