Volumineux dossier s’il en est, l’action sociale est un levier du développement social et non pas un catalogue d’actions curatives. Raison pour laquelle il devient primordial de connaître parfaitement les évolutions, les lignes de fond, la trame du territoire. Cette connaissance doit être profonde sans négliger aucun des aspect essentiels des conditions de vie, à savoir le logement, la situation économique, les revenus, la population et sa structure familiale ainsi que les déplacements. Une documentation très complète Pour cela, il est bon de disposer d’une documentation formée de données récentes sur tous les champs de la vie sociale, des états des lieux de la situation démographique et socio-économique, mais aussi disposer d’outils d’analyses et de prospective afin de repérer les enjeux majeurs d’une politique sociale partagée. En quelque sorte, de mieux appréhender les mutations sociales. Le CCAS de la ville a sollicité ses partenaires institutionnels, à savoir le Conseil Départemental de la Corse- du-Sud et la Caisse d’Allocations familiales, lesquels détiennent toutes les informations relevant de leurs champs d’action. Caroline Corticchiato a présidé cette importante réunion qui concerne, rappelons-le, la ville d’Ajaccio et un territoire plus vaste, la CAPA : « Mieux comprendre la société est une nécessité pour élaborer une politique sociale. Une démarche d’analyse diagnostique des enjeux sociaux a donc été entreprise par le CCAS dont le rendu a fait l’objet ce jour. Il s’agit d’un document nourri des données démographiques et socio-économiques les plus récentes sur le territoire de la ville d’Ajaccio et de la CAPA. Cet état des lieux est complété d’analyses thématiques dynamiques, c'est-à-dire à partir de données en mouvement pour apprécier les évolutions, mesurer les écarts et positionner le territoire par des comparaisons utiles. Des indicateurs qui seront suivis dans le temps, des repères sur des thèmes sélectionnés comme prioritaires au regard du diagnostic, permettront de disposer d’un éclairage factuel et de documenter la communication aussi bien en direction des publics que des partenaires institutionnels. »
L’adjointe en charge du développement social et vice-présidente du CCAS, considère que la définition d’un projet social pluriannuel sur le territoire de vie qui réponde de façon pertinente aux besoins, doit s’appuyer à la fois sur la connaissance des élus et des professionnels de leur territoire de proximité et sur un diagnostic solide. Cette base diagnostique faisait jusqu’alors défaut puisque la dernière production du CCAS sous la forme d’une analyse des besoins sociaux datait de 2010 sur des données de 2006 et de 2009.
La restitution de ce travail s’est déroulée en présence de Isabelle Felicciaggi, représentant le président du Conseil départemental, du président de la Caisse d’allocations familiales de Corse-du-Sud, des maires et représentants des communes de la CAPA, des membres du Conseil d’administration du CCAS et des fonctionnaires en responsabilité de ces collectivités. En esquissant le portrait social documenté et précis de la commune et de son évolution, ce diagnostic servira de base solide dans l’élaboration et la coordination des politiques sociales territorialisées pour répondre de façon la plus appropriée possible aux besoins des populations.
Ce que dit la loi
L’article R.123-1 du Code de l’action sociale et des familles dispose que les CCAS et les CIAS procèdent annuellement à une analyse des besoins sociaux de l’ensemble de la population qui relève d’eux, et notamment de ceux des familles, des jeunes, des personnes âgées, des personnes handicapées et des personnes en difficulté. Cette analyse fait l’objet d’un rapport en conseil d’administration.
L’article R.123-2 précise que sur la base de ce rapport le CCAS met en œuvre une action sociale générale et des actions spécifiques.
Cependant le Comité inter ministériel aux ruralités tenu le 14 septembre 2015, par sa mesure 18 qui engage une nouvelle vague de suppressions et d’allégements de normes dès fin 2015, abroge l’obligation de réalisation annuelle d’une analyse des besoins sociaux par les CCAS. Cette disposition a provoqué la « stupeur » de l’UNCCAS qui n’avait pas été consultée, encore moins associée à cette décision, et qui la réprouve, tant ce travail de diagnostic et d’analyse est d’un intérêt essentiel à la veille sociale, à la prévention et à la prospective dans une démarche de développement social local.
