« La question de la fin de vie comporte des enjeux éthiques et philosophiques importants, c’est pourquoi nous avons voulu en débattre en invitant Bernard Devalois, responsable des soins palliatifs et Jean-Luc Romero Michel, partisan du libre choix pour lequel il milite au sein de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (A.D.M.D.) » explique Jean-François Pietri, vice-président de l’association. Un film sera aussi projeté « Quelques heures de printemps » de Stéphane Brizé avec V.Lindon et H.Vincent
« Selon un sondage de l’IFOP pour le journal « La Croix », publié en décembre 2017, les français ont donné 89 % de réponses favorables à la question suivante : « Pensez-vous qu'il faille aller plus loin que la législation actuelle sur la fin de vie, en légalisant le suicide assisté (c'est-à-dire la possibilité pour un tiers de délivrer un produit létal permettant à celui qui le souhaite de mettre fin à ses jours) et / ou l'euthanasie (c'est-à-dire la possibilité pour un patient souffrant d'une maladie incurable de demander à un médecin de mettre fin à ses jours) ? ».
« 89 % de personnes aux opinions politiques, religieuses, philosophiques différentes mais toutes unies pour estimer que l’on devait aller plus loin en France que la législation actuelle et obtenir un droit à mettre fin – ou à ce qu’il soit mis fin – à leur vie sans souffrance, le cas échéant et sous conditions » ajoute Virginie Locatelli la présidente de Une minute de soleil en plus. « Quant aux médecins, en 2013 déjà ils étaient 60 % à être en faveur de la légalisation de l’euthanasie, toujours selon ce sondage ».
Le programme
Lundi 23 septembre 18h30
Salle des Congrès du Théâtre, Bastia
et
Mardi 24 septembre 20h30, Salle Cardiccia, Migliacciaru
Les craintes de mal mourir : la loi est-elle suffisante en France ?
Conférence - débat
avec Bernard DEVALOIS, Médecin Soins Palliatifs MSP Bordeaux Bagatelle, Directeur du Centre de Recherche Bientraitance et Fin de Vie, Chercheur associé AGORA (EA7892) Université de Cergy Pontoise, Co-Responsable pédagogique de Humanisme et Bientraitance UCP.
Les progrès de la médecine ont permis d’accroître l’espérance de vie. Guérir et lutter contre la maladie à tout prix, ne peut néanmoins se faire au détriment de la qualité de vie et de fin de vie du malade. C’est ce que stipulait déjà la loi Leonetti de 2005, qui interdit l’acharnement thérapeutique et prône le développement des soins palliatifs. Elle précise ainsi que les actes médicaux "ne doivent pas être poursuivis par une obstination déraisonnable. Lorsqu’ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou n’ayant d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie, ils peuvent être suspendus ou ne pas être entrepris". La loi Leonetti de 2016 (loi Claeys-Leonetti) précise ces points et instaure de plus un droit à la sédation profonde et continue jusqu’au décès pour les personnes dont le pronostic vital est engagé à court terme.
Bernard DEVALOIS, riche de sa longue expérience des services de soins palliatifs et opposé aussi bien au maintien de la vie à tout prix qu’au suicide assisté, défendra la position médiane qu’il occupe en explicitant pour nous cette loi dont il est partisan.
Mardi 24 septembre 18h30
Bibliothèque centrale, Bastia
Pourquoi faut-il en France une nouvelle loi sur la fin de vie ?
Conférence - débat
avec Jean-Luc Romero Michel, Conseiller régional Île de France, Maire-Adjoint du 12e arrondissement de Paris, Président d'ELCS (association Élus Locaux Contre le Sida) et de l'ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité).
Homme politique et infatigable militant associatif, Jean-Luc ROMERO MICHEL s’est engagé depuis longtemps en faveur d’une loi légalisant l’euthanasie et le suicide assisté ainsi qu’en faveur d’un accès universel aux soins palliatifs. Il estime que la loi Leonetti est défaillante et qu’on meurt toujours mal en France. Un point de vue partagé semble-t-il par une majorité de Français
Pourtant, à l’occasion de la révision de la loi bioéthique en 2019, la question ne sera pas abordée, la France jugeant que celle-ci ne relève pas des lois de bioéthique mais des lois sur les droits du patient, en l’occurrence la loi Leonetti. Euthanasie et suicide assisté demeurent donc à ce jour non autorisés, même si nombre de médecins pratiquent illégalement l’euthanasie pour des raisons humanitaires, encourant pour cela des poursuites pénales.
