Camp Raffalli / Fiumeseccu GR20
Hier matin, lundi, le train, prévu à 8h09, est à l’heure. Il arrive dans cette gare déserte, le conducteur et le contrôleur à l’avant, masques sur le visage. Le contrôleur vient ouvrir la porte et précise qu’il ne peut encaisser le ticket en liquide : « On verra en gare d’Île Rousse » nous dit-il. En effet, dès la montée, un panneau informatif liste les nouvelles règles à respecter pour cause de COVID19 parmi lesquelles l’obligation d’acheter son ticket en gare. « Des gestes simples pour préserver votre santé et celle de votre entourage » précise l’affichette comme le port obligatoire du masque, le respect des distances de sécurité à bord et sur le quai. Une des consignes interroge forcément : « En cas de forte affluence, merci d’attendre le train suivant. » On est à bord du train Calvi/Bastia n°100CA qui circule tous les jours sauf le dimanche et qui est le seul et unique de la journée ! Mieux vaut ne pas le manquer.
Direction Lisula Rossa.
Le train est pratiquement vide et les consignes plutôt respectées sauf par deux adolescentes sans masques et assises face à face donc l’une sur un des fauteuils interdits. Elles écoutent en se dandinant sur leur siège le dernier titre de soupe populaire vaguement à la mode servi par un rappeur au rabais. Le portable ne doit pas être dernier cri tant le son grésille et sature. Nouvel arrêt à Sant’Ambrosgiu, deux jeunes montent dont un, masque sur le visage, vient saluer nos deux ados mais à distance :
« On’se fait pas la bise ?
- Non, ma mère veut pas.
- Ok, on se voit après. »
Les ricanements s’enchaînent sur des tubes de plus en plus ringard et un son toujours nasillard. « T’as commencé à faire des tics-tocs hier, ça m’a gavé. J’en ai fait aussi du coup » précise l’une d’elle. Le train roule au pas et permet d’apercevoir par la fenêtre, en traversant Aregnu, que les plages sont bel et bien vides. Les bars et restaurants fermés également. Pendant ce temps, les deux jeunes filles livrent leur analyse du dernier clip en vogue : « Là dans le clip, y a un mec qui danse, j’te jure! Ça m’a ambiancé direct. » Le bord de mer, lui, reste désespérément vide alors qu’apparaît au loin la presqu’île de Lisula Rossa. C’est la gare qu’ont choisi la plupart des voyageurs pour descendre.
« Vous pouvez aller chercher votre ticket, on vous attend » nous précise le contrôleur. Le temps de récupérer un billet, payé sans contact comme les consignes nous y invitent et de rejoindre le train, trois nouveaux voyageurs sont montés. Sur le siège devant nous, les deux jeunes ados qui se croyaient dans le RER A aux heures de pointes, sont remplacées par deux femmes. La première, d’une trentaine d’année, ne porte pas de masque et installe immédiatement son ordinateur sur la tablette du train pour travailler. De l’autre côté, une femme plus âgée qui porte bien son masque dans lequel se déclenche une violente quinte de toux.
Centre corse.
Le trinichellu continue son chemin et porte bien son surnom en traversant à petite vitesse et avec un roulis de gauche à droite la région du Ghjunsani. Les à-coups sont nombreux, bien plus que les rares habitations éparpillées sur le tracé.
Si le train s’arrête entre Novella et Pietralba ce n’est pas pour prendre des voyageurs cette fois mais pour laisser le temps à quelques vaches de déguerpir des rails. « Si c’est habituel sur ce trajet, elles sont effectivement plus nombreuses qu’à l’accoutumé et ont pris l’habitude de traîner sur ces voies qui ont été délaissées quelques temps » précise un habitué. La nature ici aussi reprend ses droits.
Vu la fréquence et le monde, pas de changement de train à Ponte Leccia. On croise juste celui qui repart vers Ajaccio et un peu plus de monde sur le quai.
Direction Bastia.
A Casamozza, deux jeunes garçons s’installent au même endroit que les deux ados de Balagne au début du trajet. Ils écoutent sur une enceinte à peine moins grésillante le même type de musique. Voix nasillarde métallique, paroles neurasthéniques. Tout un programme. Mais cette fois, le contrôleur ne laisse pas passer : « Mettez moi ces masques ! Vous le savez, c’est pas pour décorer » leur lance-t-il en traversant le couloir. Le train poursuit sa route vers Bastia, un ballet de voiture un peu plus touffu sur la nationale voisine. Il entre en gare avec à peine 10 minutes de retard et très peu d’arrêts sur ce dernier tronçon. La limitation à un siège sur deux aura plus que suffit vu le nombre de passager durant la totalité du trajet. Le prochain départ de Bastia est à 12h25 pour une desserte périurbaine, plus aucun train pour Calvi, un seul pour Ajaccio à 15h35 et l’autre pour Corte à 18h13. En gare aussi les consignes doivent être respectées, le personnel est masqué et les sièges de la salle d'attente espacés.
