Jean-Michel Miniconi directeur de la Cress et Pascal Vivarelli, vice-président
- Qu'est-ce que l'économie sociale et solidaire (ESS) ?
Pascal. Vivarelli : - Cela regroupe des entreprises associatives, des fondations, des Scop dont l'objectif n'est pas de faire de l'argent pour le rendre à des actionnaires mais plutôt de le redistribuer aux salariés ou de le réinvestir dans de nouvelles missions.
- Quelle est son importance en Corse ?
P.V : - Environ 12% des salariés de l'île est employé par les 1107 entreprises de l'économie sociale et solidaire. Cela représente aussi 12% des richesses territoriales. Ce secteur est en expansion puisqu'en 10 ans, nos effectifs ont augmenté de 23%. Grâce à elle, un territoire pauvre comme la Corse a plus d'atouts pour s'en sortir qu'un territoire en difficulté avec des entreprises énormes comme dans le Nord de la France.
- Aujourd'hui vous avez remis un prix, que représente-t-il ?
P.V : - C'est un prix qui valorise l'insertion, une vision de l'économie durable, écologique, sociale. Quand on a dû choisir l'association qui allait être lauréate, Isatis cochait toutes les cases car elle a proposé dans un milieu carcéral, à des gens complètement exclus, des projets liés au bois, un secteur d'avenir pour la Corse.
- Y a-t-il d'autres entreprises sur le territoire qui portent des projets d'envergure sur l'économie sociale et solidaire ?
P.V - Oui, sur l'ensemble du territoire. Il y a des petites entreprises, des Scop, des fondations, des mutuelles qui ont pour principe d'être propres, respectueuses, pas seulement de la nature mais aussi de leurs salariés.
J.-M. Miniconi : Je pense qu'il y a des chantiers remarquables autour de l'économie circulaire, au niveau du traitement des déchets par exemple. Il y a des activités portées par des structures associatives qui sont inspirantes car elles répondent à des besoins réels. Les recycleries permettent aux personnes de déposer du matériel dont ils ne se servent plus et elles les récupèrent pour les valoriser.
- Quelles sont les perspectives ?
- Il faut se demander quelle économie et quelle société nous voulons en Corse et ne pas oublier le postulat fondamental que l'économie est faite pour l'homme pas l'inverse. Nous avons un territoire que nous devons penser avec une économie durable, fondée sur l'ensemble du territoire et solidaire car aujourd'hui 20% de la population est sous le seuil de pauvreté. Il faut une réflexion sur le sujet pour qu'ils puissent vivre et travailler en Corse dans la dignité. De ce fait, notre chambre a engagé des travaux avec la Collectivité de Corse via l'Agence de développement de la Corse sur des dossiers qui ont été travaillés : la mobilité, l'alimentation, les déchets... Nous allons faire un bilan d'étape pour savoir où nous en sommes et faire le point sur ce qui doit être encore valorisé.
LES CHIFFRES CLÉS DE L’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE EN CORSE
La Cress remettait le prix de l'économie sociale et solidaire à l'association Isatis
1 107 établissements employeurs 85,5% sont des structures associatives 7,9% des coopératives
6,5% des mutuelles
8 308 emplois salariés, soit :
11,8% de l’ensemble des emplois du secteur privé 7 411 équivalents temps plein
72,3% des emplois féminins
204 millions d’euros de rémunération brutes annuelles versées (hors charges patronales)
6,5% des mutuelles
8 308 emplois salariés, soit :
11,8% de l’ensemble des emplois du secteur privé 7 411 équivalents temps plein
72,3% des emplois féminins
204 millions d’euros de rémunération brutes annuelles versées (hors charges patronales)