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Bastia : Une journée de sensibilisation consacrée à l’endométriose


le Lundi 22 Mai 2023 à 20:55

Le 3 juin prochain, le musée de Bastia accueillera un évènement consacré à l’endométriose qui touche environ 12 000 femmes en Corse. Organisée par la mutualité française de Corse, cette journée aura pour but de mieux informer sur cette maladie incurable.



Image d'illustration
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C’est une maladie incurable qui touche aujourd’hui une femme sur 10. En Corse, on estime ainsi que ce sont près de 12 000 femmes qui souffriraient des affres de l’endométriose. Pourtant, malgré ces chiffres alarmants, peu de choses ont encore été mises au point pour lutter contre cette affection gynécologique qui fait vivre un enfer aux femmes qui en sont atteintes. 
 
Afin de mieux faire connaître l’endométriose sur l’île, l’union régionale de la mutualité française de Corse organise le samedi 3 juin à partir de 09h30 une journée de prévention au musée de Bastia, dans la salle de l’auditorium. « L’objet était de cibler une maladie qui n’est pas forcément des mieux connues, ou en tous cas des mieux mises en lumière, car très peu d’évènements sont organisés sur cette thématique alors qu’il y a un enjeu sanitaire, mais également social et sociétal », explique Nicolas de Peretti, le président de l’union régionale de la mutualité française de Corse. « La maladie ne touche que les femmes, mais elle a un impact sur la société entière, car elle touche les proches d’une personne atteinte, et aussi son rapport au monde du travail », ajoute-t-il. 
 
Ouvert à tous, cet évènement proposé avec le soutien de la Collectivité de Corse et de l’Agence Régionale de Santé (ARS) sera découpé en trois thèmes. La première partie visera tout d’abord à faire un point sur le parcours de soins de l’endométriose. L’occasion de rappeler qu’entre douleurs pelviennes insupportables, troubles digestifs, infertilité, ou encore fatigue chronique, la liste des maux de la maladie est longue et différente selon chaque femme. De quoi compliquer le diagnostic qui est encore aujourd’hui en moyenne de 7 ans. Un chemin long et difficile, qui entraîne souvent une certaine détresse psychologique chez les patientes. « En Corse, ces patientes vont de plus pour la plupart vont devoir partir sur Marseille, Nice ou Paris pour se faire soigner », pointe Nicolas de Peretti.

Connaitre ses droits 
Un seul pôle de soin existe en effet aujourd’hui sur l’île à l’hôpital de Bastia. Une antenne insuffisante pour traiter le nombre de femmes atteintes de la maladie sur l’île. « Un des intérêts de la journée sera aussi de montrer les droits qu’ont les patientes pour leurs déplacements médicaux », indique le président de la mutualité corse, « On veut montrer qu’il existe des moyens comme par exemple la possibilité de bénéficier de bons de transport pour pouvoir aller sur le continent. Mais suivant la façon dont les patientes sont conseillées, elles ne sont pas forcément au courant ». 
 
Dans un second temps, la journée de prévention bastiaise portera une attention particulière à la place de la femme atteinte d’endométriose dans le monde du travail. « Le plus souvent, la femme ne va pas dire à son employeur qu’elle est atteinte d’endométriose, car cela relève de l’intimité. Mais dans le même temps, elle peut avoir des arrêts maladie aléatoires. Donc un employeur peut penser qu’il n’a pas face à lui une personne sérieuse, alors que ces arrêts sont pleinement justifiés et cela handicape les carrières professionnelles de ces femmes », déplore Nicolas de Peretti. Afin de sensibiliser le monde du travail sur cette question, la mutualité a donc souhaité convier à l’évènement l’ensemble des syndicats de travailleurs insulaires, ainsi qu’un grand nombre d’entreprises. « Ils ne seront pas forcément tous présents, mais au moins à un moment ils auront vu passer cette information. Et puis je suis partisan de la théorie des petits pas. Si on informe 10 personnes, c’est toujours mieux que 0. Cela prend du temps, mais c’est important », souffle-t-il en précisant que le président de la Fédération nationale de la Mutualité française, Éric Chenut, interviendra notamment sur ce point.  
 
Redonner espoir
« Enfin, la troisième thématique est celle de l’espoir », reprend-il. Malgré un déficit flagrant en matière de recherche, du fait de crédits alloués trop faibles, l’union régionale de la mutualité française de Corse a entendu montrer que des innovations commencent à émerger. Dans ce droit fil, elle a notamment convaincu l’entreprise Ziwig, qui a essayé de mettre en place un test salivaire pour détecter l’endométriose de façon simple de faire une intervention, ainsi qu’Endo Galaxy, une structure qui regroupe des associations et hôpitaux spécialisés dans le suivi de la maladie. 
 
« Nous avons essayé de traiter le sujet de façon globale », résume Nicolas de Peretti en soulignant que le but est de faire de cette journée une étape et non une finalité. « Notre idée serait par la suite de mettre en place des journées de prévention en Corse vers des populations cibles que sont les étudiantes et les lycéennes », dévoile-t-il.