Napoléon III exhaussa le vœu du Cardinal et sous la direction de l’architecte Paccard, la Chapelle fut construite en 1857 avec la pierre de Saint Florent. Elle fut rattachée à l’aile droite du palais Fesch et officiellement bénie le 9 septembre 1860. Elle reçut la visite peu après de Napoléon III accompagné de l’Impératrice Eugénie. Sur le fronton, on peut lire : « A Maria-Letizia, mère de l’Empereur Napoléon 1er et au Cardinal Fesch qui, de son vivant, institua pour lui-même, pour son excellente sœur et pour les siens, cette sépulture, achevée par Napoléon III. »
Une superbe coupole
Peintre de la ville, Jérôme Maglioli décora l’intérieur de la chapelle. Elle fut ornée de peinture en grisaille figurant des motifs floraux et des trophées d’objets sacerdotaux. Les vitraux sont majestueux et très intéressants d’un point de vue iconographique car marqués du F de Fesch avec des compositions alliant les attributs ecclésiastiques du Cardinal aux traditionnels symboles impériaux de l’Aigle et de la Croix de la Légion d’Honneur. Les immenses piliers centraux soutiennent des plaques de marbre noir dont trois sont gravées d’inscriptions latines à la mémoire de Madame Mère, du Cardinal et de Charles Lucien Bonaparte. L’autel est surmonté d’un crucifix de style copte que Bonaparte avait offert à sa mère lors de son retour d’Egypte. L’autel avait été préparé pour les célébrations du 15 août et du 5 mai.
Tous les chemins mènent à la crypte…
Les couloirs latéraux mènent directement à la crypte, dans laquelle reposent les membres de la famille Impériale. On y retrouve de part et d’autre de l’entrée les tombeaux de la princesse Clémentine et de son époux le prince Victor, leur fils, le prince Napoléon. La crypte, de forme circulaire, se situe dans l’axe de la coupole et renferme six sarcophages sur lesquels sont indiqués les noms des défunts, à savoir, Marie-Letizia Ramolino, Charles Bonaparte, les princesses Zénaïde et Eugénie et le Cardinal Fesch.
Des travaux longs et coûteux
D’importants travaux ont été entrepris depuis des années mais au cours des deux dernières, de grosses améliorations ont été apportées à la Chapelle que l’on peut à présent visiter durant la période estivale.
Le conservateur régional des monuments historique, Joseph Cesari a évoqué ce qui a été entrepris deux années durant : "Il a fallu moderniser les installations électriques et tous les dispositifs de sécurité suivi de la restauration des décors, à savoir le pavement en marbre et ardoise, les stucs et autres plaques gravées. Le montant des travaux s’est élevé à plus de 8 00 000 euros et assuré par l’Etat. Tout comme la maison natale de l’Empereur, la Chapelle Impériale a fait l’objet en 1924 d’une donation particulière de la famille Bonaparte à l’Etat, cela entrainant des contraintes spécifiques et perpétuelles ; dont l’obligation de laisser libre l’accès au public au moins trois jours par semaine. Cela a nécessité au préalable une modification de la prise en charge de la ville d’Ajaccio et la Direction Régionale des Affaires Culturelles.
D’ailleurs, le travail réalisé par la DRAC est considérable. Le monument a été revu de fond en comble et rénové dans les meilleures conditions, tant sur le plan technique qu’esthétique dans la mesure où tous les éléments de la chapelle ont été remarquablement restaurés. A l’intérieur tout d’abord, avec une restauration peinture de toute beauté au niveau des décors mais aussi et surtout aux travaux plus techniques comme l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite sans oublier les locaux techniques situés à l’étage, lesquels constituaient l’ancien appartement du gardien. Jusqu’aux problèmes d’humidité qui ont été réglés. C’est dire le sérieux qui a accompagné ces années de travaux. Des aménagements ont même été faits pour permettre l’accès aux personnes à mobilité réduite."
Informations pratiques
Vendredii, ouverture officielle au public.
Jusqu’au 30 septembre, la Chapelle est ouverte :
Lundi, mercredi et samedi de 10 h 30 à 18 heures
Jeudi et dimanche de 12 heures à 18 heures
Vendredi de 12 heures à 20 H 30.
Fermé le mardi.
J .F.