- Comment s’est déroulée cette assemblée générale ?
- Ce fut une assemblée générale en deux temps. D’abord, la présentation et le vote du texte d’orientation générale, ensuite la présentation des textes qui ont trait à la structuration du mouvement et qui, tout en étant validés, seront travaillés, débattus, lors des Cunsulte à-venir. Dans notre esprit, a cunsulte prendra de plus en plus de poids dans le fonctionnement du mouvement. Ce sera un peu l’assemblée générale permanente entre les temps forts des assemblées générales où là, nous voterons les orientations générales. Comme les textes présentés ne sont pas contradictoires, mais se complètent, nous les avons rassemblés dans un texte général pour constituer, dans un second temps, le corps de la motion générale.
- Quel est l’objet principal de la motion d’orientation générale ?
- Cette assemblée générale, forte de centaines de militants, est, quand même, la démonstration que le parti Corsica Libera est en ordre de bataille. Il a déterminé une feuille de route pour se positionner sur tout le territoire corse et le mailler de façon à créer les conditions pour rendre réellement effectifs les votes de l’Assemblée de Corse sur le terrain. L’objectif est de faire pression sur l’Etat français pour qu’il cède là où il ne veut pas céder, et de s’occuper réellement des problèmes des Corses au quotidien, y compris dans les situations qui sont bloquées par le pouvoir que l’Etat français ne veut pas donner à l’Assemblée de Corse.
- Quels sont les grands axes de la feuille de route ?
- Bien entendu en premier lieu, le social. Le besoin dans ce domaine est, aujourd’hui, très important. Pour nous, la solidarité nationale, c’est avant tout la justice sociale. Dans ce paradis à portée de main qu’est la Corse, nous ne comprenons pas qu’on se retrouve avec des problématiques d’exclusion comparables à celles des banlieues françaises. Un travail est fait au niveau de l’Assemblée de Corse dans ce sens, que nous allons relayer sur le terrain. Nous prendrons à bras-le-corps un certain nombre de sujets et de revendications qui émanent de toutes les couches de la société, également des revendications d’ordre économique. La vraie économie est, aujourd’hui, plombée par une fiscalité inadaptée à la Corse. Nous nous sommes déjà déployés sur le terrain pour dénoncer un certain nombre de choses. Nous irons plus loin.
- C’est-à-dire, concrètement ?
- Concrètement, nous nous opposerons à la spoliation du patrimoine des Corses, notamment le patrimoine immobilier. Nous continuerons à agir dans ce sens, comme nous avons déjà commencé à le faire. Nous relayerons la volonté de l’Assemblée de Corse qui est la volonté populaire, mais est actuellement niée par l’Etat français. Ce sont, pour nous, des axes fondamentaux. Nous n’oublions pas notre travail de fond sur un projet d’indépendance nationale pour notre pays. Contrairement à ce qui a été dit par certains médias, mais qui n’a jamais été dit par les représentants élus de Corsica Libera, l’indépendance, bien qu’elle ne soit pas à l’ordre du jour de la mandature, est, pour nous, un objectif qui reste d’actualité. C’est même notre objectif ! Nous travaillons avec i quaterni di l’indipendenza à la réalisation d’un projet qui apparaîtra non seulement comme le seul cohérent, mais comme le seul véritablement viable pour la Corse dans l’avenir.
- Quelles sont les mobilisations à l’ordre du jour ?
- Chaque fois que le besoin s’en fera ressentir, nous accueillerons la volonté populaire portée par les votes de l’Assemblée de Corse et nous nous mobiliserons pour empêcher, par exemple, la spoliation de la terre. Nous l’avons déjà fait. Nous avons réussi à bloquer des ventes qui, sur le papier, sont légales, mais ne le sont pas pour nous, au regard des résolutions de l’Assemblée de Corse. Une nouvelle fois, nous prévenons que ce qui a été voté par l’Assemblée de Corse, ce qui a été acté par le fait démocratique, pour nous, s’applique. Le jour où une brèche existera, les gens, qui auront fait des acquisitions dans des conditions qui ne sont pas conformes aux votes de l’Assemblée de Corse, verront ces acquisitions remises en question.
