DOSSIER. Tourisme hors-saison : en Corse, les logements s'adaptent pour attirer une nouvelle clientèle

Dans l’imagine collectif, « la Corse n’est pas associée au tourisme d’hiver », reconnaît Tony Biet, responsable du service réservation pour les Gîtes de France en Corse. Pourtant, l’île ne manque pas d’activités pour séduire les amateurs de glisse : « Tout le monde ne le sait pas forcément, mais nous avons trois stations de ski en Corse ! » Forcément, les chiffres s’en ressentent. Sur 1 300 hébergements mis en location sous l’étiquette « Gîtes de France » en Corse, le taux d’occupation est seulement de 8 % entre fin octobre et mi-avril.

Un gros manque à gagner qui a poussé le label à lancer une nouvelle campagne de communication en novembre 2022. L’objectif : « Rappeler que dans le cadre dépaysant de la Corse, il est possible de trouver les mêmes équipements que dans les autres destinations d’hiver. » Sur les flyers distribués par Tony Biet figurent donc des cheminées, des piscines chauffées, ou encore des spas. Car ces installations, largement répandues sur l’île, peuvent présenter un réel point fort au moment des réservations. « En fait, ça permet de loger dans un cadre confortable, tout en étant dépaysé », résume le responsable du service réservation.

Cet axe de communication, Gîtes de France veut le mettre à profit d’une « clientèle de proximité », comprenant les résidents corses, mais aussi plus généralement les habitants du bassin méditerranéen, « pour qui il est facile de prendre le bateau ou l’avion ». À écouter les touristes présents au Salon des Vacances de Bruxelles, en Belgique, où Gîtes de France occupait une place de choix, la stratégie semble pertinente. « Avec mon mari, nous partons chaque année faire du ski dans les Alpes », décrit Yoke, passée sur le stand un peu par hasard. « Je n’avais jamais pensé à la Corse pour passer l’hiver, on va y réfléchir. »

En parallèle, le label lance des actions plus ciblées, à l’occasion, par exemple, du week-end de la Saint-Valentin. « Tout ça, c’est très récent, donc on ne peut pas encore connaître les retombées », explique Tony Biet. « Mais ce qui est sûr, c’est qu’en fonction des premiers retours, on va affiner nos campagnes, peut-être les changer un petit peu... » Quoiqu’il en soit, le tourisme hivernal risque d’avoir du mal à rattraper les chiffres de la haute saison. Entre avril et septembre 2022, 10,1 millions de nuitées ont été enregistrées sur l’île.