Ils étaient une quinzaine à s’être rassemblés devant les grilles de la préfecture d’Ajaccio, ce samedi après-midi. Une quinzaine de jeunes gens à vouloir dire non à la barbarie. A vouloir rendre hommage aux victimes d’une folie meurtrière qui a, à nouveau, guidé des terroristes dans les rues de Paris. Une quinzaine de lycéens venus des différents établissements ajacciens, et même cortenais, qui ont voulu initier un rassemblement dans la cité impériale, à l’instar de ceux qui sont spontanément nés en janvier après les attentats de Charlie Hebdo et de l’HyperCasher. « Au fur et à mesure de la journée, on n’a rien vu de concret se former et on a décidé de prendre l’initiative et d’entamer un rassemblement », explique Jean-Sébastien, élève de terminale. « On a voulu montrer que, face à l’adversité, on peut quand même rester unis sans tomber dans la peur ».
Seulement, le mouvement fut peu suivi. Pas de grand rassemblement à l’horizon. Seuls une prière célébrée à la cathédrale et un rassemblement en début de soirée à l’église St Roch auront fait surface dans la ville, avant que quelques bougies accrochées aux fenêtres ne viennent éclairer la nuit en soutien symbolique aux victimes de l’horreur.
Devant leurs banderoles « Pray for Paris » et « Fluctuat nec mergitur », devise de la capitale, nos jeunes lycéens semblaient, quant à eux, prendre toute la mesure du cap qui a été franchi avec ces nouveaux attentats qui ont meurtri la France vendredi soir. « Il n’y a pas de cibles concrètes », a lancé Jean-Sébastien. « Pour Charlie Hebdo, dans la logique djihadiste, il y avait un ennemi. Là ce sont des civils, des innocents, des gens qui sont allés voir un concert, un match de foot, des gens qui sont allés dans un bar ou manger au restaurant avec leur famille ou leurs amis qui ont été touchés. Ils n’ont rien fait. Ce ne sont pas eux qui sont à l’origine des frappes militaires de la France et des autres pays en Syrie. Il y a plus d’impact que lors des évènements de janvier car c’est le peuple, en tant que tel, qui est touché », a soufflé le jeune homme avant de reprendre, gravement, « Au travers ces attentats, c’est nous tous qui sommes touchés ».
Manon PERELLI