
Sept chiens, quatre maitres de chien et une suppléante composent le GIC d'Ajaccio (Photo : Paule Santoni)
La truffe collée au sol, Joyce est lancé sur une piste. Rapidement il se couche pour « marquer » sa trouvaille. Il est immédiatement félicité par son maitre qui lui lance son jouet préféré pour le récompenser. Si la scène peut paraitre banale, la découverte l’est moins : Joyce vient de débusquer un pochon de cocaïne dans une armoire. Comme Aslan, Goodspeed, Meiko, Raven, Naya et Tornado, ce malinois de 11 ans est en effet un chien pas tout à fait comme les autres. Aux côtés de quatre maîtres de chien et d’une suppléante, ces sept animaux constituent le Groupe d’Investigation Cynophile (GIC) d’Ajaccio. Une unité basée à Aspretto, où les gendarmes travaillent en symbiose avec des co-équipiers à quatre pattes qui ont chacun leur spécialité.
« Joyce est un chien dit SAMBI, pour Stupéfiants Armes Munitions et Billets », explique son maitre, le major Christophe Vaudaux en soulignant son utilité lors d’enquête sur des trafics. « Son odorat nous permet de gagner beaucoup de temps dans le cadre de perquisitions. Durant sa carrière, Joyce a permis de récupérer près 200 000 euros », se félicite-t-il. Maitre de chien dans la gendarmerie depuis 1998, le major le confie d’ailleurs sans détour : Joyce a été le meilleur de ses partenaires poilus. « C’est un chien vraiment très efficace, qui fait preuve d’une abnégation totale, d’une assiduité au travail et d’une envie exceptionnelle », commente-t-il en caressant affectueusement son acolyte.
« Joyce est un chien dit SAMBI, pour Stupéfiants Armes Munitions et Billets », explique son maitre, le major Christophe Vaudaux en soulignant son utilité lors d’enquête sur des trafics. « Son odorat nous permet de gagner beaucoup de temps dans le cadre de perquisitions. Durant sa carrière, Joyce a permis de récupérer près 200 000 euros », se félicite-t-il. Maitre de chien dans la gendarmerie depuis 1998, le major le confie d’ailleurs sans détour : Joyce a été le meilleur de ses partenaires poilus. « C’est un chien vraiment très efficace, qui fait preuve d’une abnégation totale, d’une assiduité au travail et d’une envie exceptionnelle », commente-t-il en caressant affectueusement son acolyte.

En intérieur comme en extérieur, les gendarmes peuvent compter sur le flair exceptionnel de leurs co-équipiers à quatre pattes (Photo : Paule Santoni)
« Nous prenons des chiens qui sont très joueurs et en bonne santé »
Au-delà des chiens SAMBI, le GIC d’Ajaccio compte aussi parmi ses rangs des chiens spécialisés dans la recherche d’explosifs, des chiens "Rexpemo" dont la spécialisation consiste à rechercher des explosifs sur des personnes en mouvement, des chiens de défense ou encore des chiens de pistage. « Le recherche de personnes est la technicité la plus exigeante », pose l’adjudant David Espaze, maitre de chien en gendarmerie depuis 20 ans, en relevant les quelques 1200 pistages confiés chaque année à la gendarmerie permettent de retrouver vivantes des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, des randonneurs qui se sont égarés ou ont fait une mauvaise chute ou encore d’arrêter des malfaiteurs dans le cadre d’une course poursuite à pied. « Le chien a la capacité de sentir en stéréo. Il sait s’il sent plus de molécules sur la droite ou sur la gauche. C’est pour cela qu’il arrive à se diriger avec une odeur dont il arrive à disséquer toutes les molécules », éclaraire-t-il.
