« Jeunesse, recueille toi et médite. Car c’est ici le dépôt sacré de milliers de braves. A nous le souvenir. A eux l’immortalité ». L’inscription au fronton de la borne de Terre Sacrée est forte de sens. Mais, en ce 11 novembre, elle semble résonner un peu plus fort que d’habitude.
C’est sur cette plage prisée des Ajacciens, que les autorités civiles et militaires se sont rassemblées mardi matin pour commémorer l’Armistice de la première guerre mondiale. Des cérémonies qui ont, cette année, une tonalité particulière.
A l’occasion du centenaire de la déclaration de la Grande Guerre, la ville d’Ajaccio a vu les choses en grand. Sous la présidence du préfet, Christophe Mirmand, a été prévu un véritable cheminement du souvenir à travers la cité impériale afin d’honorer la mémoire de tous ceux tombés au front lors de ce conflit.
Il est presque 9 heures. Au loin, les Sanguinaires se dessinent à l’horizon. Et tandis que la Corse connaît depuis plusieurs heures de fortes intempéries, le ciel se fait encore sombre et menaçant. Alors que la première étape de ces cérémonies commémoratives commence, quelques gouttes de pluie tombent même sur les spectateurs. Comme si le ciel voulait, lui aussi, marquer son recueillement à sa façon.
Sur le revers des vestes, on voir fleurir des bleuets, symbole commémoratif du conflit. Un symbole que même la plage de Terre Sacrée paraît avoir voulu arborer dans ses buissons, qui sont parsemés de bleu en ce jour.
C’est sur cette plage prisée des Ajacciens, que les autorités civiles et militaires se sont rassemblées mardi matin pour commémorer l’Armistice de la première guerre mondiale. Des cérémonies qui ont, cette année, une tonalité particulière.
A l’occasion du centenaire de la déclaration de la Grande Guerre, la ville d’Ajaccio a vu les choses en grand. Sous la présidence du préfet, Christophe Mirmand, a été prévu un véritable cheminement du souvenir à travers la cité impériale afin d’honorer la mémoire de tous ceux tombés au front lors de ce conflit.
Il est presque 9 heures. Au loin, les Sanguinaires se dessinent à l’horizon. Et tandis que la Corse connaît depuis plusieurs heures de fortes intempéries, le ciel se fait encore sombre et menaçant. Alors que la première étape de ces cérémonies commémoratives commence, quelques gouttes de pluie tombent même sur les spectateurs. Comme si le ciel voulait, lui aussi, marquer son recueillement à sa façon.
Sur le revers des vestes, on voir fleurir des bleuets, symbole commémoratif du conflit. Un symbole que même la plage de Terre Sacrée paraît avoir voulu arborer dans ses buissons, qui sont parsemés de bleu en ce jour.
(Photo: Marilyne Santi)
Il faut dire que le lieu n’a pas été choisi au hasard. « Ce centième anniversaire ne pouvait être commémoré à Ajaccio que devant ce monument dit Borne de la Terre Sacrée », lancera même René Colombani, membre de la commission mémoire du Conseil Départemental pour les Anciens Combattants.
Faisant lecture de l’historique de la borne, l’homme expliquera que ce monument en forme de croix a été conçu par le sculpteur Gaston De Blaize, ancien poilu, pour « perpétuer le souvenir tangible des soldats morts au champ d’honneur ».
Edifiée en 1933, la borne de Terre Sacrée est en effet l’un des six monuments identiques qui, par le monde, rendent hommage aux poilus morts pour la France. Chacune de ces bornes renfermant en son sein une urne contenant des échantillons de terre prélevée sur les champs de bataille de la Grande Guerre. Le lieu est donc hautement symbolique.
« En inaugurant ce monument, Gaston De Blaize a émis un vœu : « J’ai voulu que cette borne sacrée rappelle à la postérité l’immense sacrifice consenti librement par les milliers de Corses partis de leur pays natal pour venir défendre la France. Et j’ai voulu que la Corse, qui, sans compter, donna à la patrie bon nombre de ses fils, possède sur son sol une parcelle de terre sacrée, sanctifiée par leur souffrance et leur mort glorieuse. Et j’ai voulu aussi que les générations futures au souvenir des disparus dont le pieu reliquaire est l’âme, se recueillent et méditent pour mieux se comprendre et mieux s’aimer » », reprendra René Colombani.
Chose plutôt inhabituelle en de pareilles circonstances, il ne sera déposée qu’une seule et unique gerbe au pied du monument. Un bouquet d’épis de blé récolté le premier dimanche de juillet par le maire de Meures, dans la Marne, où se dresse une autre de ses six bornes. Une particularité, transmise de génération en génération, selon le souhait du sculpteur : « Désormais, la tradition voudra que chaque année à la moisson, le bon blé murissant au chevet de la Borne de Meures soit réuni en gerbes d'or, pour être déposées pieusement devant les Bornes de Terre sacrée d'Arlington, des Invalides, du Guernic, de Cinq-Mars, d'Ajaccio perpétuant ainsi par ce geste de Paix, la Grande et Belle Leçon des Morts ».
Alors que Jacques Vergellati, directeur de l’Office Départemental des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, et René Chiaramonti, président régional des Gueules Cassées, déposent cette gerbe au pied de la stèle, en mer, comme en miroir, une autre gerbe est lancé depuis les bateaux de la gendarmerie maritime, des affaires maritimes, de la SNSM et du port civil d'Ajaccio, stationnés là depuis le début de la cérémonie.
L’heure est au recueillement. Même la pluie s’est arrêtée. Un rayon de soleil vient même faire scintiller la mer. Comme si là aussi les éléments essayaient d’adresser leurs respects à ceux qui sont tombés au front.
