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Attentats : Valls promet le "harcèlement", le parquet antiterroriste enquête


le Samedi 8 Décembre 2012 à 21:58

Un vingtième assassinat et une vingtaine d'attentats contre des résidences secondaires en construction aux quatre coins de l'Ile. Si Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, et Christiane Taubira, Garde des Sceaux, comptaient sur un effet dissuasif après leur double passage, récent, sur l'Ile, ils y sont pour leur compte. Comme si rien n'était, en effet, le chapelet des explosions a repris et un nouvel homme a été abattu à Calvi. Petite consolation pour les services engagés dans la lutte contre la criminalité : l'interpellation avant la vague d'attentats d'un homme qui transportait des explosifs.



Une villa en construction visée à Calvi
Une villa en construction visée à Calvi
Mais "La détermination de l'Etat à lutter contre la violence en Corse est totale" a réaffirmé samedi Manuel Valls, après la nouvelle nuit bleue et le 20e assassinat de l'année.. «Ceux qui commettent des crimes, ceux qui font exploser des villas, doivent savoir que la volonté et la détermination de l'Etat de mettre fin à ces agissements criminels est totale», a déclaré Manuel Valls qui promet «une politique de harcèlement contre ces individus»
Selon les chiffres qu'il a indiqué il y auraitt eu 70 attentats en 2012 en Corse, contre 62 en 2011. En 2007 et 2008, il y en avait eu respectivement 183 et 88, a-t-il ajouté.
Dans le droit fil du discours du ministre on apprenait un peu plus tard que la section antiterroriste du parquet de Paris  était saisie l'enquête sur les attentats de la nuit de vendredi à samedi.
La même section se penche également sur le cas de l'homme arrêté avec des explosifs vendredi.
Les investigations seront menées par les services de gendarmerie, de la police judiciaire locale et de la sous-direction antiterroriste.
Le suspect un militant nationaliste de 32 ans, est connu de la justice pour des faits identiques avec une condamnation en 2008 pour des attentats au début des années 2000. Les attentats, qui ont touché 14 communes de l'Ile de Beauté dans la nuit de vendredi à samedi, n'ont pas été revendiqués mais une inscription FNLC-UC a été retrouvée sur l'une des résidences visées à Serragia, près de Sartene, en Corse-du-Sud.

Réactions

Camille de Rocca SERRA,  DÉputé de la Corse du Sud et Président du groupe Rassembler pour la Corse
«Une fois de plus, en quelques heures, la Corse a été le théâtre d’actes de violence insensés. Un homme a encore été abattu à Calvi. Et l’enfant qui l’accompagnait, symbole de l’innocence, a été blessé. Plus tard dans la soirée, plus de vingt attentats ont été perpétrés contre des résidences privées.
Le recours à ces modes opératoires ne peut mener notre île que dans l’impasse. La destruction des biens d’autrui, l’usage d’explosifs, le recours gratuit à la violence - pire encore - l’atteinte à la vie humaine, sont des comportements intolérables que rien ne peut justifier et qui traduisent le reniement de notre culture. Le jour où la Corse célèbre l’Immaculée Conception, certains n’hésitent pas à bafouer les valeurs constitutrices de notre identité.
Il est temps que cela cesse pour que la Corse s’engage sur la voie de l’apaisement. Dans l’incompréhension et l’indignation que suscitent ces exactions que je ne peux que condamner, je tiens à assurer les victimes et leurs proches de mon entière solidarité».  

La Ligue des droits de l’Homme
"La Ligue des droits de l’Homme condamne les attentats qui ont visé des villas et qui seront très certainement revendiqués. Elle condamne, sans savoir si il existe un lien entre les deux, le nouvel assassinat commis en Balagne, le 20ème en Corse depuis le début de l’année ! Encore et toujours cette guérilla sur le front du littoral. Encore et toujours un enfant traumatisé, une famille endeuillée, la banalisation d’une violence extrême.
La justice doit passer sans faire le procès d’une société et sans dérive répressive. Mais au-delà, il faut régler les problèmes sur le fond. La définition d’une alternative au mal développement  se fait attendre. Mesdames et messieurs les élus, il y a urgence à dire de nouvelles règles qui permettront de maîtriser l’utilisation des sols, d’endiguer les appétits financiers, de développer la Corse, de lutter contre les inégalités sociales et la débrouille, et de réformer, si besoin est, un ordre constitutionnel inopérant pour redonner sens, ici et maintenant, à la démocratie."