La dernière séance du conseil municipal s'achève sans l'opposition à la Maison Carrée (Photos R. Scholler)
« Ce pourrait être un conseil municipal comme un autre, il n’en est rien et vous en connaissez les raisons. Avec mon équipe, le débat public viendra en son temps. Un débat digne de ce nom, le peuple d’Ajaccio le mérite » déclarait le maire dans son allocution de bienvenue.
Le respect de l’opposition est primordial
Laurent Marcangeli enchaîna aussitôt : « Ne comptez pas sur nous pour tirer cette ville dans la vilénie, dans la pourriture, dans la bassesse, dans la calomnie. Nous irons à la rencontre des ajacciens pour leur parler de la vie quotidienne, de leur environnement, de leur culture et de leur patrimoine, pour leur parler du vivre à Ajaccio. Comme je l’avais déjà dit au mois de mars, je suis fier d’être à la tête d’une équipe de gens compétents, honnêtes, d’Ajacciennes et d’Ajacciens qui ont décidé d’entrer dans la vie publique pour servir et non pas pour se servir. Je suis fier d’être à la tête d’une ville qui a son histoire, sa culture, son patrimoine et qui ne demande qu’une chose : progresser, aller vers le haut et non pas stagner pour reculer, comme d’autres le souhaiteraient. Le débat aura lieu, il sera digne et je ferai tout pour qu’il le soit. Cette dernière séance du conseil municipal aura l’objectif de démontrer une chose, nous avons travaillé sur certains dossiers importants, notamment celui concernant notre convention avec l’Etat pour l’avenir de la citadelle. Nous avons tenu nos engagements auprès des commerçants sinistrés, en proie au doute, qui attendent une réponse de la municipalité depuis de nombreux mois. Dossier complètement à l’arrêt depuis que nous sommes arrivés, qui est celui de leur indemnisation. Nous tenons nos engagements et continuerons de le faire. En mon nom personnel je veux dire un grand merci aux conseillères et conseillers qui ont accepté de jouer le jeu de la démocratie. L’opposition doit exister dans une démocratie, je la respecte car elle est composée d’hommes et de femmes qui ont fait le choix de l’action publique comme nous, qui ont leurs convictions et cela depuis de nombreuses années. Ils ont en effet de décidé de défendre leurs valeurs ici, au sein du débat municipal. Je les respecte et je demande à celles et ceux qui m’accompagnent dans faire autant, de manière constante. Merci de la confiance que vous m’avez témoignée y compris dans le choix difficile que nous avons eu à prendre il y a quelques jours. Sachez que vous êtes une bonne équipe municipale qui a fait beaucoup de choses et qui a encore beaucoup de chose à donner à Ajaccio et à ses habitants. A celles et ceux qui sont venus aujourd’hui, sachez que votre présence et les applaudissements lors de mon arrivée me touchent. Il n’en demeure pas moins que les débats d’aujourd’hui devront se dérouler dans la dignité, dans la sérénité car notre ville nous regarde, parce que nous devons être responsables avant tout et à la hauteur de la belle mission qui vous a été confiée dans le but de servir notre ville, de l’administrer. Dans quelques semaines, un autre conseil municipal prendra la suite. Sachez-le, quelle que soit l’issue je ne perdrai pas ma foi en ma ville, dans le débat publique. Et je continuerai, quel que soit le choix de celles et de ceux qui s’apprêteront à voter, à servir l’idée que je me fais de la chose publique… »
"Vous quittez la salle ? Bon viagghju !"
Le maire donnait ensuite la parole à son premier adjoint, Stéphane Sbraggia, pour présenter les grandes lignes du budget supplémentaire après lequel Paul-Antoine Luciani est intervenu (voir par ailleurs). Le ton est rapidement monté lors de cette intervention assez vive de l’ancien premier adjoint. Moment que choisit le maire pour intervenir à son tour et rappeler au conseiller de l’opposition : « Vous vous égarez, ce n’est pas le but Monsieur Luciani, je vous sais très respectueux des usages… Enfin je croyais que vous l’étiez ! Puisque vous prenez la parole alors que ce n’est pas l’usage, vous sortez du sujet, je vous la reprends et je vais vous dire pourquoi. Votre procédé est indigne de ce que vous prétendez être. Votre procédé consiste aujourd’hui à vous servir d’une tribune médiatique pour vous en aller et fuir le débat. Par la suite, je vous entends déjà. Monsieur Luciani, ce n’est pas le tribunal qui me force à démissionner aujourd’hui, c’est moi et l’idée que je me fais de la chose publique. Aujourd’hui, je donne la parole au peuple ; je sais que peut-être cela vous dérange, je sais que ces dernières années, le peuple, à diverses reprises, vous a refusé son onction, notamment à l’occasion des élections législatives et aux municipales. Dans la situation actuelle je sais que ça vous dérange de débattre, d’ailleurs vous vous apprêtiez à partir. Je sais que vous fuyez vos responsabilités et elles sont éloquentes et très lourdes. Je tiens à vous rappeler que pendant mes quatre années, j’ai exercé des responsabilités qui sont les vôtres aujourd’hui, à savoir celles de conseiller municipal de l’opposition. Je n’ai jamais pris la parole après le maire comme vous venez de le faire. Avant même que nous entamions l’examen des rapports, monsieur Luciani, vous êtes trop formaliste pour être aussi décevant. Si vous voulez débattre des délibérations, vous le ferez quant elles seront examinées. Je considère que votre prise de parole a été satisfaite. »
Voyant l’opposition se retirer de la séance, le maire s’est écrié : « Vous quittez la salle ? Alors bon viagghju ! »
José Filippi stupéfait !
