Buts : Traoré (53e) Derouard (76e) et Romain (80e)
Avertissement : Kerbach (85eme) pour SC Bastia CA Propriano
Isoardi – Belkaid, El Karfi, Mondoloni, Nironi – Ganu, Ameziane (El Madaoui, 57eme), Deloyer (Balla, 72eme), El Assouli – Billiere, Souifi
SC Bastia
Carlotti – Akkani, Medori (Pianelli, 85eme), Mary, Achilli – Balbinot, Coulibaly, Traoré, Santini (Agostini, 68eme) – Derouard (Kerbach, 84eme), Romain
CAP-SCB : c'était l'idéal pour parfaire une mini-préparation avant les hostilités du championnat de National 3.
Et le Sporting en a bien besoin.
On l'a vu tout au long de cette rencontre mais surtout lors de cette première période de jeu où le SCB, soutenu par un fort contingent de supporters, a véritablement eu du mal à s'imposer face à un adversaire qui, face à son public, entendait se montrer à la hauteur de son adversaire.
A ce jeu le spectacle ne fut pas de ceux qui soulèvent l'enthousiasme.
Quelques tirs au but plus mais sans grand danger pour les deux gardiens.
En tout cas à la pause tout le rouge et noir de Propriano avaient tenu face au bleu du Sporting.
Les choses allaient aller autrement à la pause après cette belle combinaison sur la côté gauche du terrain et cette frappe de Hassim Traoré qui faisait mouche.
C'était le but qui mettait le Sporting sur le chemin de la confiance. Et du succès que confirmaient Derouard sur un excellent service de Romain (81e) puis ce même Romain quelques minutes plus tard.
Le succès était au rendez-vous.
Mais il faudra faire preuve de patience car, cette victoire, aussi importante soit-elle, n'est une toute première pierre sur le chemin du renouveau.
Le retour vers les sommets, il faut que l'on s'en persuade, va s'effectuer sur un chemin long et sinueux.
Mais l'essentiel est sauf : le Sporting est toujours là !
U Sporting Club di a Corsica in giru ind’u Vighjanu
Un match de football… amateur.
Footballistiquement parlant, ce match, que joueurs et staff du Sporting voyaient comme un match de préparation permettant d’entamer (avec trois rencontres de retard) le championnat du groupe D (Corse - Méditerranée) de National 3, ne devrait aucunement rester dans les annales du Sporting et moins encore dans la mémoire des quelques 250 supporters (dont une large majorité de bleus) présents à Propriano en ce 10 septembre 2017.
Le moins que l’on puisse dire est que la qualité de jeu des deux équipes, mais aussi les déboires estivaux des anciens pensionnaires de Ligue 1, auront eu raison du beau football. Dans cette situation inédite, le public a ainsi pu s’accoutumer au football que devrait désormais pratiquer le Sporting.
Au bout des 90 minutes, néanmoins, c’est bien le Sporting Club de Bastia qui fête sa victoire 3 à 0 avec des buts marqués par Hassim Traoré (51ème), Anthony Derouard (76ème) et Julien Romain (80ème) et qui peut se regrouper à proximité de la tribune Nord de l’enceinte proprianaise auprès du noyau de supporters Bastiais ayant fait le déplacement. Supporters, joueurs et entourage du club ont fêté cette victoire pendant plusieurs minutes sans que le moindre débordement vocal (Et un… et deux… et trois ! zéro !) ne soit à déplorer. L’honneur sauf et la musette pleine d’espoirs, les bleus pouvaient reprendre les sinueuses routes qui mènent au Nord avec le sentiment du devoir accompli.
De toutes les pièves, de tous les villages
Tradition oblige, en ces temps de nativité de la vierge, la Corse entière a l’habitude de se retrouver pour la Santa di u Niolu afin de fêter, avec les amis des quatre coins de l’île, de joyeuses (et parfois même pieuses) retrouvailles. Mais cette année, en plus de la commémoration de Casamaccioli, la messe footballistique a offert à de nombreux turchini une possible communion dans la Rocca et chacun a pu croiser dans l’enceinte un ami, un cousin, un collègue ou un paisanu et savourer (enfin) le retour des joueurs du SCB sur les gazons après le cauchemar estival de 2017.
À l’occasion de ce match c’est bien de toute la Corse que sont venus les supporters du Sporting. Certes le contingent régional (Rocca, Alta Rocca, Taravu) s’est trouvé fortement représenté, pour d’évidentes raisons logistiques mais les autres régions de l’île ne se sont pas retrouvées en reste. On a pu distinguer, dans l’assemblée, des visages familiers d’Armand Cesari venant d’Aiacciu, de Portivechju, de Bonifaziu, du Fiumorbu mais même des contingents de Bastiais ou de Capicorsini lassés de ne pas voir leurs champions fouler la légendaire pelouse de Furiani.
On voit bien en parcourant les divers comptes rendus officiels et officieux de ce match de coupe de France que cette rencontre n’a présenté ni grand intérêt footballistique, ni un temps fondamental de la vie du SCB. Pourtant cette rencontre hors du commun et inhabituelle pour les bleus, a offert (à ceux qui savent regarder) son lot de satisfactions et de plaisirs simple : celui d’un football dépouillé des artifices financiers, celui d’une équipe nationale corse en déplacement chez elle pour y affronter un petit poucet, celui d’une tribune bon enfant et garnie, celui d’un public enraciné et celui d’une communauté capable de faire bloc derrière une institution mise à mal et mise (pour plusieurs années encore) en difficulté.
Ce temps du Sporting Club de Bastia nous offre la preuve, une fois de plus, que même moribond et en très grande difficulté, ce club est immortel et que pour son public vibrant dans chaque village ou chaque ville de Corse, comme dans tous les cœurs (ou presque), il tient une place centrale.
H. N