Leurs cabinets garderont portes closes afin d’exprimer un ras-le-bol généralisé. Les 1 et 2 décembre prochains, l’ensemble des syndicats de médecins généralistes corses appellent à la grève pour manifester contre un manque de considération de leur profession. « Les mouvements de grève en médecine c’est d’habitude plus théorique que réel. Mais la fermeture des cabinets c’est assez symbolique. Et cette fois-ci, nous avons l’impression que l’adhésion sera beaucoup plus forte que d’habitude parce qu’il y a un écœurement et un épuisement », souffle d’emblée le Dr Antoine Grisoni, président de l’Union Régionale des Professionnels de Santé Médecins Libéraux de Corse (URPS-ML).
Une consultation à 50 euros ?
« Le prix de la consultation est bloqué depuis 6 ans et ne correspond plus à la réalité de l’exercice médical, à savoir le plus souvent des patients chroniques et polypathologiques qui nécessitent du temps et des prises en charge complexe. La consultation à 25 euros est totalement déconnectée de la réalité du travail que cela demande », explique-t-il. Dans ce droit fil, le collectif « Médecins pour demain », qui rassemble aujourd’hui plus de 12 000 généralistes sur les réseaux sociaux, demande une revalorisation de la consultation à 50 euros afin de « faire reconnaître la valeur de leur métier ».
Mais le président de l’URPS-ML précise que loin de se cantonner à cette seule revendication, cette grève veut aussi venir dénoncer les nombreuses doléances que les professionnels accumulent depuis de nombreuses années. À commencer par « le transfert à marche forcée d’une partie des actes considérés comme simples et faciles à d’autres professions, sous couvert de libération de temps médical ». « Petit à petit le champ d’activité du médecin généraliste se rétrécit, et il lui reste plus que les actes complexes et chronophages », déplore-t-il, « Ce transfert de tâches ne laisse pas le temps aux équipes de s’organiser, impose des solutions verticales et déshabille petit à petit complètement notre champ d’activité. Nous en avons marre d’être victimes de cela ».
"La majorité de ces gens n’a pas de médecin traitant"
Par ailleurs, le praticien regrette aussi « de voir que l’on continue à faire porter aux libéraux la responsabilité des déserts médicaux et les solutions qui doivent en découler ». « Cela est la résultante de 30 ou 40 ans de politiques ineptes qui n’ont jamais réussi à résoudre ce problème qui était signalé depuis de nombreuses années », fustige-t-il. « Ce sont elles qui ont conduit aux déserts médicaux et qui maintenant provoquent des catastrophes, puisqu’il y a 6 millions de personnes qui n’ont pas de médecin traitant. En plus, la Sécurité Sociale continue à punir doublement ces patients, car quand on n’a pas de médecin traitant on est moins bien remboursé. C’est un dispositif qui n’a plus aucune justification, puisqu’à l’époque c’était pour éviter le nomadisme et l’accès direct aux spécialistes. Or maintenant on sait très bien que la majorité de ces gens n’a pas de médecin traitant, parce qu’elle n’a pas la possibilité d’entre trouver un », ajoute-t-il.
Enfin, le Dr Grisoni pointe encore « la fatigue et l’épuisement consécutifs à la prise en charge de la Covid, et l’effondrement de l’hôpital qui continue à fermer des lits alors qu’on s’est aperçu depuis deux ans et demi que c’était une ressource qui nous manquait ». « Si on y ajoute aussi les injonctions qui sont prévues pour les internes, avec une quatrième année qui ne dit pas son nom, c’est-à-dire encore de la main d’œuvre à bas prix pour aller compenser, tout cela fait que le corps médical en a ras le bol et manifeste », cingle-t-il en indiquant qu’après les laboratoires d’analyses médicales en grève de lundi à mercredi, les internes en médecine leur succèderont jeudi, avant que les généralistes n’expriment à leur tour leur colère début décembre. « Ce n’est pas un hasard si toutes ces grèves se manifestent au même moment. Je pense que l’élément déclencheur a aussi été la difficulté voire l’impossibilité de l’hôpital à gérer l’épidémie de bronchiolite : cela met en exergue le fait que manifestement rien n’a été appris de la crise Covid et que de nouveau un simple virus remet en cause tout le système alors qu’il devrait parfaitement tenir », conclut le président de l’URPS-ML.