- Vous avez réaffirmé votre soutien à la majorité territoriale Pè a Corsica. Comment va-t-il se concrétiser ?
- Nous pensons que le renforcement de Corsica Libera participe de la stabilisation générale de Pè a Corsica. Charge ensuite à nos partenaires de renforcer aussi leur démarche. Tout ce que nous ferons, nous le ferons en cohésion, nous avec nos mots d’Indépendantistes, mais dans le cadre du contrat de mandature et de l’accord historique qui a été passé entre les différents courants du nationalisme. Il y a des actions sur le terrain que nous préconisons de faire tous ensemble, concernant, par exemple, la lutte contre la spéculation immobilière, la corsisation des emplois… afin de mobiliser toute la société corse. Nous allons nous attacher à être sur le terrain, mais nous ne voulons pas y être seuls au nom de Corsica Libera parce qu’à part l’objectif d’indépendance, ce sont des thèmes que nous partageons tous.
- Après l’officialisation de la position du gouvernement sur la réforme institutionnelle, vous avez boudé deux visites ministérielles. Persévérez-vous dans cette attitude face à Paris ?
- Nous avons appelé les représentants de la Corse à ne pas perdre de temps dans de vaines mondanités alors que le diktat des représentants du gouvernement français se poursuit et qu’il n’y a pas de véritables négociations. Si le gouvernement français a une vraie volonté de dialogue, il doit considérer un marqueur très important que nous avons réaffirmé au cours de cette assemblée générale : c’est le sort réservé aux recherchés et prisonniers politiques. C’est un marqueur de la volonté politique de résoudre ou non la question corse. A l’aune de ce qui sera fait dans ce domaine-là, mais aussi dans d’autres domaines, nous évaluerons la nécessité ou non de discuter avec des gens qui s’inscriront ou pas dans le cadre d’une discussion loyale avec la prise en compte de ce que nous portons. Si véritablement nous avons affaire à des gens qui sont là uniquement pour nous transmettre les décisions prises unilatéralement à Paris, nous pensons que nos élus ont autre chose à faire, ce qu’ils font d’ailleurs très bien !
- Après plus de deux ans de pouvoir nationaliste et au début d’une nouvelle mandature, quels regards les militants portent-ils sur ce qui a ou n’a pas été fait ?
- La nouvelle mandature a œuvré sur beaucoup de secteurs et a amorcé des virages très importants. Elle arrive à faire en peu de temps ce qui n’a pas été fait pendant des décennies, mais elle est bloquée par un cadre contraint que la majorité territoriale a voulu faire évoluer. Les négociations, qui ont été menées, ont débouché sur des diktats de l’Etat français dont les représentants ne veulent pas entendre la voix des Corses, la voix démocratiquement exprimée à plusieurs reprises. Cette situation crée la nécessité d’un redéploiement de tout le mouvement national sur le terrain des luttes, notamment de Corsica Libera qui est à la fois un parti de gouvernement et un parti d’action et de propositions qui développera son action sur le terrain. Nous n’abandonnerons aucun des terrains publics de lutte. Aujourd’hui, c’est de cela qu’il est question : mettre en place une stratégie qui soit, en même temps, une stratégie de responsabilité, d’efficacité et de propositions pour véritablement changer la réalité de la Corse.
- N’y-a-t-il pas une impatience des militants et des Corses devant des négociations qui ont focalisé les énergies pendant trois mois pour peu de résultats ?
- Non ! Les élus, notamment ceux de Corsica Libera, tiennent les militants assez régulièrement informés de leur travail. Il est vrai que l’opinion s’est focalisée sur ces discussions, - on ne peut pas vraiment parler de négociations ! - avec Paris qui ont reçu une large couverture médiatique, mais nous sommes conscients que les élus font un travail énorme au quotidien sur des domaines importants où ils ont déjà marqué des points. Un travail sans commune mesure avec ce qui n’était pas fait par le passé. On ne peut pas tout résoudre d’un coup de baguette magique ! Mais, sur un certain nombre de domaines, la collectivité territoriale a pris toutes ses responsabilités et demande à en prendre encore plus !