L’adjointe en charge du développement social et vice-présidente du CCAS, considère que la définition d’un projet social pluriannuel sur le territoire de vie qui réponde de façon pertinente aux besoins, doit s’appuyer à la fois sur la connaissance des élus et des professionnels de leur territoire de proximité et sur un diagnostic solide. Cette base diagnostique faisait jusqu’alors défaut puisque la dernière production du CCAS sous la forme d’une analyse des besoins sociaux datait de 2010 sur des données de 2006 et de 2009.
La restitution de ce travail s’est déroulée en présence de Isabelle Felicciaggi, représentant le président du Conseil départemental, du président de la Caisse d’allocations familiales de Corse-du-Sud, des maires et représentants des communes de la CAPA, des membres du Conseil d’administration du CCAS et des fonctionnaires en responsabilité de ces collectivités. En esquissant le portrait social documenté et précis de la commune et de son évolution, ce diagnostic servira de base solide dans l’élaboration et la coordination des politiques sociales territorialisées pour répondre de façon la plus appropriée possible aux besoins des populations.
Ce que dit la loi
L’article R.123-1 du Code de l’action sociale et des familles dispose que les CCAS et les CIAS procèdent annuellement à une analyse des besoins sociaux de l’ensemble de la population qui relève d’eux, et notamment de ceux des familles, des jeunes, des personnes âgées, des personnes handicapées et des personnes en difficulté. Cette analyse fait l’objet d’un rapport en conseil d’administration.
L’article R.123-2 précise que sur la base de ce rapport le CCAS met en œuvre une action sociale générale et des actions spécifiques.
Cependant le Comité inter ministériel aux ruralités tenu le 14 septembre 2015, par sa mesure 18 qui engage une nouvelle vague de suppressions et d’allégements de normes dès fin 2015, abroge l’obligation de réalisation annuelle d’une analyse des besoins sociaux par les CCAS. Cette disposition a provoqué la « stupeur » de l’UNCCAS qui n’avait pas été consultée, encore moins associée à cette décision, et qui la réprouve, tant ce travail de diagnostic et d’analyse est d’un intérêt essentiel à la veille sociale, à la prévention et à la prospective dans une démarche de développement social local.
Le diagnostic par « Compas-Tis »
Caroline Cortichiato
Véritable enjeu dans la conduite des politiques publiques du social, le diagnostic a été réalisé par le consultant extérieur Compas-Tis à la demande du CCAS d’Ajaccio. C’est le représentant de la société qui a présenté le dossier complet dans lequel tout a été analysé à partir des évolutions globales du territoire et les enjeux (Ajaccio et CAPA), avec toutes les données démographiques, la croissance, la population (82 326 habitants), les migrations résidentielles, l’évolution de la pyramide des âges de la population, l’évolution de la structure des ménages et de la taille de ces ménages et des logements.
Le représentant de Compas a rappelé que les logements de petite taille se concentrent sur Ajaccio-Villanova n’ont cessé de croitre au cours des 20 dernières années : « Environ 3000 logements sont surpeuplés sur Ajaccio mais plus de 15 000 sont sous peuplés. Ce constat est une des conséquences de la périurbanisation des familles ajacciennes et amplifie la dynamique de vieillissement de la population. Le sous peuplement est le fait de ménages âgés, généralement propriétaires de leur résidence principale, alors que le surpeuplement est une situation plus commune aux familles avec enfants, locataires du parc privé. En règle générale, le surpeuplement d’un logement peut être qualifié de conjoncturel alors que le sous peuplement s’inscrit souvent dans une durée beaucoup plus longue. »
La présentation s’est poursuivie avec la situation familiale des enfants de moins de 11 ans au regard de l’activité de leurs parents, avec ce commentaire :
« Parmi les 4400 jeunes adultes (20/24 ans), 2550 vivent encore chez leurs parents. Les 1850 autres sont autonomes et sont, pour moitié, arrivés récemment sur leur commune de résidence. Dans cette population, plus de 2350 personnes ont une activité professionnelle : 800 en contrat précaire, 850 au chômage et 1300 inactives, dont 900 scolarisées. Au total, seuls 1550 jeunes travaillent à temps plein et bénéficient d’une certaine autonomie économique. Leur salaire n’est pas réellement supérieur au SMIC.. Les 1100 autres ont un niveau CAP/BEP. »
La population vieillit
En ce qui concerne les niveaux de formation des jeunes, un quart des jeunes adultes, soit environ 1100 personnes, n’ont aucun diplôme scolaire. Autre constat, au cours des 15 prochaines années, la population âgée de la CAPA va progresser de 6000 personnes. Elle âgée de 85 ans et plus va presque doubler pour approcher les 4300 personnes. Comme en France métropolitaine, la progression du nombre de personnes âgée de 75 ans sur le territoire de la CAPA se fera uniquement par une progression du nombre de personnes âgées vivant seules.