La séance a repris son cours le plus normalement du monde avec l’ordre du jour et la présentation du budget prévisionnel par Stéphane Sbraggia. Seule et unique intervention à ce sujet, celle de José Filippi, conseiller d’opposition, qui s’est dit stupéfait par les chiffres annoncés. (Voir par ailleurs les motifs de son intervention).Ce à quoi le maire a répondu :
« J’ai écouté votre compte rendu et pense que c’est un mauvais procès car réellement, nous ne sommes pas encore sur une gestion qui porte notre marque. Des prévisions ont certes été sous estimées, notamment au niveau du personnel, des frais de fonctionnement, mais je l’assume. L’audit auquel vous faites référence, la nouvelle mandature, je l’espère, en tiendra compte mais je vous rappelle que je n’ai pas augmenté la fiscalité. J’ai pris cet engagement et je le tiendrais. Je comprends et partage votre inquiétude. Nous n’aurons pas les moyens d’assurer ces gestions. Le choix que j’ai fais c’est celui d’en finir avec la contrainte. Le climat, parlons-en, travail pas fait, ambiance délétère dans laquelle la ville a été plongée. Je n’accepte pas la critique du clientélisme. Ce budget supplémentaire est contraint par les conditions extérieures à notre ville. Si dans six ans je suis encore là, si la situation est préoccupante, je ne pourrais plus fuir mes responsabilités. Je regrette que vous n’ayez pas accepté la Commission des Finances…
Je prends en compte vos remarques et les partage, mais j’invite la majorité à voter ce budget supplémentaire. Il faudra réaliser des efforts pour en cueillir les fruits. Il faudra du temps. »
Le premier adjoint est ensuite revenu sur le budget (approuvé) et a évoqué la situation des commerçants. Nous aurons l’occasion de revenir en détail sur ces dossiers.
J.F.
Le respect de l’opposition est primordial
Laurent Marcangeli enchaîna aussitôt : « Ne comptez pas sur nous pour tirer cette ville dans la vilénie, dans la pourriture, dans la bassesse, dans la calomnie. Nous irons à la rencontre des ajacciens pour leur parler de la vie quotidienne, de leur environnement, de leur culture et de leur patrimoine, pour leur parler du vivre à Ajaccio. Comme je l’avais déjà dit au mois de mars, je suis fier d’être à la tête d’une équipe de gens compétents, honnêtes, d’Ajacciennes et d’Ajacciens qui ont décidé d’entrer dans la vie publique pour servir et non pas pour se servir. Je suis fier d’être à la tête d’une ville qui a son histoire, sa culture, son patrimoine et qui ne demande qu’une chose : progresser, aller vers le haut et non pas stagner pour reculer, comme d’autres le souhaiteraient. Le débat aura lieu, il sera digne et je ferai tout pour qu’il le soit. Cette dernière séance du conseil municipal aura l’objectif de démontrer une chose, nous avons travaillé sur certains dossiers importants, notamment celui concernant notre convention avec l’Etat pour l’avenir de la citadelle. Nous avons tenu nos engagements auprès des commerçants sinistrés, en proie au doute, qui attendent une réponse de la municipalité depuis de nombreux mois. Dossier complètement à l’arrêt depuis que nous sommes arrivés, qui est celui de leur indemnisation. Nous tenons nos engagements et continuerons de le faire. En mon nom personnel je veux dire un grand merci aux conseillères et conseillers qui ont accepté de jouer le jeu de la démocratie. L’opposition doit exister dans une démocratie, je la respecte car elle est composée d’hommes et de femmes qui ont fait le choix de l’action publique comme nous, qui ont leurs convictions et cela depuis de nombreuses années. Ils ont en effet de décidé de défendre leurs valeurs ici, au sein du débat municipal. Je les respecte et je demande à celles et ceux qui m’accompagnent dans faire autant, de manière constante. Merci de la confiance que vous m’avez témoignée y compris dans le choix difficile que nous avons eu à prendre il y a quelques jours. Sachez que vous êtes une bonne équipe municipale qui a fait beaucoup de choses et qui a encore beaucoup de chose à donner à Ajaccio et à ses habitants. A celles et ceux qui sont venus aujourd’hui, sachez que votre présence et les applaudissements lors de mon arrivée me touchent. Il n’en demeure pas moins que les débats d’aujourd’hui devront se dérouler dans la dignité, dans la sérénité car notre ville nous regarde, parce que nous devons être responsables avant tout et à la hauteur de la belle mission qui vous a été confiée dans le but de servir notre ville, de l’administrer. Dans quelques semaines, un autre conseil municipal prendra la suite. Sachez-le, quelle que soit l’issue je ne perdrai pas ma foi en ma ville, dans le débat publique. Et je continuerai, quel que soit le choix de celles et de ceux qui s’apprêteront à voter, à servir l’idée que je me fais de la chose publique… »
"Vous quittez la salle ? Bon viagghju !"
