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Élections à la chambre d'agriculture : Lionel Mortini soutient Batti Arena et fustige le bilan de Joseph Colombani


Nicole Mari le Lundi 13 Janvier 2025 à 19:40

Le maire de Belgodère, président de la Communauté de communes de L'Ile-Rousse-Balagne et ex-président de l’ODARC, Lionel Mortini, a publié sur la page Facebook de la commune un communiqué de soutien à Jean-Baptiste Arena, candidat aux élections de la Chambre territoriale d’agriculture de Corse qui se tiendront du 15 au 31 janvier. Il tire à boulets rouges sur le bilan du président sortant, Joseph Colombani, qualifié de « désastreux » et de « vide abyssal ». Le vote se faisant par correspondance, il appelle les agriculteurs à voter par eux-mêmes pour éviter les fraudes.



Lionel Mortini, agriculteur, maire de Belgodère, président de la Communauté de communes de L'Ile-Rousse-Balagne et ex-président de l’ODARC. Photos archives CNI.
Lionel Mortini, agriculteur, maire de Belgodère, président de la Communauté de communes de L'Ile-Rousse-Balagne et ex-président de l’ODARC. Photos archives CNI.
C’est sur la page Facebook de la casa cumuna de Belgudè, à 48 heures du début des opérations de vote pour les élections de la Chambre d’agriculture, que Lionel Mortini affiche son soutien à Jean-Baptiste Arena, candidat aux élections de la Chambre territoriale d’agriculture de Corse qui se tiendront du 15 au 31 janvier. Dans un communiqué lapidaire, le maire de Belgudè, président de la communauté de communes de L'Ile-Rousse-Balagne et ex-président de l’ODARC (Office de développement agricole et rural de la Corse), affirme clairement sa position : « À quelques heures d’un scrutin important, je tiens à m’adresser à vous, cari paisani. En tant que maire et agriculteur, je souhaite apporter, comme vous le savez, mon soutien au candidat Batti Arena pour la présidence de la nouvelle Chambre d’Agriculture Territoriale de Corse. Je ne revendique rien auprès du candidat, mais il me semble cohérent de vous donner ma position. Cette nouvelle structure, qui remplace les chambres départementales et régionale, est une opportunité historique pour refonder notre agriculture et notre ruralité, loin de l’immobilisme et des logiques dépassées qui ont jusqu’ici freiné leur développement ».
 
Un bilan désastreux
Ceci posé, Lionel Mortini dresse un bilan très sombre de la mandature sortante et de son président Joseph Colombani qu’il accuse de n’avoir rien fait et d'avoir même complètement abandonné les agriculteurs : « Le bilan du président sortant, M. Colombani, représentant de la FDSEA, est non seulement désastreux, mais aussi marqué par un vide abyssal d’idées et d’actions. Rien n’a été entrepris pour soutenir les filières ou répondre aux besoins criants des agriculteurs. En vérité, ce “rien” est déjà beaucoup trop, car il incarne l’abandon total de la profession. Les filières végétales, elles, parviennent encore à fonctionner, mais uniquement en dépit de la chambre, à travers leurs propres structures et efforts. Si ce statu quo perdure, l’avenir sera encore plus sombre pour l’avenir des filières végétales ».
 
Un profond lascia core
Tout en dédouanant les salariés de la Chambre, il fustige un manque d’actions, de crédibilité et de stratégie, un laisser-aller dramatique : « Le problème ne peut pas être imputé aux employés ou à la direction, qui ne font qu’exécuter les politiques définies par le président. La responsabilité totale de l’effondrement de l’image et des actions de la profession repose uniquement sur ses épaules. Il n’est pas possible de faire pire. M. Colombani n’est bon qu’à multiplier les critiques envers la Collectivité de Corse, l’État ou l’Europe, sans jamais assumer ses propres responsabilités sur son bilan. Son manque de crédibilité à défendre les intérêts de l’agriculture corse auprès des institutions locales, nationales et européennes a affaibli toute la profession. L’absence de stratégie pour relancer les filières pastorales, les services publics dans les territoires ruraux, ou encore la valorisation des filières animales et végétales témoigne d’un profond lascia core des besoins réels des éleveurs ».
 
Pas d’autre route
Pour lui, face à cette situation, il n’y a qu’une alternative pour redresser la situation : « Il n’y a pas d’autre route que la candidature de Batti Arena, qui incarne l’espoir face aux renoncements. Il faudra une refonte ambitieuse et cohérente pour redonner souffle et dignité à l’agriculture corse : revitalisation des filières laissées en jachère, réintroduction des services publics dans les territoires délaissés, et surtout une politique agricole fondée sur le travail et la solidarité, et non sur la rente et les privilèges ». Il rappelle que cette élection ne concerne pas seulement la Chambre d’agriculture, mais aussi des enjeux majeurs comme la politique foncière de la SAFER, « un levier stratégique essentiel qui attire beaucoup de convoitises. La présidence de la chambre aura un rôle déterminant dans les orientations futures de la SAFER, ce qui explique pourquoi tant de personnes semblent prêtes à tout pour en prendre les rênes, quitte à sacrifier l’agriculture ».
 
L’importance du vote personnel
Pour l’ex-président de l’ODARC, ce scrutin, qui se déroule par correspondance, « revêt une importance capitale ». Il appelle les agriculteurs à voter par eux-mêmes et à rester vigilants face aux fraudes potentielles. « Chaque agriculteur doit voter lui-même et ne pas céder ce droit démocratique à quiconque. Nous savons que certains candidats vont jusqu’à collecter directement les enveloppes chez les agriculteurs. Je rappelle avec force que le vote est personnel et qu’il appartient à chacun de défendre sa dignité en l’exerçant lui-même. Nous serons également vigilants quant à la distribution des enveloppes par la Poste : il serait inacceptable que des agriculteurs soient privés de leur droit de vote parce que leurs enveloppes auraient été remises à une autre personne. Si vous n’avez pas reçu votre matériel de vote, manifestez-vous immédiatement pour que votre voix soit entendue ». Et de conclure : « Quel que soit le résultat de ce scrutin, je vous assure que nous continuerons à avancer avec une vision concrète et opérationnelle à travers notre commune et notre intercommunalité. Loin d’être de simples spectatrices, elles seront des outils au service de notre profession et de nos territoires, pour que notre agriculture retrouve enfin sa dignité, sa fierté et son ambition ».