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Ce fut une assemblée générale en deux temps. D’abord, la présentation et le vote du texte d’orientation générale, ensuite la présentation des textes qui ont trait à la structuration du mouvement et qui, tout en étant validés, seront travaillés, débattus, lors des Cunsulte à-venir. Dans notre esprit, a cunsulte prendra de plus en plus de poids dans le fonctionnement du mouvement. Ce sera un peu l’assemblée générale permanente entre les temps forts des assemblées générales où là, nous voterons les orientations générales. Comme les textes présentés ne sont pas contradictoires, mais se complètent, nous les avons rassemblés dans un texte général pour constituer, dans un second temps, le corps de la motion générale.
- Quel est l’objet principal de la motion d’orientation générale ?
- Cette assemblée générale, forte de centaines de militants, est, quand même, la démonstration que le parti Corsica Libera est en ordre de bataille. Il a déterminé une feuille de route pour se positionner sur tout le territoire corse et le mailler de façon à créer les conditions pour rendre réellement effectifs les votes de l’Assemblée de Corse sur le terrain. L’objectif est de faire pression sur l’Etat français pour qu’il cède là où il ne veut pas céder, et de s’occuper réellement des problèmes des Corses au quotidien, y compris dans les situations qui sont bloquées par le pouvoir que l’Etat français ne veut pas donner à l’Assemblée de Corse.
- Quels sont les grands axes de la feuille de route ?
- Bien entendu en premier lieu, le social. Le besoin dans ce domaine est, aujourd’hui, très important. Pour nous, la solidarité nationale, c’est avant tout la justice sociale. Dans ce paradis à portée de main qu’est la Corse, nous ne comprenons pas qu’on se retrouve avec des problématiques d’exclusion comparables à celles des banlieues françaises. Un travail est fait au niveau de l’Assemblée de Corse dans ce sens, que nous allons relayer sur le terrain. Nous prendrons à bras-le-corps un certain nombre de sujets et de revendications qui émanent de toutes les couches de la société, également des revendications d’ordre économique. La vraie économie est, aujourd’hui, plombée par une fiscalité inadaptée à la Corse. Nous nous sommes déjà déployés sur le terrain pour dénoncer un certain nombre de choses. Nous irons plus loin.
- C’est-à-dire, concrètement ?
- Concrètement, nous nous opposerons à la spoliation du patrimoine des Corses, notamment le patrimoine immobilier. Nous continuerons à agir dans ce sens, comme nous avons déjà commencé à le faire. Nous relayerons la volonté de l’Assemblée de Corse qui est la volonté populaire, mais est actuellement niée par l’Etat français. Ce sont, pour nous, des axes fondamentaux. Nous n’oublions pas notre travail de fond sur un projet d’indépendance nationale pour notre pays. Contrairement à ce qui a été dit par certains médias, mais qui n’a jamais été dit par les représentants élus de Corsica Libera, l’indépendance, bien qu’elle ne soit pas à l’ordre du jour de la mandature, est, pour nous, un objectif qui reste d’actualité. C’est même notre objectif ! Nous travaillons avec i quaterni di l’indipendenza à la réalisation d’un projet qui apparaîtra non seulement comme le seul cohérent, mais comme le seul véritablement viable pour la Corse dans l’avenir.
- Quelles sont les mobilisations à l’ordre du jour ?
- Chaque fois que le besoin s’en fera ressentir, nous accueillerons la volonté populaire portée par les votes de l’Assemblée de Corse et nous nous mobiliserons pour empêcher, par exemple, la spoliation de la terre. Nous l’avons déjà fait. Nous avons réussi à bloquer des ventes qui, sur le papier, sont légales, mais ne le sont pas pour nous, au regard des résolutions de l’Assemblée de Corse. Une nouvelle fois, nous prévenons que ce qui a été voté par l’Assemblée de Corse, ce qui a été acté par le fait démocratique, pour nous, s’applique. Le jour où une brèche existera, les gens, qui auront fait des acquisitions dans des conditions qui ne sont pas conformes aux votes de l’Assemblée de Corse, verront ces acquisitions remises en question.
