“En tant que diffuseurs, nous nous devons d’être le relais entre ce genre de films à vocation pédagogique et le public”. Daniel Benedittini, directeur du cinéma le Régent, aurait pu passer un blockbuster lors de cette séance de la semaine très convoitée. Mais au lieu de cela, il a pris le parti d’organiser une projection ponctuée par une rencontre autour d’un débat sur la liberté d’expression.
Deux ans après les attentats de janvier 2015, Charlie Hebdo continue son combat dans la défense du droit à rire de tout. Ancienne journaliste de la rédaction, Agathe André est aujourd’hui présidente de l’association Dessinez Créez Liberté “Beaucoup de choses ont été oubliées depuis 2015. Les attentats sont très loin pour les enfants. Il faut leur apprendre à lire un dessin, leur montrer comment on le décrit et leur expliquer ce qu’est le blasphème et la laïcité ”.
Deux ans après les attentats de janvier 2015, Charlie Hebdo continue son combat dans la défense du droit à rire de tout. Ancienne journaliste de la rédaction, Agathe André est aujourd’hui présidente de l’association Dessinez Créez Liberté “Beaucoup de choses ont été oubliées depuis 2015. Les attentats sont très loin pour les enfants. Il faut leur apprendre à lire un dessin, leur montrer comment on le décrit et leur expliquer ce qu’est le blasphème et la laïcité ”.
La liberté du blasphème justement, pierre angulaire des autres libertés, est au coeur du documentaire de Daniel Leconte sur le procès intenté à Charlie Hebdo pour avoir reproduit les caricatures de Mahomet. Paru à la une du journal satirique le 8 février 2006, ce numéro va susciter un vaste mouvement de protestation parmi les communautés musulmanes. Entraînant une action en justice émanant du Conseil français du culte musulman, la partie plaignante sera finalement déboutée donnant la victoire à une liberté d’expression maintes fois vouée au musellement. En donnant la parole aux principaux protagonistes du procès, le réalisateur Daniel Leconte rend compte de ce qui s’est déroulé dans le prétoire et met en lumière l’importance symbolique de ce procès majeur.
Richard Malka est l’un de ces protagonistes. Venu à Bastia pour la projection, l’avocat souvent décrit comme le chouchou des médias, assure la défense de l’hebdomadaire depuis 1992. Mais c’est bien ce fameux procès des caricatures qui va le mettre sous les feux de la rampe “ Le film dépeint un moment joyeux. C’est le témoignage d’un combat, on était alors tous vivants, amis et unis. C’était encore le temps de l’insouciance et de la légèreté ”. Lorsqu’on évoque le dénouement tragique, Richard Malka affirme qu’il n’aurait jamais pu envisager une telle fin “Cela ne m’a jamais traversé l’esprit. Le film a désormais une autre portée. Je refuse de me considérer comme une victime, on ne peut pas laisser guider sa vie par la peur”.
Richard Malka est l’un de ces protagonistes. Venu à Bastia pour la projection, l’avocat souvent décrit comme le chouchou des médias, assure la défense de l’hebdomadaire depuis 1992. Mais c’est bien ce fameux procès des caricatures qui va le mettre sous les feux de la rampe “ Le film dépeint un moment joyeux. C’est le témoignage d’un combat, on était alors tous vivants, amis et unis. C’était encore le temps de l’insouciance et de la légèreté ”. Lorsqu’on évoque le dénouement tragique, Richard Malka affirme qu’il n’aurait jamais pu envisager une telle fin “Cela ne m’a jamais traversé l’esprit. Le film a désormais une autre portée. Je refuse de me considérer comme une victime, on ne peut pas laisser guider sa vie par la peur”.
Amis de longue date, Agathe et Richard partagent le goût de l’irrévérence. De ces années de levées de boucliers, ils en gardent un souvenir joyeux “Le journal provoquait quasiment à chaque numéro des contestations quelque part dans le monde explique en souriant Agathe André. L’humour ne sert pas toujours à rire mais à dénoncer et faire réfléchir. Ce film devrait être obligatoire, c’est un outil passionnant sur la démocratie et ses forces ». Alors que c’est une nécessité pour la journaliste de le visionner « Ce film me fait un bien fou ». C’est plus compliqué pour l’avocat qui ne s’habitue toujours pas à l’absence de ses amis, des années après « Je n’ai pas le même courage qu’Agathe » avoue-t-il a demi-mot.
Mais a les regarder rire ensemble, on se dit que le combat continue et que le dessin de presse a encore de belles années devant lui.
Carole Heiligenstein
Mais a les regarder rire ensemble, on se dit que le combat continue et que le dessin de presse a encore de belles années devant lui.
Carole Heiligenstein