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Dépistage de l’endométriose : un test salivaire bientôt expérimenté en Corse


le Dimanche 23 Février 2025 à 19:17

Depuis le 11 février dernier, un test en phase expérimental est pris en charge par l’Assurance Maladie et ambitionne de révolutionner le diagnostic de cette maladie gynécologique parfois difficile à déceler. L’hôpital privé Sud Corse et l’hôpital de Bastia font partis des 80 hôpitaux français qui participeront à cette expérimentation à grande échelle. Un espoir pour les femmes en attente de diagnostic depuis plusieurs années.



Dépistage de l’endométriose : un test salivaire bientôt expérimenté en Corse
Il pourrait éviter les affres de l’errance médicale à des milliers de femmes. La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a annoncé le 11 février dernier qu’un test salivaire utilisé pour le diagnostic de l’endométriose sera désormais remboursé pour certaines patientes. Encore en phase expérimentale, cet « Endotest » développé par Ziwig, une entreprise de biotechnologie lyonnaise, pourrait bien à l’avenir révolutionner le diagnostic de cette maladie gynécologique pas toujours évidente à diagnostiquer. Au gré d’examens médicaux, d’échographies, d’IRM, et même parfois de chirurgies exploratoires, on estime qu’en moyenne sept ans sont en effet nécessaires pour poser un diagnostic d’endométriose. De quoi renforcer la détresse des patientes atteintes de cette maladie encore mal appréhendée, et qui paradoxalement toucherait aujourd’hui plus d’une femme sur 10 en âge de procréer, en leur provoquant la plupart du temps d’intenses douleurs, et des problèmes de fertilité dans 30 à 40% des cas. 
 
Non invasif et rapide, l’Endotest ambitionne de pouvoir détecter l’endométriose par la salive, grâce à l’analyse et au séquençage de l’ARN. En phase de test depuis déjà plusieurs années, il a été jugé suffisamment prometteur par la Haute Autorité de Santé pour justifier une expérimentation à grande échelle dans 80 hôpitaux français, parmi lesquels l’hôpital de Bastia et l’hôpital privé Sud Corse à Ajaccio. 
 
« C’est une technique prometteuse qui progresse bien », souligne le Dr Jean Canarelli, propriétaire de la clinique ajaccienne et président du Conseil de l’Ordre des médecins de Corse-du-Sud, en insistant sur l’espoir qu’il suscite pour les femmes atteintes de cette maladie invalidante et toujours en attente de diagnostic. « Nous avons conventionné avec la société Ziwig car cela nous a semblé intéressant. Dans notre établissement nous sommes dans une logique d’innovation et cela s’inscrit parfaitement dans ce schéma », ajoute-t-il en précisant : « Nous les avons aussi intéressés de par notre positionnement en termes de diagnostic avec un gynécologue qui est orienté sur cette prise en charge et sur l’imagerie. L’expérimentation exige en effet de l’imagerie, la pratique clinique d’un gynécologue et la capacité de l’établissement à rentrer dans l’étude ».
 
D’ici quelques jours, de premières patientes insulaires âgées de plus de 18 ans et ayant une suspicion d’endométriose, pourront donc se voir proposer ce test lors de leur prise en charge à l’hôpital privé Sud Corse ou à l’hôpital de Bastia. Ces tests seront ensuite envoyés sur le continent pour être analysés. 
 
Dans un arrêté relatif à la prise en charge de ce dispositif médical, paru au Journal Officiel le 6 février, il est précisé que quelque 25 000 patientes pourront bénéficier d’une prise en charge dans les trois années à venir. Celles-ci devront avoir une « imagerie normale ou équivoque, mais présentant des symptômes très évocateurs ou invalidant de la maladie ». 2500 d’entre elles seront incluses dans une étude clinique dont les résultats conditionneront une éventuelle généralisation du remboursement qui est aujourd’hui fixé à 839 euros par test.