Mais pour arriver à exploiter ces capacités exceptionnelles des canidés, une sélection et un entrainement méticuleux sont au préalable nécessaires. « Nous commençons à choisir les chiens à partir de 11 ou 12 mois, quand ils commencent à avoir leur maturité au niveau squelettique. Ils passent des tests vétérinaires, notamment des radiographies pour voir s’ils n’ont pas par exemple un problème de dysplasie. Ils sont par ailleurs testés sur leur abnégation et leur goût pour le jeu. On va prendre des chiens qui sont très joueurs et en bonne santé », indique le major Vaudaux en insistant sur le fait que tout le travail avec l’animal est centré autour du jeu.
Au-delà des chiens SAMBI, le GIC d’Ajaccio compte aussi parmi ses rangs des chiens spécialisés dans la recherche d’explosifs, des chiens "Rexpemo" dont la spécialisation consiste à rechercher des explosifs sur des personnes en mouvement, des chiens de défense ou encore des chiens de pistage. « Le recherche de personnes est la technicité la plus exigeante », pose l’adjudant David Espaze, maitre de chien en gendarmerie depuis 20 ans, en relevant les quelques 1200 pistages confiés chaque année à la gendarmerie permettent de retrouver vivantes des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, des randonneurs qui se sont égarés ou ont fait une mauvaise chute ou encore d’arrêter des malfaiteurs dans le cadre d’une course poursuite à pied. « Le chien a la capacité de sentir en stéréo. Il sait s’il sent plus de molécules sur la droite ou sur la gauche. C’est pour cela qu’il arrive à se diriger avec une odeur dont il arrive à disséquer toutes les molécules », éclaraire-t-il.
Mais pour arriver à exploiter ces capacités exceptionnelles des canidés, une sélection et un entrainement méticuleux sont au préalable nécessaires. « Nous commençons à choisir les chiens à partir de 11 ou 12 mois, quand ils commencent à avoir leur maturité au niveau squelettique. Ils passent des tests vétérinaires, notamment des radiographies pour voir s’ils n’ont pas par exemple un problème de dysplasie. Ils sont par ailleurs testés sur leur abnégation et leur goût pour le jeu. On va prendre des chiens qui sont très joueurs et en bonne santé », indique le major Vaudaux en insistant sur le fait que tout le travail avec l’animal est centré autour du jeu.

L'adjudante Éloïse Maitret est maitre de chien au GIC d'Ajaccio depuis 4 ans. Avec son chien Aslan, elle a pour mission de débusquer des billets de banque, des stupéfiants, armes et autres munitions lors de perquisitions (Photo : Paule Santoni)
Une « osmose » entre le chien et son maitre
Si actuellement, seuls des malinois, « des chiens très dynamiques et travailleurs », composent le GIC d’Ajaccio, celui qui occupe également la fonction de conseiller technique précise que d’autres races sont également fréquemment utilisées par la gendarmerie à l’instar du berger allemand, du springer spaniel, du Saint-Hubert, du tervuren, ou encore du jack russel. Des animaux qui sont tous formés à l’école de Gramat, dans le Lot, avant de rejoindre leurs partenaires humains. « Après avoir été sélectionnés, les chiens ont une période de débourrage qui peut être assez courte ou aller jusqu’à 3 mois », indique l’adjudante Éloïse Maitret. Maitre de chien au GIC d’Ajaccio depuis 4 ans, elle est d’ailleurs retournée passer quelques semaines dans ce centre d’instruction cynophile de la gendarmerie en fin d’année dernière pour se former avec son second partenaire canin. « Au départ, on teste les chiens sur toutes les technicités. En fonction de leurs capacités et des besoins de la gendarmerie, ils sont orientés vers l’une ou l’autre des technicités », ajoute de son côté l’adjudant Espaze.
Une fois le chien rôdé à sa spécialisation, un « mariage » sera ensuite fait avec un stagiaire, en fonction des personnalités de l’animal et du gendarme. « Il faut qu'il y ait une belle osmose », précise l’adjudante Maitret. Le binôme effectuera ensuite ensemble un stage de 14 semaines à l’école de Grama. Une période de familiarisation où chien et futur maitre apprennent à se connaitre. « Tout au long du stage on est évalué pour voir si le mariage est bien fait », dévoile l’adjudante Maitret en reprenant : « Après le lien se créé au fur et à mesure, au fil du temps qu’on passe avec lui, des sorties, des entrainements. Et ce lien se renforce davantage quand on arrive en unité, car on retire l’animal de son milieu et il ne connait plus que son maitre auquel il se raccroche ».
