Blue Monday, en Corse aussi ?

Le Blue Monday c’est quoi ? Littéralement « lundi bleu » ou plutôt « lundi déprimé » est le surnom donné, depuis 11 ans, à cette journée supposément la plus déprimante de l'année. Tout est parti d’une campagne de pub pour Sky Travel, une chaîne de télévision et une site anglais consacrés aux voyages. En général, cette journée tombe le troisième lundi de janvier. L'expression repose ainsi sur les variations hebdomadaires de l'humeur et sur l'idée que le lundi serait le jour le plus triste de la semaine.
 
Origine
Sky Travel avait défini ce lundi comme le point de convergence de plusieurs paramètres négatifs : début de la semaine, retard sur le premier salaire de l’année, mauvaise météo, le froid et les nuits plus longues, la période d’après fêtes, l'arrêt (déjà !) des bonnes résolutions, etc. Une formule, des plus scientifiques, a même été créée :
• W : météo ;
• (D – d) : différence des dettes contractées à la période des fêtes avec la capacité effective de remboursement avant la prochaine paie ;
• T : le temps écoulé depuis Noël ;
• Q : temps écoulé depuis les bonnes résolutions du nouvel an ;
• M : manque de motivation ;
• Na : besoin d'agir.
Il suffit alors, à partir de ces paramètres, de réaliser la formule :
[ W + (D – d) T^Q / Mn_a ]

Julia ne vous dira pas le contraire. Cette trentenaire bastiaise précise : « Cette année, ça va un peu mieux parce que j’ai l’esprit occupé. Je dois partir à Paris ce soir pour le travail, pour quelques jours. Je n’ai pas trop le temps de ruminer. Mais je peux vous dire que l’an dernier, je m’en souviens de ce Blue Monday. Je rentrais de quelques jours de vacances (au soleil), il ne faisait pas beau, la reprise du travail était compliquée. Je crois que j’aurais pu passer la journée au lit à ne rien faire. J’avais presque envie de pleurer ! » C’est d’ailleurs ce qu’à finit par faire sa voisine du dessus, Émilie : « Je suis restée en pyjama toute la journée. Du lit au canapé, je n’ai fait que traîner ou regarder des séries. Même d’enchaîner des épisodes de Friends à la suite n’y a rien fait : la déprime totale. » Julia, elle, à finit par se faire un "cadeau". L'an dernier, elle a pris une abonnement dans une salle de sport à côté de chez elle : « J'y vais pour me défouler et pour suer. Tous les lundis (rires) et ça marche ! »
Le constat est un peu le même du côté des commerçants bastiais. Après un bon mois de décembre, notamment sur la fin des vacances, les entrées ont par exemple chuté depuis une semaine dans le cinéma du centre-ville, Le Régent. « C’est le jour et la nuit avec la semaine dernière. Chaque année, je me dis que je devrais fermer quelques jours. Janvier et juin sont les mois les plus creux. Après, je reste ouvert pour la clientèle et justement parce que les gens qui dépriment… ont besoin de se changer les idées et d'aller au cinéma » détaille en souriant le gérant, Daniel Benedittini. Dans la rue Napoléon, certains ont carrément préféré fermer, comme la fromagerie A Tinella, à la fois pour propose un peu de repos aux employés après les fêtes et parce que la période est traditionnellement calme. Très calme même. La preuve, les soldes, qui ont débuté mercredi 10 janvier, et le grand soleil qui brille au-dessus de Bastia ce lundi ne semblent pas changer grand-chose : les rues et les magasins sont désespérément vides. Vivement mardi !