"Si le discours prononcé par le ministre Darmanin le 6 février dernier à Aiacciu a marqué une évolution sur la forme, rien n'a, pour l'heure, évolué sur le fond quant à la position de l'Etat français vis-vis de la Corse." Pour Corsica Libera, la réunion du 24 février à Paris entre le gouvernement français et les représentants élus de la Corse, la première depuis la suspension du dialogue en septembre dernier, n’apparait pas en l’état comme "l'ouverture d'une nouvelle séquence politique." C’est ce qu’a affirmé mardi à Bastia, son porte-parole Petru Anto Tomasi.
Le parti indépendantiste pose une série de questions simples : "Ces discussions vont-elles reprendre sur les mêmes bases que précédemment ou s'agit-il de reprendre un processus sur des bases nouvelles ? ". Autrement dit, précise-t-il, "les lignes rouges fixées par Paris et formalisées par le protocole Darmanin-Simeoni, signé il y a près d'un an entre le ministre de l'Intérieur de la France et le Président du Conseil exécutif de Corse, sont-elles toujours en vigueur ? Ou s'agit-il d'ouvrir, enfin, un véritable processus politique sans tabou, ni lignes rouges qui permette de prendre en compte toutes les dimensions du conflit politique qui oppose la Corse et la France depuis plusieurs décennies ainsi que les choix exprimés démocratiquement et de façon constante par le peuple corse, ces dernières années ? En définitive, est-il question de traiter la question corse comme un simple problème relevant de la décentralisation d'une entité administrative française, de problématiques d'ordre strictement économique et de maintien de l'ordre, ou parlons-nous d'un processus de dimension politique incluant la reconnaissance du peuple corse et de l'ensemble de ses droits nationaux ? ".
Enfin, si Corsica Libera prend acte de l’évolution du discours de Gérald Darmanin qui "a employé à plusieurs reprises le terme de paix" à l'occasion de son discours d'Aiacciu du 6 février pour les 25 ans de l’assassinat du préfet Erignac, il s’interroge : "Cette volonté de paix conduira-t-elle à la libération et à l'arrêt des poursuites pour tous les Corses qui ont consenti tous les sacrifices pour leur pays, ou consiste-t-elle uniquement à vouloir réprimer toute forme de contestation par l'envoi massif de gendarmes et de policiers, comme l'a indiqué depuis Corti le même Gérald Darmanin ? " Le parti indépendantiste le dit clairement "La réponse à ces questions conditionne l'avenir des discussions et notre appréciation à leur égard. À partir de là, effectivement, nous sommes prêts à contribuer à un processus, sinon on participera aux discussions, mais participation ne veut pas dire soutien."
Un seuil minimal
La conseillère territoriale de Corsica Libera, Josepha Giacometti-Piredda, qui fait partie de la délégation corse, sera bien à Paris vendredi pour poser ces questions aux différents protagonistes. Avec pour priorité de savoir "si les lignes rouges, posées comme base de discussion, sont toujours valables. Si c’est le cas, dès vendredi après-midi, lors de la réunion sur le foncier et l’urbanisme, nous allons nous retrouver face à la première ligne rouge qui est celle de la question du statut de résident". Il s’agit, poursuit-elle, de "porter le processus, si nous voulons qu’il en devienne un, au bon niveau. C’est bien cela que nous voulons remettre au centre des discussions".
Si la conseillère territoriale ne remet pas en cause sa participation au dialogue avec Paris, elle en précise les modalités "Il est important dire aux Corses ce que nous faisons à Paris. Est-ce qu’il s’agit d’un simple cycle de discussions techniques ou est-ce qu’il s’agit de déterminer la base minimale qui conditionnerait l’entrée dans un processus à vocation historique, comme certains ont voulu l’appeler, et qui n’est pas les cas aujourd’hui ? Si nous ouvrons une nouvelle phase, est-ce que cette nouvelle phase ouvre sans tabou, ni préalable, les conditions de la survie de notre peuple sur cette terre ? ". Elle redit que le seuil minimal est "celui des revendications que nous portons et qui ont été validées par 70% des Corses. Nous n’avons pas à en faire la démonstration. Le statut de résident, la coofficialité de la langue, un véritable statut fiscal pour un développement économique maîtrisé, c’est la base que nous devons défendre à Paris ». Corsica Libera, qui ne veut plus « s'inscrire dans l'assistanat", entend "dans le droit fil de notre combat politique", réaffirmer "notre volonté jamais démentie de contribuer à un véritable processus permettant d'aboutir à une paix véritable qui passe par la sauvegarde d'un peuple plus que jamais menacé dans son existence par les effets conjugués de la spéculation immobilière et d'une colonisation de peuplement effrénée."