Mercredi 25 septembre 18h30
Studio Cinéma, Bastia
« Quelques heures de printemps »
Projection – débat
Alain Evrard sort de prison à l’âge de 48 ans, après avoir été embarqué dans un petit trafic lié à son activité professionnelle de routier. Sa peine de 18 mois derrière les barreaux, il l’a vécue un peu seul, sa mère ne s’étant pas beaucoup déplacée pour lui rendre visite. Pourtant, c’est chez elle qu’il s’installe une fois libéré, le temps de trouver du travail et de pouvoir se payer un loyer. La cohabitation est difficile. Il est comme un mur face à une mère qu’il ne semble pas porter dans son cœur après des années de mauvaise communication et de rancœurs accumulées..
Entre la mère et le fils, ce n’est pas le grand amour. Ou plutôt, l’amour est caché, comme derrière une fierté, un tabou. Jusqu’au jour où Alain découvre que sa mère est atteinte d’une tumeur maligne au cerveau… Le film n’est pas sans rappeler la dernière Palme d’or de Cannes 2012, « Amour » de Michael Haneke. Mais changement de ton et changement de classe sociale ici…
« Quelques heures de printemps » est le pendant prolétaire du film de l’Autrichien qui, pour sa part, se passe dans les beaux quartiers parisiens loin des campagnes et des petites maisons provinciales de Stéphane Brizé. Tout le talent d’Hélène Vincent, la mère, est d’incarner un personnage au présent mais de ne nous en dévoiler tout le passé, qu'au travers de ses mimiques et ses attitudes. Car elle est principalement muette, dans son salon ou sa cuisine, devant la télé ou un puzzle dont elle arrive plus facilement à assembler les pièces qu’à rassembler deux êtres qui n’osent se dire qu’ils s’aiment : elle et son fils. Vincent Lindon, au regard mélancolique, incarne ce dernier, transcendant un personnage complexe en plein doute et en plein virage dans une vie qu’il semble mal maîtriser.. Il est en même temps pris au piège d’une relation amoureuse naissante à laquelle il n’offre que peu de perspectives en la débutant par des mensonges successifs.La force du film de Stéphane BRIZÉ vient de cette relation perdue entre un fils et sa mère, ces quelques non-dits, ces quelques regards et ces quelques mots enfin échangés à la lueur de quelques heures de printemps, où la vie renaît dit-on, où l’amour renaît aussi parfois…
Mais outre la description de cette relation mère-fils, le film soulève également la question de savoir si l’on ne peut décider aujourd’hui de partir dans la dignité quand la mort frappe à votre porte.
« Selon un sondage de l’IFOP pour le journal « La Croix », publié en décembre 2017, les français ont donné 89 % de réponses favorables à la question suivante : « Pensez-vous qu'il faille aller plus loin que la législation actuelle sur la fin de vie, en légalisant le suicide assisté (c'est-à-dire la possibilité pour un tiers de délivrer un produit létal permettant à celui qui le souhaite de mettre fin à ses jours) et / ou l'euthanasie (c'est-à-dire la possibilité pour un patient souffrant d'une maladie incurable de demander à un médecin de mettre fin à ses jours) ? ».
« 89 % de personnes aux opinions politiques, religieuses, philosophiques différentes mais toutes unies pour estimer que l’on devait aller plus loin en France que la législation actuelle et obtenir un droit à mettre fin – ou à ce qu’il soit mis fin – à leur vie sans souffrance, le cas échéant et sous conditions » ajoute Virginie Locatelli la présidente de Une minute de soleil en plus. « Quant aux médecins, en 2013 déjà ils étaient 60 % à être en faveur de la légalisation de l’euthanasie, toujours selon ce sondage ».
Le programme
Lundi 23 septembre 18h30
Salle des Congrès du Théâtre, Bastia
et
Mardi 24 septembre 20h30, Salle Cardiccia, Migliacciaru
Les craintes de mal mourir : la loi est-elle suffisante en France ?
Conférence - débat
avec Bernard DEVALOIS, Médecin Soins Palliatifs MSP Bordeaux Bagatelle, Directeur du Centre de Recherche Bientraitance et Fin de Vie, Chercheur associé AGORA (EA7892) Université de Cergy Pontoise, Co-Responsable pédagogique de Humanisme et Bientraitance UCP.
Les progrès de la médecine ont permis d’accroître l’espérance de vie. Guérir et lutter contre la maladie à tout prix, ne peut néanmoins se faire au détriment de la qualité de vie et de fin de vie du malade. C’est ce que stipulait déjà la loi Leonetti de 2005, qui interdit l’acharnement thérapeutique et prône le développement des soins palliatifs. Elle précise ainsi que les actes médicaux "ne doivent pas être poursuivis par une obstination déraisonnable. Lorsqu’ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou n’ayant d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie, ils peuvent être suspendus ou ne pas être entrepris". La loi Leonetti de 2016 (loi Claeys-Leonetti) précise ces points et instaure de plus un droit à la sédation profonde et continue jusqu’au décès pour les personnes dont le pronostic vital est engagé à court terme.
