- En tant que marraine du Festival, comment percevez-vous votre rôle et votre engagement envers cet événement cinématographique ?
- Quel regard portez-vous sur l'essence du Festival Cine Donne et son impact sur la représentation des femmes dans le cinéma ?
- Le thème de ce Festival m’a beaucoup plu. Ensuite je connaissais cas la réputation et la qualité du festival Arte Mare et je trouve que l’idée est absolument lumineuse est fantastique. L’équipe est formidable, très motivée. Ensuite côté films il y a une très grande diversité de sujets, de profils, de réalisatrices et d’actrices également. Et comme il y a des débats après les projections, nous allons mettre nos têtes et nos plumes ensemble pour creuser les sujets qui sont abordés. C’est vraiment une programmation de grande qualité, de grand niveau aussi car il y a des avant-premières, des sorties nationales, des films plus militants qu’on a moins l’occasion de voir et qu’on a donc l’occasion de visionner. Il y a un caractère éclectique qui satisfait à l’exigence de qualité et qui je pense interpelle des publics très différents et donc cela va nous permettre de voyager pendant une semaine dans des sujets, dans des paysages dans des lieux dans des problématiques qui devraient brasser toute une série de sujets qui concernent les femmes mais qui, au-delà des femmes, concernent notre société.
- Les films programmés abordent des sujets sombres, reflétant parfois les réalités troublantes de notre société. Comment percevez-vous cette sélection et son potentiel à susciter des discussions constructives ?
- Face à la persistance des inégalités hommes-femmes dans le domaine du cinéma, comment évaluez-vous l'évolution de cette dynamique et quelles actions voyez-vous nécessaires pour instaurer un réel équilibre ?
- En tant que personne imprégnée de diverses formes d'art et de cultures, quels sont vos projets futurs dans ce domaine et comment envisagez-vous de poursuivre votre exploration artistique et littéraire ?
- Une dernière question. Quelle est votre analyse du processus d'autonomie en cours en Corse, et quelles opportunités cela pourrait-il offrir pour un meilleur fonctionnement des politiques publiques ?
- Déjà je suis très honorée. Très sincèrement, je suis très honorée. J’aime le cinéma depuis très très longtemps. J’aime toutes les formes d’expression culturelle et artistique. J’ai des engagements sur la situation des femmes, les combats de femmes, les paroles de femmes, les inventions de femmes etc depuis très longtemps et ce festival combine tout cela. Ce festival n’en est qu’à sa troisième édition mais il a déjà ses contours, son identité et il est en train de s’installer, de s’incruster et de m’avoir proposé d’être la marraine de cette troisième édition, après deux autres marraines de très grande qualité, Julie Gayet et Asmaâ Khamlichi, tout cela fait que je vais passer une semaine très très heureuse. En plus je suis vraiment très heureuse d’être ici en Corse.
- Quel regard portez-vous sur l'essence du Festival Cine Donne et son impact sur la représentation des femmes dans le cinéma ?
- Le thème de ce Festival m’a beaucoup plu. Ensuite je connaissais cas la réputation et la qualité du festival Arte Mare et je trouve que l’idée est absolument lumineuse est fantastique. L’équipe est formidable, très motivée. Ensuite côté films il y a une très grande diversité de sujets, de profils, de réalisatrices et d’actrices également. Et comme il y a des débats après les projections, nous allons mettre nos têtes et nos plumes ensemble pour creuser les sujets qui sont abordés. C’est vraiment une programmation de grande qualité, de grand niveau aussi car il y a des avant-premières, des sorties nationales, des films plus militants qu’on a moins l’occasion de voir et qu’on a donc l’occasion de visionner. Il y a un caractère éclectique qui satisfait à l’exigence de qualité et qui je pense interpelle des publics très différents et donc cela va nous permettre de voyager pendant une semaine dans des sujets, dans des paysages dans des lieux dans des problématiques qui devraient brasser toute une série de sujets qui concernent les femmes mais qui, au-delà des femmes, concernent notre société.
- Les films programmés abordent des sujets sombres, reflétant parfois les réalités troublantes de notre société. Comment percevez-vous cette sélection et son potentiel à susciter des discussions constructives ?
