Ce roman passionnant, où une grande histoire d’amour trouve sa place, étonne par sa perception aigüe des us et coutumes, et par sa virtuosité à parler de mille choses à la fois sans jamais fatiguer son lecteur. « Le cirque de la solitude » est bien une fiction, nourrie d’éléments réels composites. Une préscience des faits semble avoir parfois inspiré l’auteure, qui a commencé ce roman avant la victoire nationaliste à Bastia. Nadia Galy connaît bien la Corse, qui la touche. Sous l’écume des choses son regard, à la fois intérieur et extérieur, débusque l’essentiel. Le lecteur est pris par la main dans un monde tantôt familier, tantôt déconcertant. "Le Cirque de la solitude" est le roman de la Corse : ses familles liées, ses paradoxes comiques ou tragiques, sa beauté légendaire… il pose in fine la question du prix à payer pour faire valoir la conviction qui prime sur toutes les autres.
Le sujet ? : « Jacques a été élu depuis peu président de la Collectivité Territoriale de Corse quand il apprend la mort d'un ouvrier clandestin sur son domaine viticole. Doit-il étouffer l'affaire ou livrer le responsable à la justice alors qu'il est l'un des siens? Hanté par le retour au pays de son amour de jeunesse et la mort de sa mère, figure charismatique de l'île, celui qui croit à son destin politique va devoir choisir entre les liens qui l'unissent à sa terre, le combat politique et la morale. La composition : Famille de vignerons engagés politiquement… la façon de condenser son sujet dans les personnages et les situations relève d’une fine conception. Discernement dans le développement du récit, rythme géré avec maestria, styles divers… Les filtres de l’observation sont nombreux : lutte des classes, Histoire, psychologie... autour de moments forts ou prosaïques (enterrement, partie de carte, réception etc…). Nadia Galy évoque la Corse actuelle, ses enjeux, ses tensions, le mouvement nationaliste ; elle conjugue la mythologie politique (communistes, nationalistes…). Parmi les moments émouvants, Nadia Galy livre beaucoup d’elle-même.
L’écriture vigoureuse et multiple de Nadia Galy, n’exclut ni la subtilité ni l’humour, et toutes les situations en réchappent grâce à l’équilibre du sublime et du grotesque ; le style a l’élégance d’être toujours approprié à l’instant. Les mots sont exacts et les couleurs variées, de la chronique à la somptuosité, de la contingence à l’essentiel. L’auteur rend hommage à la langue corse par un style très imagé, et des expressions pertinemment traduites. Ce qu’elle écrit est toujours d’une intention limpide, qui parle au lecteur. Ses personnages acquièrent épaisseur et humanité en peu de mots. Cette écriture restitue la vie au naturel.
Nadia Galy est franco-algérienne. Après une scolarité à Alger, où elle est née, elle entreprend des études d’architecture à Paris. Elle poursuit cette carrière partout, jusqu’à Saint Pierre et Miquelon où elle s’installe en 1998 pour construire l’aéroport, la tour de contrôle et bien d’autres bâtiments. C’est sur l’archipel qu’elle commence à écrire, à partir de 2003. Rentrée en France en 2004, elle ouvre un nouveau cabinet et achève son premier manuscrit, « Alger, Lavoir Galant » accepté par Albin Michel mais non diffusé en Algérie !
Elle réside à Bastia depuis 2006. CNI l’a rencontrée, plaisante, intéressante et passionnante à écouter comme à lire.
Les ouvrages de Nadia Galy, tous publiés chez Albin Michel
Alger, Lavoir Galant » (2007) – « Le cimetière de Saint Eugène » (2010) – « La belle de l’Etoile » (2014) – « Le cirque de la solitude » (2018)
Le sujet ? : « Jacques a été élu depuis peu président de la Collectivité Territoriale de Corse quand il apprend la mort d'un ouvrier clandestin sur son domaine viticole. Doit-il étouffer l'affaire ou livrer le responsable à la justice alors qu'il est l'un des siens? Hanté par le retour au pays de son amour de jeunesse et la mort de sa mère, figure charismatique de l'île, celui qui croit à son destin politique va devoir choisir entre les liens qui l'unissent à sa terre, le combat politique et la morale. La composition : Famille de vignerons engagés politiquement… la façon de condenser son sujet dans les personnages et les situations relève d’une fine conception. Discernement dans le développement du récit, rythme géré avec maestria, styles divers… Les filtres de l’observation sont nombreux : lutte des classes, Histoire, psychologie... autour de moments forts ou prosaïques (enterrement, partie de carte, réception etc…). Nadia Galy évoque la Corse actuelle, ses enjeux, ses tensions, le mouvement nationaliste ; elle conjugue la mythologie politique (communistes, nationalistes…). Parmi les moments émouvants, Nadia Galy livre beaucoup d’elle-même.
L’écriture vigoureuse et multiple de Nadia Galy, n’exclut ni la subtilité ni l’humour, et toutes les situations en réchappent grâce à l’équilibre du sublime et du grotesque ; le style a l’élégance d’être toujours approprié à l’instant. Les mots sont exacts et les couleurs variées, de la chronique à la somptuosité, de la contingence à l’essentiel. L’auteur rend hommage à la langue corse par un style très imagé, et des expressions pertinemment traduites. Ce qu’elle écrit est toujours d’une intention limpide, qui parle au lecteur. Ses personnages acquièrent épaisseur et humanité en peu de mots. Cette écriture restitue la vie au naturel.
Nadia Galy est franco-algérienne. Après une scolarité à Alger, où elle est née, elle entreprend des études d’architecture à Paris. Elle poursuit cette carrière partout, jusqu’à Saint Pierre et Miquelon où elle s’installe en 1998 pour construire l’aéroport, la tour de contrôle et bien d’autres bâtiments. C’est sur l’archipel qu’elle commence à écrire, à partir de 2003. Rentrée en France en 2004, elle ouvre un nouveau cabinet et achève son premier manuscrit, « Alger, Lavoir Galant » accepté par Albin Michel mais non diffusé en Algérie !
Elle réside à Bastia depuis 2006. CNI l’a rencontrée, plaisante, intéressante et passionnante à écouter comme à lire.
Les ouvrages de Nadia Galy, tous publiés chez Albin Michel
Alger, Lavoir Galant » (2007) – « Le cimetière de Saint Eugène » (2010) – « La belle de l’Etoile » (2014) – « Le cirque de la solitude » (2018)