Faisant lecture de l’historique de la borne, l’homme expliquera que ce monument en forme de croix a été conçu par le sculpteur Gaston De Blaize, ancien poilu, pour « perpétuer le souvenir tangible des soldats morts au champ d’honneur ».
Edifiée en 1933, la borne de Terre Sacrée est en effet l’un des six monuments identiques qui, par le monde, rendent hommage aux poilus morts pour la France. Chacune de ces bornes renfermant en son sein une urne contenant des échantillons de terre prélevée sur les champs de bataille de la Grande Guerre. Le lieu est donc hautement symbolique.
« En inaugurant ce monument, Gaston De Blaize a émis un vœu : « J’ai voulu que cette borne sacrée rappelle à la postérité l’immense sacrifice consenti librement par les milliers de Corses partis de leur pays natal pour venir défendre la France. Et j’ai voulu que la Corse, qui, sans compter, donna à la patrie bon nombre de ses fils, possède sur son sol une parcelle de terre sacrée, sanctifiée par leur souffrance et leur mort glorieuse. Et j’ai voulu aussi que les générations futures au souvenir des disparus dont le pieu reliquaire est l’âme, se recueillent et méditent pour mieux se comprendre et mieux s’aimer » », reprendra René Colombani.
Chose plutôt inhabituelle en de pareilles circonstances, il ne sera déposée qu’une seule et unique gerbe au pied du monument. Un bouquet d’épis de blé récolté le premier dimanche de juillet par le maire de Meures, dans la Marne, où se dresse une autre de ses six bornes. Une particularité, transmise de génération en génération, selon le souhait du sculpteur : « Désormais, la tradition voudra que chaque année à la moisson, le bon blé murissant au chevet de la Borne de Meures soit réuni en gerbes d'or, pour être déposées pieusement devant les Bornes de Terre sacrée d'Arlington, des Invalides, du Guernic, de Cinq-Mars, d'Ajaccio perpétuant ainsi par ce geste de Paix, la Grande et Belle Leçon des Morts ».
Alors que Jacques Vergellati, directeur de l’Office Départemental des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, et René Chiaramonti, président régional des Gueules Cassées, déposent cette gerbe au pied de la stèle, en mer, comme en miroir, une autre gerbe est lancé depuis les bateaux de la gendarmerie maritime, des affaires maritimes, de la SNSM et du port civil d'Ajaccio, stationnés là depuis le début de la cérémonie.
L’heure est au recueillement. Même la pluie s’est arrêtée. Un rayon de soleil vient même faire scintiller la mer. Comme si là aussi les éléments essayaient d’adresser leurs respects à ceux qui sont tombés au front.
Mais il faut bientôt repartir. Direction l’église du Sacré Cœur, elle aussi construite en hommage aux poilus corses. A l’occasion de cette année exceptionnelle, trois plaques commémoratives, venant inscrire en son fronton le nom des enfants qu’Ajaccio a perdu lors de la guerre, seront dévoilées, puis inaugurées par le préfet et le député Laurent Marcangeli. Avant que ne s’en suive une traditionnelle messe de commémoration. Dans l’assistance, de nombreuses personnalités sont présentes, parmi lesquelles on distingue donc Laurent Marcangeli mais aussi Simon Renucci. Le temps d’une journée, les dissonances politiques semblent s’être tues. Tous deux sont là pour se recueillir. Pour se souvenir.
Le cortège reprend la route à destination du monument aux morts, place Charles De Gaulle. Des élèves du collège et du lycée Fesch y liront une lettre de poilu et un message de l’Union Fédérale des Anciens Combattants. Sorte de rituel de passage de mémoire à la jeunesse. Dans le public, également, on distingue de nombreux enfants. Certains parents profitent même de l’occasion pour enseigner aux plus jeunes la signification de cette cérémonie annuelle.
Le préfet termine la lecture de la lettre du secrétaire d’Etat chargé des anciens combattants. La cérémonie s’achève. Des gerbes sont déposées devant le monument aux morts. Avant que ne résonne la Marseillaise.
Enfin, la flamme de la légion d’honneur sera ravivée place Foch par le préfet et les députés Laurent Marcangeli et Camille De Rocca Serra.
Avant que tous ne rejoignent la cour anglaise de la mairie pour y découvrir ou redécouvrir l’exposition de l’Office national des anciens combattants sur la Grande Guerre.
Ultime étape de ce cheminement du souvenir au travers la ville. Pour que 100 ans après le déclenchement d’un des conflits les plus meurtriers de l’histoire, la mémoire reste vive.
Le cortège reprend la route à destination du monument aux morts, place Charles De Gaulle. Des élèves du collège et du lycée Fesch y liront une lettre de poilu et un message de l’Union Fédérale des Anciens Combattants. Sorte de rituel de passage de mémoire à la jeunesse. Dans le public, également, on distingue de nombreux enfants. Certains parents profitent même de l’occasion pour enseigner aux plus jeunes la signification de cette cérémonie annuelle.
Le préfet termine la lecture de la lettre du secrétaire d’Etat chargé des anciens combattants. La cérémonie s’achève. Des gerbes sont déposées devant le monument aux morts. Avant que ne résonne la Marseillaise.
Enfin, la flamme de la légion d’honneur sera ravivée place Foch par le préfet et les députés Laurent Marcangeli et Camille De Rocca Serra.
Avant que tous ne rejoignent la cour anglaise de la mairie pour y découvrir ou redécouvrir l’exposition de l’Office national des anciens combattants sur la Grande Guerre.
Ultime étape de ce cheminement du souvenir au travers la ville. Pour que 100 ans après le déclenchement d’un des conflits les plus meurtriers de l’histoire, la mémoire reste vive.
Manon PERELLI