- Je pense qu’aucun film ne traite de façon complète la condition des femmes. Ce serait une ambition vaine et ça ne donnerait pas forcément un bon film. Les films ont leur focus. Les films choisissent leur sujet. Il y a des sujets très très durs en effet. Des films sur les viols, sur l’inceste, sur les violences, des sujets extrêmement durs mais il y a aussi cette résilience qui est mise en scène. Il y a cette capacité des femmes à poser des mots sur leur malheur, à survivre à leur malheur. Il y a la réalité des solidarités aussi dans la société. Ce sont des films qui nous font voyager dans le temps, dans l’espace, dans l’esprit et je pense qu’ils vont nous faire du bien. Même les films les plus sombres nous font du bien lorsque nous les vivons ensemble et c’est ça l’intérêt du festival : aller au cinéma, voir un film sombre et rentrer chez soi. Seul, ça peut nous pénaliser. Ça peut nous faire renoncer. De concentrer ces films dans un festival, d’échanger ensuite la parole, le vivre ensemble est très important. Cette expérience nous fait du bien.
- Face à la persistance des inégalités hommes-femmes dans le domaine du cinéma, comment évaluez-vous l'évolution de cette dynamique et quelles actions voyez-vous nécessaires pour instaurer un réel équilibre ?
- Incontestablement, aujourd’hui il y a toujours une inégalité dans ce monde du cinéma entre hommes et femmes. Il y a des paroles féminines de plus en plus courageuses, de plus en plus précises qui nous permettent de savoir qu’il y a un déséquilibre qui est structurel. On accuse des individus parce que ces individus qui se comportent de façon contestable doivent être désignés et sanctionnés pour ce qu’ils font mais on voit bien que ces comportements sont permis ou facilités par un contexte de rapport de force, de domination, d’écrasement des femmes, quels que soient leurs rôles, quel que soit leur niveau. Ces paroles individuelles de femmes s’additionnent aujourd’hui et permettent de nous alerter et nous renseigner sur le fonctionnement de ce milieu. Il faut qu’on en sorte, y compris pour ces hommes qui se laissent aller et se comportent de façon abjecte. Cette permissivité, on doit la détruire, on doit l’empêcher.
- En tant que personne imprégnée de diverses formes d'art et de cultures, quels sont vos projets futurs dans ce domaine et comment envisagez-vous de poursuivre votre exploration artistique et littéraire ?
- Je continue à écrire ce qu’on peut appeler des poèmes mais qui ne sont pas vraiment des poèmes, mais j’aime beaucoup la poésie. Je continue à lire beaucoup. Et puis je pars pour un tour du monde, dans des zones différentes. J’ai une conscience très forte du monde et de la densité du monde puisque je suis beaucoup en Amérique du Sud et dans les Caraïbes. Je circule beaucoup en Europe aussi, en Amérique du Nord, au Maghreb et en Afrique. Je connais un petit peu moins l’Asie mais j’y circule un peu aussi. Donc voilà j’ai une conscience du monde, une présence du monde en moi qui consolident mon terrassement amazonien justement. Je cultive ma réceptivité vis-à-vis des autres, mon attitude à entendre et à comprendre les autres. Et c’est pour ça que durant cette semaine où je suis en Corse, je suis sincèrement et profondément plongée dans la Corse.
- Une dernière question. Quelle est votre analyse du processus d'autonomie en cours en Corse, et quelles opportunités cela pourrait-il offrir pour un meilleur fonctionnement des politiques publiques ?
- Manifestement c’est une bonne nouvelle. En tout cas j’ai lu les entretiens donnés par les responsables politique corses et je comprends qu’il y a incontestablement une avancée. Il y a eu des étapes de franchies, il y a eu des batailles, il y a eu des conquêtes. Peut-être étaient-elles insatisfaisantes, insuffisantes. Mais il y a eu des étapes et aujourd’hui manifestement il y a une étape assez déterminante pour justifier une éventuelle révision constitutionnelle. Je pense que c’est très bien parce que s’il est possible encore d’adapter les règles de façon à ce que les politiques publiques soient plus efficaces pour la Corse, c’est tant mieux. C’est absolument tant mieux de connaître de plus près les besoins de la Corse, d’élaborer des solutions par des délibérations publiques en associant davantage les Corses qui réfléchissent à tous les niveaux. Et c’est ce qui se fait car je vois les travaux, je lis les travaux universitaires depuis un moment. Je citerai ceux de Wanda Mastor que je lis depuis des années. Ses publications montrent qu’elle a vraiment la tête dans la réflexion et les concepts puisqu’elle travaille de près avec les collectivités. Donc incontestablement il y a un progrès et c’est tant mieux parce que le progrès ce n’est pas la gloire de ceux ou de celles qui le réalisent, c’est pour la satisfaction des personnes qui auront une meilleure vie.