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Christian Bonnet (Capenergies) : "Créer des projets générateurs d'emplois concrets"


le Lundi 24 Novembre 2014 à 16:42

Paul Giacobbi, président du conseil exécutif de Corse a ratifié lundi matin à la Villa Ker Maria de Ville de Pietrabugno pour la collectivité territoriale de Corse le contrat de performance du pôle de compétitivité Capenergies pour la période 2013-2018, en compagnie de Christian Bonnet, directeur du centre CEA de Cadarache, Alain Rousseau, préfet de Haute-Corse et Jean Zuccarelli, président de l'ADEC. Christian Bonnet, président de Capenergies nous en dit plus sur ce contrat de performance…



Alain Rousseau, Paul Giacobbi, Jean Zuccarelli et Christian Bonnet
Alain Rousseau, Paul Giacobbi, Jean Zuccarelli et Christian Bonnet
- Quel est l'intérêt pour la Corse de ratifier ce contrat ?
- Au départ le rôle des pôles de compétitivité était de rapprocher la recherche, la formation et l'industrie. Dans un second temps, celui qui nous concerne aujourd'hui, plus tourné vers l'aval, son rôle tend à créer des projets générateurs d'emplois concrets.

- Et cela va concerner l'Ile ?
- Oui, la Corse est très concernée. Les territoires insulaires, vous le savez, portent une problématique particulière d'isolement par rapport au réseau électrique. C'est l'endroit idéal pour en faire un laboratoire d'innovations et les développements qui seront réalisés en Corse pourront, ensuite, être mis en application y compris sur des zones continentales. 

- Le bilan des actions menées ici ?
- Le Pôle n'investit pas. Il est là pour labelliser les projets et ainsi aider les porteurs à présenter des dossiers cohérents, sérieux et pouvant avoir une viabilité. A partir de là le Pôle peut intervenir pour permettre aux industriels d'obtenir des subventions européennes ou territoriale.

- Des exemples concrets ?
- En Corse, il y a eu une soixantaine de projets labellisés. Notamment des plates-formes avec des thématiques particulières liées à la transition énergétique et à la capacité de stocker de l'énergie qui souvent est produite par des moyens qui sont intermittents comme le solaire, le vent etc., et à des moments qui ne correspondent pas à la demande. 
Il est donc très important de développer cette thématique du stockage. Tous les projets ne sont pas encore complètement opérationnels mais il en est, déjà, qui connaissent un développement très avancé. On peut citer des stations de pompage où on est capable de remonter de l'eau dans des barrages - en utilisant l'électricité quand on n'en a pas besoin - pour faire fonctionner leurs pompes et ensuite la "turbiner" quand on va avoir un besoin d'électricité. On fait cela au barrage du Sampolo.
On peut citer cet autre exemple où on va utiliser l'électricité excédentaire pour faire de l'électrolyse, et fabriquer de l'oxygène et de l'hydrogène, que l'on pourra faire ensuite réagir dans des piles à combustible lorsque l'on va avoir besoin de cette même électricité,. C'est ce que l'on fait à la plate-forme Myrte d'Ajaccio. 


- L'avenir de ce contrat de compétitivité ?
- C'est un contrat d'objectifs pour les cinq années à venir. Le premier était plutôt basé sur l'innovation, la créativité et la recherche alors que pour 2013-2018, il s'agira d'aller davantage dans la démonstration avec l'objectif d'être capables d'industrialiser et de réaliser les applications qui pourront être commercialisées. 

- Cela ne sera pas se faire sur l'Île mais des PME pourraient être quand même directement concernées ?
- Il existe quand même tout un ensemble d'aides qui pourront se concrétiser à travers la loi de transition énergétique,  en particulier pour tout ce qui concerne la rénovation des bâtiments qui devront être plus économes en énergie. Et cela va vraiment concerner des PME qui sont, par nature, locales. Aujourd'hui les nouvelles règles de construction sont assez complexes à mettre en œuvre il faudra donc leur associer un certain nombre de formations pour rendre ces entreprises performantes.

- Quelles conséquences pour l'emploi en Corse?
- Le fonctionnement des pôles est de caractériser ce que l'on a apporté en plus de ce qui se serait passé si on n'avait pas été là. On a des difficultés, y compris au niveau des comités nationaux, à rendre compte de cet indicateur qui est toujours celui que l'on cherche à quantifier.
 

Les membres du bureau de Capenergies autour de Jacques-Thierry Monti, délégué régional Paca pour EDF
Les membres du bureau de Capenergies autour de Jacques-Thierry Monti, délégué régional Paca pour EDF