Seuil du niveau de vie, statut d’occupation des ménages, type de logement, niveau de vie, taux de pauvreté, répartition des populations et population active, autant de chapitres qui ont été développés et débattus par les participants au terme de cette présentation.
« Il va sans dire que l’ensemble de ces informations devra être régulièrement actualisé. A partir de cette base, nous mettrons en place une cellule de veille et un comité de pilotage disposant de fiches thématiques issues du diagnostic, pour agir en tant que force de propositions de politiques publiques et d’un projet social de territoire » a conclu Caroline Corticchiato.
J.-F. V.
Le représentant de Compas a rappelé que les logements de petite taille se concentrent sur Ajaccio-Villanova n’ont cessé de croitre au cours des 20 dernières années : « Environ 3000 logements sont surpeuplés sur Ajaccio mais plus de 15 000 sont sous peuplés. Ce constat est une des conséquences de la périurbanisation des familles ajacciennes et amplifie la dynamique de vieillissement de la population. Le sous peuplement est le fait de ménages âgés, généralement propriétaires de leur résidence principale, alors que le surpeuplement est une situation plus commune aux familles avec enfants, locataires du parc privé. En règle générale, le surpeuplement d’un logement peut être qualifié de conjoncturel alors que le sous peuplement s’inscrit souvent dans une durée beaucoup plus longue. »
La présentation s’est poursuivie avec la situation familiale des enfants de moins de 11 ans au regard de l’activité de leurs parents, avec ce commentaire :
« Parmi les 4400 jeunes adultes (20/24 ans), 2550 vivent encore chez leurs parents. Les 1850 autres sont autonomes et sont, pour moitié, arrivés récemment sur leur commune de résidence. Dans cette population, plus de 2350 personnes ont une activité professionnelle : 800 en contrat précaire, 850 au chômage et 1300 inactives, dont 900 scolarisées. Au total, seuls 1550 jeunes travaillent à temps plein et bénéficient d’une certaine autonomie économique. Leur salaire n’est pas réellement supérieur au SMIC.. Les 1100 autres ont un niveau CAP/BEP. »
La population vieillit
En ce qui concerne les niveaux de formation des jeunes, un quart des jeunes adultes, soit environ 1100 personnes, n’ont aucun diplôme scolaire. Autre constat, au cours des 15 prochaines années, la population âgée de la CAPA va progresser de 6000 personnes. Elle âgée de 85 ans et plus va presque doubler pour approcher les 4300 personnes. Comme en France métropolitaine, la progression du nombre de personnes âgée de 75 ans sur le territoire de la CAPA se fera uniquement par une progression du nombre de personnes âgées vivant seules.
Seuil du niveau de vie, statut d’occupation des ménages, type de logement, niveau de vie, taux de pauvreté, répartition des populations et population active, autant de chapitres qui ont été développés et débattus par les participants au terme de cette présentation.
« Il va sans dire que l’ensemble de ces informations devra être régulièrement actualisé. A partir de cette base, nous mettrons en place une cellule de veille et un comité de pilotage disposant de fiches thématiques issues du diagnostic, pour agir en tant que force de propositions de politiques publiques et d’un projet social de territoire » a conclu Caroline Corticchiato.
J.-F. V.