- Vous avez réaffirmé votre soutien à la majorité territoriale Pè a Corsica. Comment va-t-il se concrétiser ?
- Nous pensons que le renforcement de Corsica Libera participe de la stabilisation générale de Pè a Corsica. Charge ensuite à nos partenaires de renforcer aussi leur démarche. Tout ce que nous ferons, nous le ferons en cohésion, nous avec nos mots d’Indépendantistes, mais dans le cadre du contrat de mandature et de l’accord historique qui a été passé entre les différents courants du nationalisme. Il y a des actions sur le terrain que nous préconisons de faire tous ensemble, concernant, par exemple, la lutte contre la spéculation immobilière, la corsisation des emplois… afin de mobiliser toute la société corse. Nous allons nous attacher à être sur le terrain, mais nous ne voulons pas y être seuls au nom de Corsica Libera parce qu’à part l’objectif d’indépendance, ce sont des thèmes que nous partageons tous.
- Après l’officialisation de la position du gouvernement sur la réforme institutionnelle, vous avez boudé deux visites ministérielles. Persévérez-vous dans cette attitude face à Paris ?
- Nous avons appelé les représentants de la Corse à ne pas perdre de temps dans de vaines mondanités alors que le diktat des représentants du gouvernement français se poursuit et qu’il n’y a pas de véritables négociations. Si le gouvernement français a une vraie volonté de dialogue, il doit considérer un marqueur très important que nous avons réaffirmé au cours de cette assemblée générale : c’est le sort réservé aux recherchés et prisonniers politiques. C’est un marqueur de la volonté politique de résoudre ou non la question corse. A l’aune de ce qui sera fait dans ce domaine-là, mais aussi dans d’autres domaines, nous évaluerons la nécessité ou non de discuter avec des gens qui s’inscriront ou pas dans le cadre d’une discussion loyale avec la prise en compte de ce que nous portons. Si véritablement nous avons affaire à des gens qui sont là uniquement pour nous transmettre les décisions prises unilatéralement à Paris, nous pensons que nos élus ont autre chose à faire, ce qu’ils font d’ailleurs très bien !
- Après plus de deux ans de pouvoir nationaliste et au début d’une nouvelle mandature, quels regards les militants portent-ils sur ce qui a ou n’a pas été fait ?
- La nouvelle mandature a œuvré sur beaucoup de secteurs et a amorcé des virages très importants. Elle arrive à faire en peu de temps ce qui n’a pas été fait pendant des décennies, mais elle est bloquée par un cadre contraint que la majorité territoriale a voulu faire évoluer. Les négociations, qui ont été menées, ont débouché sur des diktats de l’Etat français dont les représentants ne veulent pas entendre la voix des Corses, la voix démocratiquement exprimée à plusieurs reprises. Cette situation crée la nécessité d’un redéploiement de tout le mouvement national sur le terrain des luttes, notamment de Corsica Libera qui est à la fois un parti de gouvernement et un parti d’action et de propositions qui développera son action sur le terrain. Nous n’abandonnerons aucun des terrains publics de lutte. Aujourd’hui, c’est de cela qu’il est question : mettre en place une stratégie qui soit, en même temps, une stratégie de responsabilité, d’efficacité et de propositions pour véritablement changer la réalité de la Corse.
- N’y-a-t-il pas une impatience des militants et des Corses devant des négociations qui ont focalisé les énergies pendant trois mois pour peu de résultats ?
- Non ! Les élus, notamment ceux de Corsica Libera, tiennent les militants assez régulièrement informés de leur travail. Il est vrai que l’opinion s’est focalisée sur ces discussions, - on ne peut pas vraiment parler de négociations ! - avec Paris qui ont reçu une large couverture médiatique, mais nous sommes conscients que les élus font un travail énorme au quotidien sur des domaines importants où ils ont déjà marqué des points. Un travail sans commune mesure avec ce qui n’était pas fait par le passé. On ne peut pas tout résoudre d’un coup de baguette magique ! Mais, sur un certain nombre de domaines, la collectivité territoriale a pris toutes ses responsabilités et demande à en prendre encore plus !
Propos recueillis par Nicole MARI.