C'est en ce sens que le parti réitère sa proposition de résolution en 10 points "qui constitue, à ce jour, la seule proposition présentée publiquement à destination de notre peuple et des différents acteurs politiques. Nous continuerons, dans les jours et les semaines qui viennent, à en populariser le contenu."
Le parti indépendantiste pose une série de questions simples : "Ces discussions vont-elles reprendre sur les mêmes bases que précédemment ou s'agit-il de reprendre un processus sur des bases nouvelles ? ". Autrement dit, précise-t-il, "les lignes rouges fixées par Paris et formalisées par le protocole Darmanin-Simeoni, signé il y a près d'un an entre le ministre de l'Intérieur de la France et le Président du Conseil exécutif de Corse, sont-elles toujours en vigueur ? Ou s'agit-il d'ouvrir, enfin, un véritable processus politique sans tabou, ni lignes rouges qui permette de prendre en compte toutes les dimensions du conflit politique qui oppose la Corse et la France depuis plusieurs décennies ainsi que les choix exprimés démocratiquement et de façon constante par le peuple corse, ces dernières années ? En définitive, est-il question de traiter la question corse comme un simple problème relevant de la décentralisation d'une entité administrative française, de problématiques d'ordre strictement économique et de maintien de l'ordre, ou parlons-nous d'un processus de dimension politique incluant la reconnaissance du peuple corse et de l'ensemble de ses droits nationaux ? ".
Enfin, si Corsica Libera prend acte de l’évolution du discours de Gérald Darmanin qui "a employé à plusieurs reprises le terme de paix" à l'occasion de son discours d'Aiacciu du 6 février pour les 25 ans de l’assassinat du préfet Erignac, il s’interroge : "Cette volonté de paix conduira-t-elle à la libération et à l'arrêt des poursuites pour tous les Corses qui ont consenti tous les sacrifices pour leur pays, ou consiste-t-elle uniquement à vouloir réprimer toute forme de contestation par l'envoi massif de gendarmes et de policiers, comme l'a indiqué depuis Corti le même Gérald Darmanin ? " Le parti indépendantiste le dit clairement "La réponse à ces questions conditionne l'avenir des discussions et notre appréciation à leur égard. À partir de là, effectivement, nous sommes prêts à contribuer à un processus, sinon on participera aux discussions, mais participation ne veut pas dire soutien."
Un seuil minimal
La conseillère territoriale de Corsica Libera, Josepha Giacometti-Piredda, qui fait partie de la délégation corse, sera bien à Paris vendredi pour poser ces questions aux différents protagonistes. Avec pour priorité de savoir "si les lignes rouges, posées comme base de discussion, sont toujours valables. Si c’est le cas, dès vendredi après-midi, lors de la réunion sur le foncier et l’urbanisme, nous allons nous retrouver face à la première ligne rouge qui est celle de la question du statut de résident". Il s’agit, poursuit-elle, de "porter le processus, si nous voulons qu’il en devienne un, au bon niveau. C’est bien cela que nous voulons remettre au centre des discussions".
Si la conseillère territoriale ne remet pas en cause sa participation au dialogue avec Paris, elle en précise les modalités "Il est important dire aux Corses ce que nous faisons à Paris. Est-ce qu’il s’agit d’un simple cycle de discussions techniques ou est-ce qu’il s’agit de déterminer la base minimale qui conditionnerait l’entrée dans un processus à vocation historique, comme certains ont voulu l’appeler, et qui n’est pas les cas aujourd’hui ? Si nous ouvrons une nouvelle phase, est-ce que cette nouvelle phase ouvre sans tabou, ni préalable, les conditions de la survie de notre peuple sur cette terre ? ". Elle redit que le seuil minimal est "celui des revendications que nous portons et qui ont été validées par 70% des Corses. Nous n’avons pas à en faire la démonstration. Le statut de résident, la coofficialité de la langue, un véritable statut fiscal pour un développement économique maîtrisé, c’est la base que nous devons défendre à Paris ». Corsica Libera, qui ne veut plus « s'inscrire dans l'assistanat", entend "dans le droit fil de notre combat politique", réaffirmer "notre volonté jamais démentie de contribuer à un véritable processus permettant d'aboutir à une paix véritable qui passe par la sauvegarde d'un peuple plus que jamais menacé dans son existence par les effets conjugués de la spéculation immobilière et d'une colonisation de peuplement effrénée."
C'est en ce sens que le parti réitère sa proposition de résolution en 10 points "qui constitue, à ce jour, la seule proposition présentée publiquement à destination de notre peuple et des différents acteurs politiques. Nous continuerons, dans les jours et les semaines qui viennent, à en populariser le contenu."