Si actuellement, seuls des malinois, « des chiens très dynamiques et travailleurs », composent le GIC d’Ajaccio, celui qui occupe également la fonction de conseiller technique précise que d’autres races sont également fréquemment utilisées par la gendarmerie à l’instar du berger allemand, du springer spaniel, du Saint-Hubert, du tervuren, ou encore du jack russel. Des animaux qui sont tous formés à l’école de Gramat, dans le Lot, avant de rejoindre leurs partenaires humains. « Après avoir été sélectionnés, les chiens ont une période de débourrage qui peut être assez courte ou aller jusqu’à 3 mois », indique l’adjudante Éloïse Maitret. Maitre de chien au GIC d’Ajaccio depuis 4 ans, elle est d’ailleurs retournée passer quelques semaines dans ce centre d’instruction cynophile de la gendarmerie en fin d’année dernière pour se former avec son second partenaire canin. « Au départ, on teste les chiens sur toutes les technicités. En fonction de leurs capacités et des besoins de la gendarmerie, ils sont orientés vers l’une ou l’autre des technicités », ajoute de son côté l’adjudant Espaze.
Une fois le chien rôdé à sa spécialisation, un « mariage » sera ensuite fait avec un stagiaire, en fonction des personnalités de l’animal et du gendarme. « Il faut qu'il y ait une belle osmose », précise l’adjudante Maitret. Le binôme effectuera ensuite ensemble un stage de 14 semaines à l’école de Grama. Une période de familiarisation où chien et futur maitre apprennent à se connaitre. « Tout au long du stage on est évalué pour voir si le mariage est bien fait », dévoile l’adjudante Maitret en reprenant : « Après le lien se créé au fur et à mesure, au fil du temps qu’on passe avec lui, des sorties, des entrainements. Et ce lien se renforce davantage quand on arrive en unité, car on retire l’animal de son milieu et il ne connait plus que son maitre auquel il se raccroche ».

Durant sa carrière, Joyce, le chien du major Vaudaux, a permis de récupérer près de 200 000 euros (Photo : Paule Santoni)
Des partenaires de travail qui restent propriétés de la gendarmerie
Une fois dans son unité, pas question pour l’animal de se reposer sur ses acquis. Outre les interventions pour lesquelles il sera sollicité, plusieurs après-midis par semaine seront dédiés aux entrainements techniques. Durant ceux-ci, les animaux travaillent avec de vrais produits et même souvent en conditions réelles dans différents lieux, pour être au plus proche de la réalité. « Nos chiens ne sont pas des animaux de compagnie, mais des partenaires de travail que l’on dresse et que l’on respecte », tient à signaler le major Vaudaux. « D’autres administrations gardent les chiens chez eux, à la gendarmerie nous les gardons dans les chenils qui sont mis à notre disposition. D’ailleurs ils appartiennent à la gendarmerie et non à leurs maitres. C’est seulement à la retraite qu’ils sont donnés à leurs partenaires s’ils veulent les garder », dévoile-t-il.
Une opportunité qu’a saisi l’adjudant Espaze pour tous ses co-équipiers. « Le chien donne tout pour nous. Il y a une très grande complicité qui se créée, car on travaille quasiment 8 ans avec eux que. Pour moi, c’est impossible de les laisser partir après. On les voit parfois plus que nos familles », livre-t-il.