Une consultation à 50 euros ?
« Le prix de la consultation est bloqué depuis 6 ans et ne correspond plus à la réalité de l’exercice médical, à savoir le plus souvent des patients chroniques et polypathologiques qui nécessitent du temps et des prises en charge complexe. La consultation à 25 euros est totalement déconnectée de la réalité du travail que cela demande », explique-t-il. Dans ce droit fil, le collectif « Médecins pour demain », qui rassemble aujourd’hui plus de 12 000 généralistes sur les réseaux sociaux, demande une revalorisation de la consultation à 50 euros afin de « faire reconnaître la valeur de leur métier ».
Mais le président de l’URPS-ML précise que loin de se cantonner à cette seule revendication, cette grève veut aussi venir dénoncer les nombreuses doléances que les professionnels accumulent depuis de nombreuses années. À commencer par « le transfert à marche forcée d’une partie des actes considérés comme simples et faciles à d’autres professions, sous couvert de libération de temps médical ». « Petit à petit le champ d’activité du médecin généraliste se rétrécit, et il lui reste plus que les actes complexes et chronophages », déplore-t-il, « Ce transfert de tâches ne laisse pas le temps aux équipes de s’organiser, impose des solutions verticales et déshabille petit à petit complètement notre champ d’activité. Nous en avons marre d’être victimes de cela ».
"La majorité de ces gens n’a pas de médecin traitant"
Par ailleurs, le praticien regrette aussi « de voir que l’on continue à faire porter aux libéraux la responsabilité des déserts médicaux et les solutions qui doivent en découler ». « Cela est la résultante de 30 ou 40 ans de politiques ineptes qui n’ont jamais réussi à résoudre ce problème qui était signalé depuis de nombreuses années », fustige-t-il. « Ce sont elles qui ont conduit aux déserts médicaux et qui maintenant provoquent des catastrophes, puisqu’il y a 6 millions de personnes qui n’ont pas de médecin traitant. En plus, la Sécurité Sociale continue à punir doublement ces patients, car quand on n’a pas de médecin traitant on est moins bien remboursé. C’est un dispositif qui n’a plus aucune justification, puisqu’à l’époque c’était pour éviter le nomadisme et l’accès direct aux spécialistes. Or maintenant on sait très bien que la majorité de ces gens n’a pas de médecin traitant, parce qu’elle n’a pas la possibilité d’entre trouver un », ajoute-t-il.
Enfin, le Dr Grisoni pointe encore « la fatigue et l’épuisement consécutifs à la prise en charge de la Covid, et l’effondrement de l’hôpital qui continue à fermer des lits alors qu’on s’est aperçu depuis deux ans et demi que c’était une ressource qui nous manquait ». « Si on y ajoute aussi les injonctions qui sont prévues pour les internes, avec une quatrième année qui ne dit pas son nom, c’est-à-dire encore de la main d’œuvre à bas prix pour aller compenser, tout cela fait que le corps médical en a ras le bol et manifeste », cingle-t-il en indiquant qu’après les laboratoires d’analyses médicales en grève de lundi à mercredi, les internes en médecine leur succèderont jeudi, avant que les généralistes n’expriment à leur tour leur colère début décembre. « Ce n’est pas un hasard si toutes ces grèves se manifestent au même moment. Je pense que l’élément déclencheur a aussi été la difficulté voire l’impossibilité de l’hôpital à gérer l’épidémie de bronchiolite : cela met en exergue le fait que manifestement rien n’a été appris de la crise Covid et que de nouveau un simple virus remet en cause tout le système alors qu’il devrait parfaitement tenir », conclut le président de l’URPS-ML.