DOSSIER. La nature et la culture pour encourager un tourisme annuel en Corse

Après avoir énoncé leur envie de sortir d’un tourisme corse 100 % balnéaire et estival, les acteurs locaux ont mis en place des stratégies précises pour aller dans ce sens. L’axe de développement majeur, commun à presque tout le territoire, c’est celui de l’« outdoor », comme l’explique Olivier Franceschini, de l’office de tourisme de l’Ile Rousse. « Nous avons créé 350 kilomètres de sentiers de randonnée, 220 kilomètres de sentiers de VTT, et nous aurons bientôt un espace de trail, long de 450 kilomètres. C’est quelque chose que nous avons initié en 2010, et depuis, ça ne fait que se développer. »

Le sport en extérieur est parfaitement adapté à un tourisme annualisé, et représente, en ce sens, un axe de développement pertinent. « Pendant les ailes de saison, la température est plus basse, plus agréable, et il y a moins de monde sur l’île. Donc c’est parfait pour profiter de la nature », complète Laetizia Adami, en poste à l’office de tourisme Ouest Corsica.

De son côté, l’Agence du tourisme de la Corse (ATC) a développé, en partenariat avec le guide touristique du Petit Futé, un manuel pratique des sentiers à vélo de l’île, tout récemment mis en vente. « C’est vraiment un très beau projet, qui rentre parfaitement dans nos objectifs », se satisfait Angèle Bastiani, la présidente de l’ATC.

Le sport n’est pas l’unique secteur d’activité sur lequel ont choisi de miser les acteurs du tourisme corse. Pour arriver à un territoire attractif 12 mois sur 12, le levier de la culture a également été privilégié. « Cette année, les représentations de chants de Noël que nous organisons ont été très prisées », explique-t-on du côté de l’office de tourisme d’Ajaccio. « Toujours dans le domaine de la musique, nous proposons aussi des chants polyphoniques corses une fois par semaine à partir du printemps. Ça plaît beaucoup. »

Mais la culture, c’est aussi l’artisanat et les producteurs locaux. Et là-encore, pas besoin d’un grand soleil pour découvrir les méthodes ancestrales d’un coutelier corse. « On va proposer, pour le printemps, des rencontres avec des artisans locaux », reprend la représentante de l’office de tourisme d’Ajaccio. « Ça va prendre la forme de visite guidée dans un village, suivie d’une rencontre ! » Idée similaire du côté de Laetizia Adami, qui explique que l’Ouest Corsica aspire à développer le tourisme dans les petits villages typiques.

Pour que l'engrenage s'enclenche, il faut cependant que tout le monde décide de jouer le jeu au niveau local. En qualité de coordinateur, l'office de tourisme de l'Ouest Corsica essaie justement de sensibiliser les professionnels de son secteur à cette nouvelle vision touristique. « On est actuellement en pourparlers avec les restaurateurs et les hôteliers », précise Laetizia Adami. « Il faut les inciter à garder leurs établissements ouverts plus longtemps dans l'année, c'est indispensable si on veut attirer du monde. »