Antoine Petit, le président du CNRS est venu saluer l'avancée scientifique en visio. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
La plateforme scientifique Stella Mare maîtrise maintenant la reproduction de la langouste rouge, de son nom scientifique Palinurus Elephas. Une avancée scientifique majeure pour la Corse et au-delà. C’est ce qu’a présenté la plateforme située au Sud de Bastia ce mardi 25 mai. Quelques semaines après avoir vu son directeur Antoine Aiello récompensé par la médaille de l’innovation 2021 du CNRS, la plateforme scientifique de l’université de Corse dédiée à l’ingénierie écologique marine et littorale persiste et signe.
Cette avancée majeure la place parmi les trois seuls laboratoires au monde à avoir obtenu des juvéniles de cette espèce. Un exploit expliqué par la difficulté à atteindre ce stade de croissance de la langouste rouge en laboratoire. Avant d’y arriver elle doit passer par plusieurs stades larvaires, la maintenant à un état extrêmement fragile. Une avancée d’autant plus importante qu’elle a été réalisée dès la première tentative et en moins de trois mois, là où d’autres laboratoires essayent sans succès depuis des années. Ce sont ainsi 6 juvéniles qui ont été obtenus.
Cette avancée majeure la place parmi les trois seuls laboratoires au monde à avoir obtenu des juvéniles de cette espèce. Un exploit expliqué par la difficulté à atteindre ce stade de croissance de la langouste rouge en laboratoire. Avant d’y arriver elle doit passer par plusieurs stades larvaires, la maintenant à un état extrêmement fragile. Une avancée d’autant plus importante qu’elle a été réalisée dès la première tentative et en moins de trois mois, là où d’autres laboratoires essayent sans succès depuis des années. Ce sont ainsi 6 juvéniles qui ont été obtenus.
Une espèce vulnérable
Une avancée d’autant plus importante que l’espèce est vulnérable. Elle est classée dans la liste rouge des espèces menacées de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Une baisse de la population drastique également en Corse puisque de 300 tonnes pêchées dans les années 1950, seul 61 l’ont été en moyenne ces deux dernières années. Pour Antoine Aiello, l’objectif est donc de « recréer les stocks de langoustes en mer et d’atteindre la restauration écologique ». Une entreprise qui prendra plusieurs années, puisqu’il faudra au moins 5 ans avant d’obtenir des langoustes d’élevage qui pourront être relâchées en mer selon le directeur de Stella Mare.
Une découverte scientifique au service du territoire
Outre l’ampleur scientifique, la découverte a aussi un impact écologique et économique pour la Corse. La langouste rouge représente en moyenne 70 % du chiffre d’affaires annuel des pêcheurs insulaires, soit 4 millions d’euros pour la filière. Pour Gérard Romiti, ancien patron-pêcheur et Président des Comités National et Régional des Pêches Maritimes et des Elevages Marins, cette avancée vers le maintien de l'espèce « est un rêve éveillé ». Cette maîtrise de la reproduction pourrait assurer le maintien de la pêche artisanale en Corse et encourager son développement. Une opération déjà menée par la plateforme sur les oursins et les homards et qui a déjà fait ses preuves.
Transformer la recherche en richesse
Le laboratoire étudie également les possibilités de valorisation industrielle de la carapace des crustacés via les biotechnologies. La production de chitosane est par exemple étudiée, ce qui donnerait un biopolymère aux vertus médicales multiples. Au-delà des découvertes scientifiques, la plateforme remplit donc son ambition première : assurer des recherches permettant de répondre aux grands défis sociétaux d’aujourd’hui et de demain.