Ajaccio : Un an après son lancement, le chantier de la place du Diamant "avance bien"

Caché aux Ajacciens par de grandes palissades qui occultent les opérations, le chantier de la place du Diamant avance bon train. « Nous sommes dans les délais pour le moment, tout se passe bien », a d’ailleurs assuré le directeur général des services techniques de la ville, Xavier Luciani, à François Rebsamen, le ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation, ce mardi. Pour son deuxième jour sur l’île, le nouveau ministre en charge du dossier corse a en effet débuté sa matinée par une visite guidée des grands chantiers qui redessineront le visage de la cité impériale dans les prochaines années. 
 
À commencer par le réaménagement de la citadelle. Une opération emblématique pour l’équipe municipale qui entend reconnecter à la ville un monument historique trop longtemps fermée à la population, et le transformer en un nouveau quartier à part entière d’ici 2030. Stéphane Sbraggia, le maire d’Ajaccio, a également tenu à présenter au ministre le projet de piétonisation de la ville génoise. Mais c’est surtout l’opération de requalification de la place du Diamant qui doit être achevée d’ici la fin de l’année qui a donc fait l’objet de toutes les attentions. Débuté il y a tout juste un an, ce chantier titanesque et très technique dans un environnement contraint s’astreint actuellement à créer 200 places de parking supplémentaires, grâce à des extensions sous les avenues de Paris et Eugène Macchini.

« Le génie civil est aux deux tiers. Une partie des zones en extension est déjà réalisée, les autres marchent bon train. Les volumes du parking sont totalement dégagés. Une des extensions est même déjà couverte », détaille le directeur général des services techniques de la ville en ajoutant que la réalisation de deux entrées supplémentaires sur l’avenue de Paris est également en cours. 
 
« Les choses avancent bien, mais il reste beaucoup à faire. Nous avons une soixantaine de personnes qui travaillent sur le chantier sur les différents secteurs. Il y a beaucoup d’actions simultanées à coordonner », ajoute-t-il en précisant qu’en surface le chantier de la place a également déjà commencé, notamment sur des points de structure et d’étanchéité. « Quand les extensions seront livrées, les premiers aménagements feront surface », complète-t-il en rappelant que l’objectif est d’une part de végétaliser la place à 70% avec 250 arbres qui y seront plantés, et d’y créer un miroir d’eau. « Nous avons une grosse année de travail pour qu’à la fin l’année les Ajacciens puissent commencer à se réapproprier cet aménagement », souligne encore Xavier Luciani. De son côté, le premier adjoint, Alexandre Farina appuie sur un « projet structurant ». « Ces 200 places supplémentaires bénéficieront à l’attractivité du centre-ville et la réfection totale de la place la rendra beaucoup plus harmonieuse et devrait changer pas mal la vie des Ajacciens », souligne-t-il. 

Ces projets d'avenir ont toutefois un coût impossible à supporter sur les seules épaules de la ville d’Ajaccio. Profitant de l’oreille attentive du ministre de l’aménagement du territoire, Stéphane Sbraggia en a de facto profité pour insister sur le besoin de co-financements de la part de l’État. « Il y a déjà des engagements au titre du Plan de Transformation d’Innovation et d’Investissement pour la Corse (PTIC) sur ces projets. C’est vrai qu’aujourd’hui nous remontons à la charge pour obtenir des compléments de financements sur des niches de type fonds vert pour équilibrer, parce que le reste à charge des collectivités reste quand même assez important », a-t-il indiqué, « Ce sont des projets qui sont très structurants, qui sont importants sur le plan du volume financier donc il est important d’avoir un soutien qui soit à la hauteur de ces projets ».
 
En outre, le maire d’Ajaccio a également tenu à évoquer avec François Rebsamen le projet de métropolisation de la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien (CAPA). « Notre souci c’est d’améliorer l’efficacité de l’action publique sur notre territoire, avec notamment l’expression de compétences qui se gênent parfois entre collectivités, et surtout de donner les moyens qui soient à la hauteur des ambitions portées par un territoire qui tend à se développer », a-t-il glissé en insistant : « Ajaccio doit changer de taille de vêtement, c’est un peu l’image que nous avons souhaité donner au ministre. Il faudra accompagner cet EPCI pour lui donner les moyens qui soient proportionnés aux différents projets qui se développent aujourd’hui sur le territoire ».