Le maire donnait ensuite la parole à son premier adjoint, Stéphane Sbraggia, pour présenter les grandes lignes du budget supplémentaire après lequel Paul-Antoine Luciani est intervenu (voir par ailleurs). Le ton est rapidement monté lors de cette intervention assez vive de l’ancien premier adjoint. Moment que choisit le maire pour intervenir à son tour et rappeler au conseiller de l’opposition : « Vous vous égarez, ce n’est pas le but Monsieur Luciani, je vous sais très respectueux des usages… Enfin je croyais que vous l’étiez ! Puisque vous prenez la parole alors que ce n’est pas l’usage, vous sortez du sujet, je vous la reprends et je vais vous dire pourquoi. Votre procédé est indigne de ce que vous prétendez être. Votre procédé consiste aujourd’hui à vous servir d’une tribune médiatique pour vous en aller et fuir le débat. Par la suite, je vous entends déjà. Monsieur Luciani, ce n’est pas le tribunal qui me force à démissionner aujourd’hui, c’est moi et l’idée que je me fais de la chose publique. Aujourd’hui, je donne la parole au peuple ; je sais que peut-être cela vous dérange, je sais que ces dernières années, le peuple, à diverses reprises, vous a refusé son onction, notamment à l’occasion des élections législatives et aux municipales. Dans la situation actuelle je sais que ça vous dérange de débattre, d’ailleurs vous vous apprêtiez à partir. Je sais que vous fuyez vos responsabilités et elles sont éloquentes et très lourdes. Je tiens à vous rappeler que pendant mes quatre années, j’ai exercé des responsabilités qui sont les vôtres aujourd’hui, à savoir celles de conseiller municipal de l’opposition. Je n’ai jamais pris la parole après le maire comme vous venez de le faire. Avant même que nous entamions l’examen des rapports, monsieur Luciani, vous êtes trop formaliste pour être aussi décevant. Si vous voulez débattre des délibérations, vous le ferez quant elles seront examinées. Je considère que votre prise de parole a été satisfaite. »
Voyant l’opposition se retirer de la séance, le maire s’est écrié : « Vous quittez la salle ? Alors bon viagghju ! »
José Filippi stupéfait !
La séance a repris son cours le plus normalement du monde avec l’ordre du jour et la présentation du budget prévisionnel par Stéphane Sbraggia. Seule et unique intervention à ce sujet, celle de José Filippi, conseiller d’opposition, qui s’est dit stupéfait par les chiffres annoncés. (Voir par ailleurs les motifs de son intervention).Ce à quoi le maire a répondu :
« J’ai écouté votre compte rendu et pense que c’est un mauvais procès car réellement, nous ne sommes pas encore sur une gestion qui porte notre marque. Des prévisions ont certes été sous estimées, notamment au niveau du personnel, des frais de fonctionnement, mais je l’assume. L’audit auquel vous faites référence, la nouvelle mandature, je l’espère, en tiendra compte mais je vous rappelle que je n’ai pas augmenté la fiscalité. J’ai pris cet engagement et je le tiendrais. Je comprends et partage votre inquiétude. Nous n’aurons pas les moyens d’assurer ces gestions. Le choix que j’ai fais c’est celui d’en finir avec la contrainte. Le climat, parlons-en, travail pas fait, ambiance délétère dans laquelle la ville a été plongée. Je n’accepte pas la critique du clientélisme. Ce budget supplémentaire est contraint par les conditions extérieures à notre ville. Si dans six ans je suis encore là, si la situation est préoccupante, je ne pourrais plus fuir mes responsabilités. Je regrette que vous n’ayez pas accepté la Commission des Finances…
Je prends en compte vos remarques et les partage, mais j’invite la majorité à voter ce budget supplémentaire. Il faudra réaliser des efforts pour en cueillir les fruits. Il faudra du temps. »
Le premier adjoint est ensuite revenu sur le budget (approuvé) et a évoqué la situation des commerçants. Nous aurons l’occasion de revenir en détail sur ces dossiers.
J.F.