La vie reprend doucement son cours aux CFC.
Hier matin, lundi, le train, prévu à 8h09, est à l’heure. Il arrive dans cette gare déserte, le conducteur et le contrôleur à l’avant, masques sur le visage. Le contrôleur vient ouvrir la porte et précise qu’il ne peut encaisser le ticket en liquide : « On verra en gare d’Île Rousse » nous dit-il. En effet, dès la montée, un panneau informatif liste les nouvelles règles à respecter pour cause de COVID19 parmi lesquelles l’obligation d’acheter son ticket en gare. « Des gestes simples pour préserver votre santé et celle de votre entourage » précise l’affichette comme le port obligatoire du masque, le respect des distances de sécurité à bord et sur le quai. Une des consignes interroge forcément : « En cas de forte affluence, merci d’attendre le train suivant. » On est à bord du train Calvi/Bastia n°100CA qui circule tous les jours sauf le dimanche et qui est le seul et unique de la journée ! Mieux vaut ne pas le manquer.
Direction Lisula Rossa.
Le train est pratiquement vide et les consignes plutôt respectées sauf par deux adolescentes sans masques et assises face à face donc l’une sur un des fauteuils interdits. Elles écoutent en se dandinant sur leur siège le dernier titre de soupe populaire vaguement à la mode servi par un rappeur au rabais. Le portable ne doit pas être dernier cri tant le son grésille et sature. Nouvel arrêt à Sant’Ambrosgiu, deux jeunes montent dont un, masque sur le visage, vient saluer nos deux ados mais à distance :
« On’se fait pas la bise ?
- Non, ma mère veut pas.
- Ok, on se voit après. »
Les ricanements s’enchaînent sur des tubes de plus en plus ringard et un son toujours nasillard. « T’as commencé à faire des tics-tocs hier, ça m’a gavé. J’en ai fait aussi du coup » précise l’une d’elle. Le train roule au pas et permet d’apercevoir par la fenêtre, en traversant Aregnu, que les plages sont bel et bien vides. Les bars et restaurants fermés également. Pendant ce temps, les deux jeunes filles livrent leur analyse du dernier clip en vogue : « Là dans le clip, y a un mec qui danse, j’te jure! Ça m’a ambiancé direct. » Le bord de mer, lui, reste désespérément vide alors qu’apparaît au loin la presqu’île de Lisula Rossa. C’est la gare qu’ont choisi la plupart des voyageurs pour descendre.
« Vous pouvez aller chercher votre ticket, on vous attend » nous précise le contrôleur. Le temps de récupérer un billet, payé sans contact comme les consignes nous y invitent et de rejoindre le train, trois nouveaux voyageurs sont montés. Sur le siège devant nous, les deux jeunes ados qui se croyaient dans le RER A aux heures de pointes, sont remplacées par deux femmes. La première, d’une trentaine d’année, ne porte pas de masque et installe immédiatement son ordinateur sur la tablette du train pour travailler. De l’autre côté, une femme plus âgée qui porte bien son masque dans lequel se déclenche une violente quinte de toux.
Centre corse.
Le trinichellu continue son chemin et porte bien son surnom en traversant à petite vitesse et avec un roulis de gauche à droite la région du Ghjunsani. Les à-coups sont nombreux, bien plus que les rares habitations éparpillées sur le tracé.
Si le train s’arrête entre Novella et Pietralba ce n’est pas pour prendre des voyageurs cette fois mais pour laisser le temps à quelques vaches de déguerpir des rails. « Si c’est habituel sur ce trajet, elles sont effectivement plus nombreuses qu’à l’accoutumé et ont pris l’habitude de traîner sur ces voies qui ont été délaissées quelques temps » précise un habitué. La nature ici aussi reprend ses droits.
Vu la fréquence et le monde, pas de changement de train à Ponte Leccia. On croise juste celui qui repart vers Ajaccio et un peu plus de monde sur le quai.
Direction Bastia.
A Casamozza, deux jeunes garçons s’installent au même endroit que les deux ados de Balagne au début du trajet. Ils écoutent sur une enceinte à peine moins grésillante le même type de musique. Voix nasillarde métallique, paroles neurasthéniques. Tout un programme. Mais cette fois, le contrôleur ne laisse pas passer : « Mettez moi ces masques ! Vous le savez, c’est pas pour décorer » leur lance-t-il en traversant le couloir. Le train poursuit sa route vers Bastia, un ballet de voiture un peu plus touffu sur la nationale voisine. Il entre en gare avec à peine 10 minutes de retard et très peu d’arrêts sur ce dernier tronçon. La limitation à un siège sur deux aura plus que suffit vu le nombre de passager durant la totalité du trajet. Le prochain départ de Bastia est à 12h25 pour une desserte périurbaine, plus aucun train pour Calvi, un seul pour Ajaccio à 15h35 et l’autre pour Corte à 18h13. En gare aussi les consignes doivent être respectées, le personnel est masqué et les sièges de la salle d'attente espacés.
La vie reprend doucement son cours aux CFC.