Bernard DEVALOIS, riche de sa longue expérience des services de soins palliatifs et opposé aussi bien au maintien de la vie à tout prix qu’au suicide assisté, défendra la position médiane qu’il occupe en explicitant pour nous cette loi dont il est partisan.
Mardi 24 septembre 18h30
Bibliothèque centrale, Bastia
Pourquoi faut-il en France une nouvelle loi sur la fin de vie ?
Conférence - débat
avec Jean-Luc Romero Michel, Conseiller régional Île de France, Maire-Adjoint du 12e arrondissement de Paris, Président d'ELCS (association Élus Locaux Contre le Sida) et de l'ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité).
Homme politique et infatigable militant associatif, Jean-Luc ROMERO MICHEL s’est engagé depuis longtemps en faveur d’une loi légalisant l’euthanasie et le suicide assisté ainsi qu’en faveur d’un accès universel aux soins palliatifs. Il estime que la loi Leonetti est défaillante et qu’on meurt toujours mal en France. Un point de vue partagé semble-t-il par une majorité de Français
Pourtant, à l’occasion de la révision de la loi bioéthique en 2019, la question ne sera pas abordée, la France jugeant que celle-ci ne relève pas des lois de bioéthique mais des lois sur les droits du patient, en l’occurrence la loi Leonetti. Euthanasie et suicide assisté demeurent donc à ce jour non autorisés, même si nombre de médecins pratiquent illégalement l’euthanasie pour des raisons humanitaires, encourant pour cela des poursuites pénales.
Mercredi 25 septembre 18h30
Studio Cinéma, Bastia
« Quelques heures de printemps »
Projection – débat
- Genre : Drame
- Date de sortie : 19 septembre 2012
- Réalisation : Stéphane Brizé
- Scénario : Florence Vignon et Stéphane Brizé
- Musique : Nick Cave et Warren Ellis
- Distribution : Vincent Lindon, Hélène Vincent, Emmanuelle Seigner, Olivier Perrier, Ludovic Berthillot
Alain Evrard sort de prison à l’âge de 48 ans, après avoir été embarqué dans un petit trafic lié à son activité professionnelle de routier. Sa peine de 18 mois derrière les barreaux, il l’a vécue un peu seul, sa mère ne s’étant pas beaucoup déplacée pour lui rendre visite. Pourtant, c’est chez elle qu’il s’installe une fois libéré, le temps de trouver du travail et de pouvoir se payer un loyer. La cohabitation est difficile. Il est comme un mur face à une mère qu’il ne semble pas porter dans son cœur après des années de mauvaise communication et de rancœurs accumulées..
Entre la mère et le fils, ce n’est pas le grand amour. Ou plutôt, l’amour est caché, comme derrière une fierté, un tabou. Jusqu’au jour où Alain découvre que sa mère est atteinte d’une tumeur maligne au cerveau… Le film n’est pas sans rappeler la dernière Palme d’or de Cannes 2012, « Amour » de Michael Haneke. Mais changement de ton et changement de classe sociale ici…
« Quelques heures de printemps » est le pendant prolétaire du film de l’Autrichien qui, pour sa part, se passe dans les beaux quartiers parisiens loin des campagnes et des petites maisons provinciales de Stéphane Brizé. Tout le talent d’Hélène Vincent, la mère, est d’incarner un personnage au présent mais de ne nous en dévoiler tout le passé, qu'au travers de ses mimiques et ses attitudes. Car elle est principalement muette, dans son salon ou sa cuisine, devant la télé ou un puzzle dont elle arrive plus facilement à assembler les pièces qu’à rassembler deux êtres qui n’osent se dire qu’ils s’aiment : elle et son fils. Vincent Lindon, au regard mélancolique, incarne ce dernier, transcendant un personnage complexe en plein doute et en plein virage dans une vie qu’il semble mal maîtriser.. Il est en même temps pris au piège d’une relation amoureuse naissante à laquelle il n’offre que peu de perspectives en la débutant par des mensonges successifs.La force du film de Stéphane BRIZÉ vient de cette relation perdue entre un fils et sa mère, ces quelques non-dits, ces quelques regards et ces quelques mots enfin échangés à la lueur de quelques heures de printemps, où la vie renaît dit-on, où l’amour renaît aussi parfois…
Mais outre la description de cette relation mère-fils, le film soulève également la question de savoir si l’on ne peut décider aujourd’hui de partir dans la dignité quand la mort frappe à votre porte.