Une fois dans son unité, pas question pour l’animal de se reposer sur ses acquis. Outre les interventions pour lesquelles il sera sollicité, plusieurs après-midis par semaine seront dédiés aux entrainements techniques. Durant ceux-ci, les animaux travaillent avec de vrais produits et même souvent en conditions réelles dans différents lieux, pour être au plus proche de la réalité. « Nos chiens ne sont pas des animaux de compagnie, mais des partenaires de travail que l’on dresse et que l’on respecte », tient à signaler le major Vaudaux. « D’autres administrations gardent les chiens chez eux, à la gendarmerie nous les gardons dans les chenils qui sont mis à notre disposition. D’ailleurs ils appartiennent à la gendarmerie et non à leurs maitres. C’est seulement à la retraite qu’ils sont donnés à leurs partenaires s’ils veulent les garder », dévoile-t-il.
Une opportunité qu’a saisi l’adjudant Espaze pour tous ses co-équipiers. « Le chien donne tout pour nous. Il y a une très grande complicité qui se créée, car on travaille quasiment 8 ans avec eux que. Pour moi, c’est impossible de les laisser partir après. On les voit parfois plus que nos familles », livre-t-il.

Le major Vaudaux et Joyce prendront leur retraite en juin prochain. Avant cela, ce malinois de 11 ans a récemment été médaillé pour l'ensemble des services qu'il a pu rendre durant sa carrière (Photo : Paule Santoni)
Un métier passion
La spécialisation de maitre de chien demande de facto une grande abnégation qui fait que les candidats ne sont pas légion. « Il faut des gens très motivés, car c’est un métier qui demande beaucoup de disponibilité, beaucoup d’abnégation. Il faut être persévérant, avoir beaucoup de patience et il faut faire preuve de psychologie et psychologie canine », commente le major Vaudaux.
Mais les gendarmes qui composent le GIC d’Ajaccio l’affirment : pour rien au monde ils ne changeraient de carrière. Pour beaucoup, travailler avec un chien était d’ailleurs un rêve. Après 36 ans de service, le major Vaudaux prendra pour sa part sa retraite en juin prochain, à l’heure où Joyce sera lui aussi réformé. « Il a presque 11 ans, c’est exceptionnel pour un chien de la gendarmerie ! En général on les réforme à 9 ans », glisse le major qui a tenu à faire un geste symbolique pour distinguer son partenaire. « Pour sa fin de carrière je l’ai récemment fait médailler. Il était tout fier. C’est une reconnaissance de notre technicité dans la gendarmerie, cela fait toujours plaisir. C’est d’ailleurs mon seul chien qui a été médaillé. C’est le dernier, et il a été le meilleur », sourit-il avant de confier : « Je vais le récupérer lors de mon départ à la retraite. Forcément c’est devenu plus qu’un collègue de travail. Joyce fait aujourd’hui partie de ma famille ».
La spécialisation de maitre de chien demande de facto une grande abnégation qui fait que les candidats ne sont pas légion. « Il faut des gens très motivés, car c’est un métier qui demande beaucoup de disponibilité, beaucoup d’abnégation. Il faut être persévérant, avoir beaucoup de patience et il faut faire preuve de psychologie et psychologie canine », commente le major Vaudaux.
Mais les gendarmes qui composent le GIC d’Ajaccio l’affirment : pour rien au monde ils ne changeraient de carrière. Pour beaucoup, travailler avec un chien était d’ailleurs un rêve. Après 36 ans de service, le major Vaudaux prendra pour sa part sa retraite en juin prochain, à l’heure où Joyce sera lui aussi réformé. « Il a presque 11 ans, c’est exceptionnel pour un chien de la gendarmerie ! En général on les réforme à 9 ans », glisse le major qui a tenu à faire un geste symbolique pour distinguer son partenaire. « Pour sa fin de carrière je l’ai récemment fait médailler. Il était tout fier. C’est une reconnaissance de notre technicité dans la gendarmerie, cela fait toujours plaisir. C’est d’ailleurs mon seul chien qui a été médaillé. C’est le dernier, et il a été le meilleur », sourit-il avant de confier : « Je vais le récupérer lors de mon départ à la retraite. Forcément c’est devenu plus qu’un collègue de travail. Joyce fait aujourd’hui partie de ma famille ».